Les jardins de Chaumont-sur-Loire fêtent leurs 25 ans

Un quart de siècle pour se pencher sur les « jardins du siècle à venir », c’est le thème choisi cette année pour surprendre et nous faire surprendre par la nature jusqu’au 2 novembre 2016.

Néo-Noé est une installation paysagère inspirée des parcs mytilicoles. Les tuteurs végétalisés dessinant le paysage sont des filtres permettant de dépolluer l’eau et de nourrir les plantes, grâce au principe de phyto-épuration associé au système hydroponique. Création française de Thierry Dupeux, architecte, Alexandre Martinet, paysagiste, Julien Guénéguès, architecte DPLG,
Anaïs Moureau, designer et
Christian Piel, urbaniste et hydrologue.
Voir plus : paysagiste

Sujets de recherches écologiques, d’enquêtes scientifiques, d’investigations techniques de tous ordres avec la permaculture, la transgénèse, le biocontrôle, l’hydroponie, la chimie verte, les fermes verticales, les potagers synergiques… voilà ce que seront les jardins de demain qui cristallisent toutes les facettes de l’incroyable aventure du vivant, où expériences, prospections et découvertes allient à la fois traditions, écologie, progrès technologiques, sans nier pour autant la dimension humaniste et l’imagination poétique. Aujourd’hui, on parle « d’incroyables comestibles », de « semences intelligentes », de spectaculaires arbres fruitiers multi-greffés ou de fluorescence chlorophyllienne des plantes. La 25ème édition du Festival des jardins de Chaumont-sur-Loire évoque tous ces aspects et les grandes questions de notre temps comme le changement climatique, la montée des eaux, les "jardins flottants", le lien entre habitat et jardin…

A chaque jardinier, son message

Plus de 20 jardins à découvrir sans compter les jardins permanents et les cartes vertes comme celle du designer Mathieu Lehanneur qui a imaginé une création « Petite Loire » comme un symbole : « La Loire est le dernier fleuve sauvage de France disent certains, elle façonne et nourrit les paysages qu’elle traverse sans jamais s’y arrêter. « Petite Loire » est un arrêt sur image, comme un moment figé et fossilisé de ce mouvement perpétuel. À la surface du jardin, soit quelques dizaines de mètres au dessus du niveau naturel du fleuve, « Petite Loire » ouvre une brèche nette et découpée à même le sol et découvre un relief fluvial - vertigineux et praticable - en marbre sombre... » Beaucoup de créateurs s’inquiètent des 4 milliards d’individus qui se concentrent dans les villes et de la surdensité qui menace la nature dans les grandes métropoles et l’exploitation intensive des ressources naturelles qui fragilise notre planète. Le danger, bien sûr est la notion la plus souvent évoquée…mais aussi des solutions et des nouveaux modes de vie comme les potagers verticaux, les fermes hydroponiques, les toitures permacoles ou la mutualisation de bacs à compost. Toutes ces initiatives (heureuses) sont déjà en germination pour ouvrir l’avenir vers le réemploi de matériaux, la coopération citoyenne et la convivialité.

Dans le parc du Goualoup, le jardin chinois réalisé en collaboration avec le musée du jardin chinois de Pékin. C’est une réflexion sur l'infini qui se réfère au ruban de Moebius, symbole occidental de l’infini. Ce ruban dont la surface compacte possède un bord homéomorphe à un cercle, ne possède qu'une seule face, contrairement à ruban classique qui en possède deux. Ce jardin fait aussi référence au Yin et au Yang.
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Dans le parc du Goualoup, le jardin chinois réalisé en collaboration avec le musée du jardin chinois de Pékin. C’est une réflexion sur l'infini qui se réfère au ruban de Moebius, symbole occidental de l’infini. Ce ruban dont la surface compacte possède un bord homéomorphe à un cercle, ne possède qu'une seule face, contrairement à ruban classique qui en possède deux. Ce jardin fait aussi référence au Yin et au Yang.
©Eric Sander

Le jardin de demain ?

