Madeleine Castaing, un style qui perdure

La décoratrice Madeleine Castaing est restée un grand nom de la décoration, plus de 20 ans après sa disparition. L’éditeur de tissus d’ameublement et papiers-peints Edmond Petit réédite ses célèbres créations, pour les inconditionnels !

La boutique de décoration et d’antiquités de Madeleine Castaing était située à l’angle des rues Jacob et Bonaparte. Comme une maison familiale un peu surannée, la grande décoratrice y présentait ses trouvailles et les vitrines changeaient régulièrement.
Voir plus : Madeleine Castaing

Une vie au côté des plus grands artistes du XXème siècle

Née en 1894, elle épouse en 1915  Marcellin Castaing, critique d’art et de théâtre, de 20 ans son aîné. Elle lui voue une admiration sans précédent pendant leurs 50 années d’union. Très cultivé, passionné d’art et de littérature, le couple côtoie le milieu artistique de Montparnasse qui, après la première guerre mondiale, est  le haut lieu de la création. Madeleine et Marcellin Castaing deviennent amis des artistes, des peintres et des écrivains. On peut citer Soutine, Picasso, Satie, Modigliani, Braque, Léger, Chagall, ou encore Blaise Cendrars. Avec la maison de Lève (près de Chartres), acquise en 1920, Madeleine Castaing se découvre une passion pour la décoration. Le couple devient aussi mécène du peintre Chaïm Soutine, dont il fit le portrait de Madeleine en 1928, mécène des peintres de l’Ecole de Paris. 

Madeleine et Marcellin Castaing devant leur boutique à l’angle de la rue Bonaparte et de la rue Jacob.
Afficher la galerie
Madeleine et Marcellin Castaing devant leur boutique à l’angle de la rue Bonaparte et de la rue Jacob.
©DR

En 1947, Madeleine Castaing ouvre une boutique de décoration et d’antiquité à l’angle des rues Jacob et Bonaparte, dans le quartier de Saint-Germain des Prés. Sa maison de Lève ayant été réquisitionnée, elle trouva l’endroit idéal pour y accumuler ses trouvailles. Elle fait repeindre les différentes pièces en bleu poudré, vert amande et rose dragée, la façade en noir. Elle transforme la boutique en maison de famille, très prisée du tout Paris. Surnommée « la Diva de la décoration », elle ne conseillait d’ailleurs que les gens qu’elle appréciait.

Modèle phare des collections, tissus Coppelia, en satin de coton ou faille moirée, création Madeleine Castaing, 140 cm de largeur, chez Edmond Petit.
Afficher la galerie
Modèle phare des collections, tissus Coppelia, en satin de coton ou faille moirée, création Madeleine Castaing, 140 cm de largeur, chez Edmond Petit.
©DR

Un style extravagant  à contre-courant

Imprimé ocelot, feuillages exotiques, rayures multicolores, lampes en opaline, Madeleine Castaing a été l’une des premières à bousculer les codes très sages des arts décoratifs. Son style est aujourd’hui une référence ; il est caractérisé par le mélange des genres : entre le Napoléon III, le Regency anglais et le Directoire avec le fameux style Biedermeier, un style qui a profondément marqué l’Allemagne et l’Autriche du XIXème siècle.  

Jardin d’hiver et bleu turquoise, pour sa maison de Lève, dont elle a peaufiné la décoration jusqu’à la perfection.
Afficher la galerie
Jardin d’hiver et bleu turquoise, pour sa maison de Lève, dont elle a peaufiné la décoration jusqu’à la perfection.
©DR

Elle a influencé les collectionneurs et décorateurs du monde entier (dont Jacques Grange) et a même donné son nom à une couleur, le bleu Castaing. Et Madeleine fût la première française à devenir célèbre à l’étranger en tant que décoratrice.

Madeleine Castaing, surnommée la « Diva de la décoration ».
Afficher la galerie
Madeleine Castaing, surnommée la « Diva de la décoration ».
©DR

Le peintre, illustrateur, scénographe et décorateur Christian Bérard la fit connaître à d’importants clients. Avec son génie des maisons et des jardins, ses premiers fans sont Maurice Chevalier, Jean Marais, Louise de Vilmorin, puis André Malraux, Vadim et BB, Françoise Sagan, Pierre Cardin, Serge Poliakoff, Pierre Bergé et Yves Saint Laurent, Hubert de Givenchy. D’ailleurs, c’est elle qui a décoré la maison de Jean Cocteau à Milly-la-Forêt.

Imprimé léopard sur les murs et rideaux à motifs exotiques et fouillis d’objets, voilà le style de la décoratrice à la fois excentrique et rassurant. Maison de Jean Cocteau Milly-la-Forêt.
Afficher la galerie
Imprimé léopard sur les murs et rideaux à motifs exotiques et fouillis d’objets, voilà le style de la décoratrice à la fois excentrique et rassurant. Maison de Jean Cocteau Milly-la-Forêt.
©DR

Madeleine Castaing a tant accumulé de documents, d’étoffes, de papiers-peints, de gravures qu’elle créa avec son ami Francis Hamot des tissus et des moquettes réalisés en exclusivité par la maison Hamot, qu’elle seule distribuait dans sa boutique parisienne.

Au décès de ce dernier, en 1998, la Maison Edmond Petit rachète Hamot, et réédite depuis les tissus de Madeleine Castaing, vendus en exclusivité.

www.edmond-petit.fr

Le salon de thé Ladurée a trouvé ses marques pendant un temps, dans l’ancienne boutique de la décoratrice. Un hommage au bleu vibrant, qu’elle créa pour ses décors.
Afficher la galerie
Le salon de thé Ladurée a trouvé ses marques pendant un temps, dans l’ancienne boutique de la décoratrice. Un hommage au bleu vibrant, qu’elle créa pour ses décors.
©DR

Modèle phare des collections, tissus Lola Montez création Madeleine Castaing, 100% coton, 140cm de largeur, Edmond Petit.
Afficher la galerie
Modèle phare des collections, tissus Lola Montez création Madeleine Castaing, 100% coton, 140cm de largeur, Edmond Petit.
©DR

 

Article publié le 3 avril 2015

Articles à lire sur le même sujet

Ajouter un commentaire