Les peintures d'Ôtsu étaient aimées du peuple, des images populaires à la manière de " l'Imagerie d'Epinal " chez nous, peintes au pochoir ; elles se faisaient à la demande des pélerins se rendant aux temples. De grands artistes du XIXeme de l'école ukyyo-e comme Kuniyoshi ou Kanawabe Kyôsai, fascinés par cette imagerie, s'en inspirèrent, produisant des versions satiriques. Ce n'est que dans les années 1920 que ces images d'Ôtsu furent redécouvertes et préservées par le penseur Yanagi Muneyoshi (1889-1961). Les plus belles pièces de cette collection ont été conservées au Japan Folk Craft Museum qu'il fonda en 1936, et sont présentées dans cette exposition.

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Le livre en japonais Peintures d'Ôtsu: l'Univers de la satire populaire du Pr Christophe Marquet, commissaire de l'exposition est le point de départ de cette exposition sur l'imagerie populaire.
Les imagiers de la région d'Ôtsu avaient recours à un ensemble de techniques et de procédés pour rationnaliser la production et réduire les coûts de fabrication.
Ces peintures fragiles, dont il ne subsiste que quelques centaines d’exemples, perdirent de leur popularité à l'époque Meiji, avant d'être redécouvertes et étudiées dans les années 1920 par le penseur Yanagi Sôetsu (1889-1961), qui œuvra pour la reconnaissance des « arts populaires » (mingei) au Japon.

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Mode d'emploi de la fabrication des images :
- Les pochoirs : ils sont en papier épais huilé avec du tanin, un papier rendu imperméable par ce procédé qui servait à l'origine à fabriquer des manteaux de pluie. Les motifs principaux étaient peints en une seule fois à la brosse et les lignes de contour peintes au pinceau fait sur mesure. Seuls certains motifs étaient rajoutés au moyen de petits bois gravés appliqués par tamponnage.
- La palette de couleurs était restreinte, 6 ou 7 couleurs fabriquées à partir de pigments d'origine minérale ou végétale permettant de fabriquer ces 6 ou 7 couleurs, allant du noir intense d'encre de Chine, vermillon (oxyde de plomb), vert ( malachite diluée dans la glue animale, ocre, ocre rouge (oxyde de fer) couleur chair (mélange d'ocre rouge à du blanc de carbonate de calcium) et gris (encre de chine et blanc).
Cette simplification de reproduction permettait de peindre rapidement une image d'Ôtsu sous les yeux du client. Les différentes étapes, de la commande jusqu'à la réalisation de l'oeuvre devenaient une sorte de démonstration du talent de l'imagier.

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Une démonstration que l'on a pu voir lors de l'exposition par le dernier peintre imagier d'Ôtsu Takahashi ShôzanV.

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L'exposition se tient jusqu'au 15 juin à la Maison de la Culture du Japon 101 bis quai Branly Paris

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