Pour l’imaginer, les jardiniers ont bien entendu pensé au « monde de demain, qui s’esquisse, transgresse les limites entre ville et nature et tend vers "l’écosophie" telle que la définissait Guattari (1989) : une sagesse de l’habiter à la fois mentale, sociale et environnementale. C’est à partir de l’habiter que chaque individu fabriquera le jardin de demain. Que pensez-vous de cette dernière réflexion des créateurs du jardin baptisé « Oikos ».

« Que vienne la pluie », un jardin qui s’appuie sur les forces vives qui poussent aussi bien l’homme que la nature à renaître pour se reconstruire plutôt que de se résoudre à la fatalité. Il est inspiré de l’esthétique naturelle des paysages de mangroves et de celle des jardins flottants et cultivés du lac Inlé en Birmanie. Création française de Frédérique Larinier, ingénieur agronome/paysagiste, Gaël Bardon, jardinier-paysagiste et
Emmanuel Puybonnieux, vannier.
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« Que vienne la pluie », un jardin qui s’appuie sur les forces vives qui poussent aussi bien l’homme que la nature à renaître pour se reconstruire plutôt que de se résoudre à la fatalité. Il est inspiré de l’esthétique naturelle des paysages de mangroves et de celle des jardins flottants et cultivés du lac Inlé en Birmanie. Création française de Frédérique Larinier, ingénieur agronome/paysagiste, Gaël Bardon, jardinier-paysagiste et
Emmanuel Puybonnieux, vannier.
©Eric Sander

Renseignements :
Domaine Régional de Chaumont-sur-Loire
41150 Chaumont-sur-Loire
Tél. : 02 54 20 99 22
Mail : contact@domaine-chaumont.fr
www.domaine-chaumont.fr

Le geste végétal du designer Mathieu Lehanneur créé pour les Écuries du Domaine : Petite Loire, une spectaculaire œuvre de marbre vert inspirée à la fois par le fleuve et par les arbres de Chaumont-sur-Loire. « C’est à travers l’eau que j’ai eu envie de parler du jardin. Cette eau que l’on ressent avant même de la découvrir en contrebas du Château, dans sa course ininterrompue vers l’Océan », raconte Mathieu Lehanneur.
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Le geste végétal du designer Mathieu Lehanneur créé pour les Écuries du Domaine : Petite Loire, une spectaculaire œuvre de marbre vert inspirée à la fois par le fleuve et par les arbres de Chaumont-sur-Loire. « C’est à travers l’eau que j’ai eu envie de parler du jardin. Cette eau que l’on ressent avant même de la découvrir en contrebas du Château, dans sa course ininterrompue vers l’Océan », raconte Mathieu Lehanneur.
©Eric Sander

Sur cette terrasse d’avenir, baptisée « Rooftop power plant » et située au-dessus du sixième étage d’un immeuble parisien, les plantes produisent de l’électricité. Cette création d’Aleid Westenberg et Lucia Latenstein, paysagistes aux Pays-Bas, entre illusion et réalité, rappelle les toits terrasses végétalisés qui offrent beaucoup d’avantages, comme la purification de l’air ou la régulation de la température.
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Sur cette terrasse d’avenir, baptisée « Rooftop power plant » et située au-dessus du sixième étage d’un immeuble parisien, les plantes produisent de l’électricité. Cette création d’Aleid Westenberg et Lucia Latenstein, paysagistes aux Pays-Bas, entre illusion et réalité, rappelle les toits terrasses végétalisés qui offrent beaucoup d’avantages, comme la purification de l’air ou la régulation de la température.
©Eric Sander

