Qui se cache derrière Mathilde de l’Ecotais ?

A l’aube de l’automne 2014, l’actualité de Mathilde de l’Ecotais est riche. On peut admirer son travail dans une installation vêtue de bleu à l’Expérience Pommery n°12, ou en plongeant dans la piscine de Caudalie pour mieux apprécier l’une de ses photos.

Dans l’Expérience 12 Pommery, imaginée par Mathilde de l’Ecotais, le visiteur est invité à s’immerger dans un couloir qui l’entraîne, en longeant une fine fresque historique lumineuse, vers les bulles en effervescence du fameux champagne de Louise Pommery.
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Mathilde de l’Ecotais est une artiste aux multiples talents, au regard doux et bienveillant, bien qu’elle bouillonne d’idées innovantes. J’ai eu envie d’en savoir plus et je suis allée la rencontrer dans son appartement parisien.

Dès l’entrée, des photos de Mathilde aux tonalités de rose ou de jaune sur des murs blancs, agrémentés d’objets chinés, vous souhaitent la bienvenue ! Le ton est donné, il est joyeux et dynamique. Pour Mathilde, l’entrée est une vraie pièce qui révèle la personnalité du propriétaire.

J’entre ensuite dans le salon, un endroit empli de lumière, peuplé d’objets chinés, d’autres photos de Mathlide, et d’une table basse sur laquelle repose une photo : un raisin dans son jus. « Une vision très macro du grain de raisin, un des sujets qui fascine l’artiste. D’ailleurs, elle n’a eu de cesse de le photographier sous toutes ses coutures !

« Quand je pense une image, la première question que je me pose c’est : que va-t-elle devenir ? » confie Mathilde de l’Ecotais. Pour elle, raconter des histoires dans un cadre fixe ou mouvant, en photo ou en film, à plat ou en volume, dans un livre ou dans un espace, part de la même démarche – regarder autrement, assumer sa signature pour provoquer chez l’autre une émotion différente.
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« Quand je pense une image, la première question que je me pose c’est : que va-t-elle devenir ? » confie Mathilde de l’Ecotais. Pour elle, raconter des histoires dans un cadre fixe ou mouvant, en photo ou en film, à plat ou en volume, dans un livre ou dans un espace, part de la même démarche – regarder autrement, assumer sa signature pour provoquer chez l’autre une émotion différente.
©DR

Mathilde de l’Ecotais ?

  • Une artiste. Une vraie. Ses moyens d’expression : son œil et son appareil photo. Elle sait depuis l’âge de 10 ans qu’elle veut être photographe. Une évidence.
  • Sa première photo : une photo de sa mère et de sa grand-mère dans l’eau, prise avec un Instamatic Kodak.
  • Sa première photo professionnelle : un défilé de mode Lanvin, alors qu’elle faisait un stage à l’AFP.

La photo ? « Quand je pense une image, la première question que je me pose c’est : que va t-elle devenir ? » me raconte Mathilde. Pour elle, raconter des histoires dans un cadre fixe ou mouvant, en photo ou en film, à plat ou en volume, dans un livre ou dans un espace, part de la même démarche – regarder autrement, assumer sa signature pour provoquer chez l’autre une émotion différente. Là, réside toute la force de l’image.

Étonnante photographie de carottes finement taillées, signée Mathilde de l’Ecotais (2008 – Petits infinis).
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Étonnante photographie de carottes finement taillées, signée Mathilde de l’Ecotais (2008 – Petits infinis).
©Mathilde de l’Ecotais

Son regard différent ? C’est sa rencontre avec Alain Ducasse, à la recherche d’un photographe, ne provenant pas de l’univers de la gastronomie.

Sa démarche a été de se rapprocher tout de suite des sujets, pour mettre en valeur leur texture, leur matière, leur design pur. « Ce qui m’a permis de créer très vite, ma propre vision des choses. Pour moi, un œuf de saumon ressemble à une planète, le cœur d’une carrotte, à un volcan » me confie-t-elle. Elle devient alors photographe culinaire... mais pas que… On n’enferme surtout pas Mathilde de l’Ecotais dans un moule… même si Thierry Marx n’est pas loin… et pour qui elle illustre la plupart de ses ouvrages culinaires.

Quand Mathilde réalise une photo, elle rentre dans un univers où elle s’immerge totalement.

Au bout du couloir, le visiteur découvre une vidéo qui surplombe un bar long de 10 mètres, constellé de grains de raisins.
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Au bout du couloir, le visiteur découvre une vidéo qui surplombe un bar long de 10 mètres, constellé de grains de raisins.
©Mathilde de l’Ecotais pour Pommery

Sa nourriture ? Je me nourris de façon ayurvédique. « Etant de constitution Vatta, j’ai besoin d’aliments qui m’ancrent dans la terre » me confie Mathilde. Elle apprécie tout autant la philosophie ayurvédique. Puis, elle m’avoue aimer vivre en ville, être secouée par son énergie, l’effervescence des gens, tout en aimant aussi s’isoler. Mathilde aime ces contrastes, vivre entre les deux. Je crée, en réagissant au monde qui m’entoure, souligne-t-elle.

Qu’est-ce qui anime Mathilde ? Vous l’aurez compris la photo comme la vidéo sont les médias préférés de Mathilde pour faire passer des messages. Lorsqu’elle compose une photo, Mathilde se pose toujours la même question : « de quoi ai-je envie pour que je puisse me sentir bien ? » Rien d’égoïste dans sa démarche. Mais simplement une envie de partager avec le monde son enthousiasme et sa joie de vivre.

Ses photos dépassent le cadre ! Oui, Mathilde a décidé que ses photos auraient une autre vie, voyageraient et feraient voyager les gens différemment.

