N’est-ce pas à un voyage en Orient que nous invite le Prince de Galles cet été ? Un voyage quasi nervalien vers un Orient théâtralisé, romantique et gourmand. Un Orient bigarré au cœur du patio de ce grand hôtel du groupe Starwood, qui réussit à conjuguer des plats de Syrie ou du Liban, que les convives dégustent sous les airs chatoyants d’une musique lancinante. En effet, Mohy Idine Loukili, joueur d’oud, (guitare orientale) tricote des airs aériens qui donnent de la légèreté à la chaleur de l’air ambiant. On prend place à une table éclairée par une lanterne, située à la lisière d’une tente berbère, avec ses voiles satinés, ses tables basses à plateau en cuivre, son grand tapis aux motifs géométriques et ses poufs en cuir de chameau…
Un décor berbère
Le maître d’hôtel libanais, dans une tenue brodée, vous tend la carte des « Saveurs d’Orient » concoctée pare Fadi Abor, cuisinier libanais qui a inspiré chaque intitulé, du mezzeh froid, du mezzeh chaud, des plats et des desserts. On se laisse prendre au jeu alors que votre invité se demande soudain s’il lui faut réciter « L’Invitation au voyage » de Baudelaire ou chanter un air d’Oulm Kalsoum. Un verre de Laurent Perrier rosé rappelle que la cave est bien continentale. D’ailleurs, Matthieu d’ Hainaut, le jeune sommelier, croisé déjà à La Tour d’Argent et au Relais Louis XIII, s’accommode tant bien que mal depuis son arrivée de la réduction des 500 références de bouteilles à 250, politique de récession oblige. Le blanc de Porquerolles du domaine La Courtade 2005 (côtes de Provence) est un premier choix qui joue sur la fraîcheur pour accompagner la purée de pois chiche (hoummous) à la pâte de sésame, huile d’olive et citron, la purée d’aubergines grillée (moutabal), le friand aux épinards, oignons et pignons de pin (fatayer sbenegh) ou le feuilleté au fromage de chèvre parfumé aux trois épices (rikakat jebne).
Condrieu et blanc de poulet mariné
Mais le sommelier veut vous réjouir encore et il enchaîne en vous choisissant un Condrieu exceptionnel de chez François Villard (2007), « Les Terrasses du Palat », qui, au nez, comme en bouche, exhale une belle minéralité (cépage viognier) et des arômes fruités, subtilement en accord avec la suite : une brochette d‘agneau haché (kafta) aux petits oignons et persil, et une brochette de blanc de poulet mariné (taouk), chaque ingrédient étant entourée d’un pain non levé, le tout accompagné d’un riz blanc. On pourrait s’attendre à une petite sauce à part dans un pot car l’assiette est un peu nue. L’Orient exubérant se réduit alors à un plat qui manque un peu de relief…. Une transition s’impose avant le dessert : on apporte soudain une shisha alors que flotte dans l’air des senteurs d’Antidote, le parfum de Victor & Rolf, patchouli et cardamome. Il est temps d’inhaler des odeurs de pomme verte ; heureux privilège de cette dégustation en plein air. Suivent une glace au lait et quelques pâtisseries au miel et aux amandes (baklawas).
Thé à la menthe et cocktail
Naziha, une ravissante mauritanienne apporte ensuite le thé à la menthe, qu’elle sert avec élégance. La guitare orientale s’est éteinte, remplacée par un cd qui reprend les mêmes harmonies. La nuit est tombée, quelques étoiles scintillent dans le ciel. Il est temps de rejoindre le « Regency bar » et de se laisser tenter par le cocktail maison « 80 bulles de légende », servi par Sébastien Canquery, l’adjoint de Vincenzo, le chef barman. Un raccourci entre Orient et Occident : sirop de rose, crème de framboise et champagne Laurent Perrier. Du rouge et du rose. Encore une invitation au voyage. D’une grâce toute sensuelle….
Hôtel Prince de Galles
Patio oriental
Tous les soirs, de 18 h à 1 h du matin, jusqu’au 19 août 2009.
Carte « Parfum d’Orient » .
Mezzehs de 12 à 18 €
Plats orientaux : 32 et 48 €
Desserts : 19 €
L’Hôtel Prince de Galles à l’heure orientale
Voir plus : hotel, restaurant
Article publié le 20 juillet 2009
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