« Le champ des possibles » est un jardin du devenir, de l’interrogation, de la surprise  de l’étonnement et de l’invention. Création française de Christophe Linconnu, designer, José Piquer et Jean-François Leclerc, architectes, et
Laurent Bissel, chef de projet
Christophe Marchalot, Bernard Boyeux, Yves-Marie Ligot et Yann Monel.
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« Le champ des possibles » est un jardin du devenir, de l’interrogation, de la surprise de l’étonnement et de l’invention. Création française de Christophe Linconnu, designer, José Piquer et Jean-François Leclerc, architectes, et
Laurent Bissel, chef de projet
Christophe Marchalot, Bernard Boyeux, Yves-Marie Ligot et Yann Monel.
©Eric Sander

Ce jardin, créé par le parfumeur Jean-Claude Ellena, et qui nous immerge dans les fragrances contrastées du muguet, de l’iris et des roses, « cherche à montrer la distance entre les odeurs et les parfums. Les odeurs sont des créations de la nature et les parfums des créations de l’esprit. En créant des parfums, l’homme s’ajoute à la nature », raconte Jean-Claude Ellena.
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Ce jardin, créé par le parfumeur Jean-Claude Ellena, et qui nous immerge dans les fragrances contrastées du muguet, de l’iris et des roses, « cherche à montrer la distance entre les odeurs et les parfums. Les odeurs sont des créations de la nature et les parfums des créations de l’esprit. En créant des parfums, l’homme s’ajoute à la nature », raconte Jean-Claude Ellena.
©Eric Sander

« Vivre au jardin » et son mobilier presque invisible exprime le fantasme impossible de l’être humain qui retournerait à un mode de vie au sein de la nature. Création française de Camille Baudelaire, directrice artistique et Elodie Dauguet, scénographe.
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« Vivre au jardin » et son mobilier presque invisible exprime le fantasme impossible de l’être humain qui retournerait à un mode de vie au sein de la nature. Création française de Camille Baudelaire, directrice artistique et Elodie Dauguet, scénographe.
©Eric Sander

« La maison vivante » qui gomme l’habituelle relation entre extérieur et intérieur.
Parmi ses différentes pièces, voici la salle à manger. Création française d’Emilie Garnier et Barthélémy Affres, paysagistes DPLG.
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« La maison vivante » qui gomme l’habituelle relation entre extérieur et intérieur.
Parmi ses différentes pièces, voici la salle à manger. Création française d’Emilie Garnier et Barthélémy Affres, paysagistes DPLG.
©Eric Sander

« Frankenstein’s nature », met en scène un monde dominé par la science, où les expériences tournent souvent mal, comme dans le roman de Mary Shelley Frankenstein et en s’inspirant de décors de cinéma et de théâtre basés sur cet ouvrage. Création anglaise d’Anca Panait et Greg Meikle, architectes-paysagistes.
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« Frankenstein’s nature », met en scène un monde dominé par la science, où les expériences tournent souvent mal, comme dans le roman de Mary Shelley Frankenstein et en s’inspirant de décors de cinéma et de théâtre basés sur cet ouvrage. Création anglaise d’Anca Panait et Greg Meikle, architectes-paysagistes.
©Eric Sander

« Oikos », qui veut dire maison, habitat en grec, est une maison pour découvrir une nature qui s’infiltre dans l’ossature et se cache entre les murs devenus réceptacles de cultures, abris à insectes… Création française de Mathieu Locret, jardinier-paysagiste, Anna-Laura Bourguignon et Mathilde Gallichet, architectes, et Stéphane Avenet, paysagiste et menuisier de jardin.
Avec la participation de Manon Damiens, sculpteur sur métal.
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« Oikos », qui veut dire maison, habitat en grec, est une maison pour découvrir une nature qui s’infiltre dans l’ossature et se cache entre les murs devenus réceptacles de cultures, abris à insectes… Création française de Mathieu Locret, jardinier-paysagiste, Anna-Laura Bourguignon et Mathilde Gallichet, architectes, et Stéphane Avenet, paysagiste et menuisier de jardin.
Avec la participation de Manon Damiens, sculpteur sur métal.
©Eric Sander

Article publié le 25 mai 2016

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