La déco signée Bambi Sloan
JoBo pour les intimes, il faut traduire Joséphine Bonaparte comme son pseudonyme sur Instagram, ou le surnom que lui donnerait aujourd’hui la presse People. Derrière sa flamboyante porte cochère qui dévoile un patio protégé des regards, cet hôtel se présente comme une charmante demeure de 24 chambres et ses salons. Situé dans le quartier historique, à la fois aristocratique et populaire, du Marais, cet établissement 4 étoiles, a été construit sur les vestiges d’un ancien couvent du XVIIème siècle et, ironie du sort, en face de l’Hôtel de Chavigny transformé en caserne de pompiers par Napoléon. C’est Marie Josèphe Rose Tascher de la Pagerie, prénommée Rose par ses parents, surnommée Joséphine par Bonaparte... qui est l’égérie et le fil conducteur de la décoration, revue et bouleversée avec une pointe de malice par la décoratrice Bambi Sloan à qui rien ne fait peur, qui aime mélanger, accumuler et superposer les genres.
Une joyeuse excentricité
Joséphine Bonaparte a été une grande inspiration pour les décorateurs, comme Madeleine Castaing qui raffolait du style Directoire. Le saviez-vous ? Le premier tapis panthère, c’est à Joséphine qu’on le doit. Bambi Sloan s’est amusée en brouillant les pistes sous une déferlante de roses, toutes les nuances de leurs couleurs, les décors en losanges, les flèches et la marqueterie de cette période. A l’entrée, la tente d’inspiration Napoléonienne évoque Joséphine l’amoureuse, et non les champs de bataille de son époux. Elle accueille le visiteur sous une pluie des roses peintes à l’aquarelle par Redouté dans la roseraie de la Malmaison. Sans jamais tomber dans le pastiche historique ou le passéisme, Bambi Sloan a ainsi réinterprété le style Directoire avec humour et la touche Rock qui la caractérise.
Des tissus historiques réédités
Pour la tenture murale des chambres, véritables petits écrins précieux, Bambi a écumé les archives des collections de Georges Le Manach, une manufacture de Tours fondée en 1829, et a déniché des trésors aux jolis noms évocateurs : Cocarde, Roses et Dentelles, la Folie Monceau... et elle a aussi travaillé avec la maison parisienne Pierre Frey. Toutes les moquettes ont été créées par Bambi Sloan spécialement pour l’Hôtel de JoBo : moquette panthère parsemée de roses pour le bar, les salons et la réception. Un lit de roses pour les couloirs. Des roses, bien sûr et partout, pour rendre hommage à Joséphine, grande amoureuse, qui possédera aussi un vrai jardin : elle a fait planter à la Malmaison 250 rosiers venus du monde entier...Mais aussi des roses pour Rose, pour la petite fille qu’elle était, qui courait pieds nus aux Trois-Îlets, à la Martinique, où elle a passé son enfance. Et Alexandre Poulaillon, peintre décorateur et dominotier (ancêtre du lé de papier-peint et composé de petits formats juxtaposés) qui réédite des papiers-peints selon la technique ancienne de la planche hérité du XVIIIème a créé des merveilles pour tapisser les murs des couloirs menant aux chambres.
Contact :
Hôtel JOBO
10, rue d’Ormesson
75004 Paris
Tél. : 01 48 04 70 48
www.hoteldejobo.paris/fr/
Atelier Poulaillon
www.atelier-poulaillon.com
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