Un design visionnaire
Cette exposition fait partie intégrante d’une nouvelle manifestation du Centre Georges Pompidou intitulée « Mutations/Créations » qui met en perspective art, innovation et science. Elle met en évidence le nouveau dialogue entre nature et technologie instauré par le designer Ross Lovegrove qui a pris en compte, dès 1990, les mutations digitales. Sa vision « holistique » (qui prend en compte les dimensions physiques, mentales, émotionnelles, familiales, sociales, culturelles et spirituelles de l’être humain) du design refuse le productivisme de masse. Elle défend notamment une économie de matériaux et des formes biologiques dessinées par les outils numériques.
Un design humain
Pour Ross Lovegrove qui est « devenu designer parce que le design réunit l’art, la science, la technologie, et pour exprimer (son) émerveillement face à la nature », comme il l’explique dans une interview de Marie-Ange Brayer. « Le design est en état perpétuel de réinvention. Parce qu’il s’agit de transformer des ressources naturelles en objets utiles, le designer est au cœur des enjeux écologiques qui affectent notre état émotionnel et esthétique, tout autant que notre conscience collective. Nous sommes une espèce en évolution rapide et constante, qui doit s’adapter. »
A la notion de design organique un peu dépassé et datant des années 1950, il préfère celle d’« essentialisme organique » un état physique aussi naturel que possible. Les formes qui apparaissent comme biomorphiques sont issues de forces intrinsèques à la matière. Nous sommes propulsés dans un nouvel âge « biologique » : robotique, prothèses, voitures autonomes, architecture seront conçus à partir des principes d’organisation de la nature. »
Un design futuriste
Les technologies numériques ont bouleversé la conception et la fabrication des objets par l’usage de l’impression numérique en 3D qui se diffuse depuis une quinzaine d’années. Ils sont désormais considérés comme « non standards », à la fois produits industriellement et uniques. Ross Lovegrove qualifie notre époque, de convergence entre arts et sciences, de seconde « Renaissance » du XXIème siècle Dans ce début de troisième millénaire, les luminaires de Ross Lovegrove édités par Artemide, partenaire de cette exposition sont déjà des icônes… du futur. Débuté en 2007, la collaboration du designer britannique avec l’éditeur italien a donné naissance à des projets très innovants : Cosmic leaf, Mercury, Droplet, Florensis ou Nebula mettent en évidence la beauté des formes naturelles avec de nouveaux matériaux. Pour la série Cosmic, le designer Ross Lovegrove a tenté « de figer un instant qui semble être créé par l’air courant sur une lame mince, en obtenant un flux et un rythme très naturels dans un léger revêtement sculptural. Le résultat final consiste en un appareil qui semble suspendu, en dépit de la loi de l’apesanteur, sur un coussin d’air…comme le cosmos dans les formes et les géométries complexes qui paraissent défier toutes les logiques et créer un sentiment d’infini. » Des créations aux formes aériennes et poétiques qui apporte une part d’onirisme dans nos intérieurs… Tandis que le designer s’inspire des formes sculpturales « trouées » d’Henry Moore, des peintures de Francis Bacon ou des assemblages d’objets de Tony Cragg pour le siège Diatom.
*in Code Couleur, n°27, janvier-avril 2017, pp. 26-27
Renseignements : Centre Georges Pompidou
Place Georges Pompidou
75004 Paris
www.centrepompidou.fr
Artemide : www.artemide.it
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