La saga des fines bulles saumuroises d’Ackerman

Ackerman va fêter cette année son bicentenaire, l’occasion de revenir sur cette jeune dame fière de 200 ans de fines bulles pour le plaisir des gourmets.

Vin pétillant raffiné, le Dry Royal a séduit la clientèle britannique

Aujourd’hui, la maison produit via le travail de quelques 140 collaborateurs 21,5 millions de bouteilles par an. Leader des fines bulles du pays de Loire, en particulier sur le Saumur Brut et le Crémant de Loire, le concept tripartite de la maison est le non élitisme, mais néanmoins l’authenticité et l’innovation autour du produit. Mais comment en est-on arrivé là ?

Né à Bruxelles en 1790, Jean Baptiste Ackerman part très jeune en voyages et devient négociant en vins. Attiré par le terroir ligérien, les liaisons commerciales (fluviales et ferroviaires de la Touraine), il s’installe dès 1811 à Saumur et débute l’expérimentation de la méthode champenoise. Après 20 années de recherche, il produit son vin à bulles alors que la région était plutôt réputée pour ses vins tranquilles. Il crée ainsi le Dry Royal que les anglais s’empressent d’appeler le champagne de Saumur et il rencontre un vif succès car le produit assez similaire du champagne, est en revanche nettement moins onéreux.

Ce n’est que dans les années 70 que les producteurs de Champagne prennent ombrage de la puissance économique et œnologique des vins effervescents Ackerman. Après 20 ans de procès, la Cour d’Appel de Paris tranche en 1893 et n’accorde pas le nom de champagne aux vins de Saumur, d’où l’appellation encore actuelle de fines bulles. On peut donc dire que le nom même de champagne et sa protection sont nés de cet affrontement entre les régions de l’est de la France et de celle de Saumur.

L’expansion commerciale d’Ackerman se poursuit, et le positionnement de l’entreprise se fait sur un créneau autre, celui d’un produit authentique et convivial, populaire et adapté à tous les portefeuilles. En 1936, l’AOC Saumur Brut est juridiquement reconnue. En 1960, les produits Ackerman sont parmi les premiers à entrer en grande distribution.

Aujourd’hui, sous la marque Ackerman, l’entreprise propose 3 produits principalement : le Saumur Royal Blanc, un vin AOC sur les arômes de Chenin qui le composent à 70 %. 4 références (blanc brut, blanc demi sec, rosé brut et rosé demi sec) existent pour cette cuvée au goût un peu brioché (arômes de pamplemousse, ananas, abricot, pomme et miel) et longue en bouche (5,95 €) ; le X Noir Brut Rosé, une cuvée rose fuchsia riche en bulles et composée à 100 % de Pineau d’Aunis, un vieux cépage légèrement épice-poivré (6 €) et le Crémant de Loire Grande Réserve Blanc Brut, un vin d’assemblage assez porté sur le Chardonnay, vieilli pendant 24 mois et aux arômes complexes (9,50 €).

Plus d’infos sur l’histoire de la maison dans le livre « Ackerman » de Geoffrey Ratouis, docteur en histoire à l’université d’Angers, aux éditions La Palussière

Article publié le 18 avril 2011

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