Au-dessus du bar, le portrait de Louise Pommery, réinterprété et retravaillé au moyen du cyanotype, apparaît élégamment par intermittence.
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Au-dessus du bar, le portrait de Louise Pommery, réinterprété et retravaillé au moyen du cyanotype, apparaît élégamment par intermittence.
©Mathilde de l’Ecotais pour Pommery

Alors comment ?

Sur les placards d’une cuisine
Mathilde aime l’idée de photo unique, de la rareté. C’est ainsi que chez elle, les placards de sa cuisine sont recouverts d’une photo de grain de raisin dans du champagne, aggrandie de bas en haut, appliquée sur des bases d’aluminium, découpée et laquée. Le reste de la cuisine est noir mat, pour mettre en valeur les grains de raisin, qu’elle affectionne pour l’énergie qu’ils donnent au réveil.

Des plateaux pour « le Camélia », le restaurant du Mandarin Oriental
Cette dernière a également réalisé une série de plateaux uniques, avec l’une de ses photos. Avec cette même photographie, on peut aussi envisager le textile, sur des coussins…

Et la grande innovation : la piscine de Caudalie
Désormais, il est possible de plonger et de se baigner dans une photo… de Mathilde de l’Ecotais. Elle a donc mis au point un procédé technique, qui transforme le support de sa photographie en revêtement. Ce sont des ailerons de fogu en 60 plaques d’aluminium, uniques et numérotées, qui tapissent le fond de la piscine de 12 mètres sur 5 à l’hôtel « Les Sources de Caudalie »… une première mondiale !

Impressionnante, la scénographie imaginée par la photographe pour la piscine de l’hôtel « Les Sources de Caudalie ». Grâce à un procédé technique, Mathilde de l’Ecotais a pu transformer le support de sa photographie en revêtement. En effet, ce sont des ailerons de fogu en 60 plaques d’aluminium, uniques et numérotées, qui tapissent le fond de cette piscine de 12 mètres sur 5 … une première mondiale !
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Impressionnante, la scénographie imaginée par la photographe pour la piscine de l’hôtel « Les Sources de Caudalie ». Grâce à un procédé technique, Mathilde de l’Ecotais a pu transformer le support de sa photographie en revêtement. En effet, ce sont des ailerons de fogu en 60 plaques d’aluminium, uniques et numérotées, qui tapissent le fond de cette piscine de 12 mètres sur 5 … une première mondiale !
©Rodolphe Cellier, création de Mathilde de l’Ecotais

Sa créativité ne s’arrête pas là ! Elle aime revisiter des techniques ancestrales. Le cyanotype en est un exemple. « Une technique qu’elle a utilisée pour rendre hommage à Louise Pommery, et réactualiser son portrait d’un environnement fondé sur ce bleu. » Ce procédé fut inventé au milieu du XIXème siècle, l’époque à laquelle Louise Pommery avait développé la maison de champagne que lui avait léguée son mari.

Pour l’Expérience 12 Pommery, Mathilde a imaginé toute une installation. Le visiteur est invité à s’immerger dans un couloir qui l’entraîne, en longeant une fine fresque historique lumineuse, vers les bulles en effervescence du fameux champagne de Louise. Et là, il découvre une vidéo qui surplombe un bar long de 10 mètres, constellé de grains de raisins. Le portrait de Louise Pommery, réinterprété et retravaillé au moyen du cyanotype, apparaît par intermittence.

Pour l’Expérience 12 Pommery, Mathilde de l’Ecotais a imaginé cette étonnante installation toute de bleue vêtue.
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Pour l’Expérience 12 Pommery, Mathilde de l’Ecotais a imaginé cette étonnante installation toute de bleue vêtue.
©Fred Laures

Ses livres ?

Paris Marx, saveurs capitale aux éditions Flammarion
Ce livre révèle toutes les bonnes adresses du chef. Mais surtout, il a fait l’objet d’une véritable aventure humaine. Pendant une année et demie, Mathilde a accompagné 8 jeunes photographes, tout juste diplômés du bac photographie du Lycée Brassaï, jusqu’à ce qu’ils trouvent leur propre style et puissent réaliser les photos de cet ouvrage.

Château Cheval Blanc aux éditions HC
Il s’agit d’un livre entièrement dédié à ce fabuleux cru qu’est le Château Cheval Blanc. Pendant un an, Mathilde a photographié dans son studio l’évolution de la vigne. Avec Mathilde, les ceps de vigne ont subi une IRM. Résultat : un regard neuf et poétique sur la vie de ce terroir d’exception… Une fois de plus, elle nous emmènera faire un beau voyage pour revenir avec un autre regard sur la vie et ce qui nous entoure.

Mathilde de l’Ecotais, c’est aussi une agence
Elle a vu le jour, il y a deux ans, au fur et à mesure des demandes. « J’aime créer des signatures. Choisir une photo que l’on va employer de façon transversale. Enfin, voir jusqu’où l’on peut aller avec une photo » me confie-t-elle. Mathilde, n’est pas en manque d’imagination. Travailler dans un cadre lui donne une piste créative intéressante et un axe. Pour elle, la création est partout.

Pour en savoir plus, n’hésitez pas à vous rendre sur son site : www.mathildedelecotais.com

Grâce à l’une de ses photos, Mathilde de l’Ecotais a réalisé une série de plateaux uniques. Des plateaux que l’on peut retrouver au restaurant du Mandarin Oriental, « le Camélia ».
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Grâce à l’une de ses photos, Mathilde de l’Ecotais a réalisé une série de plateaux uniques. Des plateaux que l’on peut retrouver au restaurant du Mandarin Oriental, « le Camélia ».
©Mathilde de l’Ecotais pour Le Mandarin Oriental

Article publié le 19 novembre 2014

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