Nouveau restaurant de l’Opéra Garnier signé Odile Decq

Imaginé à l’origine par son créateur, le restaurant de l’opéra de Paris n’aura vu le jour qu’à l’aube de l’été 2011.

Délicatement marié aux saveurs de la Chartreuse jaune, à la noix et au miel de l’opéra... le fameux Opéra réjouira les amoureux des bon desserts

Premier Grand Prix de Rome en 1848, Charles Garnier avait émis le souhait d’associer un restaurant à son opéra inauguré le 30 décembre 1874. Il aura fallu de la patience et de l’énergie pour faire aboutir ce projet. C’est à la persévérance d’un restaurateur, à l’imagination d’une architecte et au talent des maîtres d’œuvre que l’on doit l’ouverture, fin juin du restaurant de l’opéra.

Car rien n’est simple lorsqu’il s’agit d’installer un restaurant dans un monument classé. Pierre-François Blanc a déployé force et intelligence, expérience et courage pour faire aboutir ce dossier. Odile Decq, l’architecte, a dû faire preuve de beaucoup d’ingéniosité pour créer un décor qui ne s’ancre pas dans l’édifice. Cahier des charges des monuments historiques oblige. Les éléments apportés sont ainsi totalement indépendants des murs. Odile Decq a su glisser sous la voûte de l’opéra, une sorte de pièce organique de façon tout à fait harmonieuse. Elle a su, avec brio, allier les volumes de son œuvre à l’espace existant. Cette mezzanine, un peu comme un nuage, apporte non seulement de l’espace au restaurant mais contribue aussi largement à l’atmosphère du lieu. Le rouge couleur signature de l’artiste-architecte assure une certaine chaleur au lieu. Ajoutons d’immenses baies vitrées en forme de voile qui apporte clarté et transparence... La magie opère.

La carte, signée par Christophe Aribert, Chef étoilé du restaurant «Les Terrasses» au Grand Hôtel d’Uriage à Uriage les Bains, s’est construite dans ses cuisines iséroise en accord avec son chef exécutif Yann Tanneau. Breton d’origine, il a insufflé un air marin à des produits alpins. Les origines des deux hommes et leur volonté de mettre en avant leur terroir offre ici une carte équilibrée qui invite à la découverte et à la gourmandise.  A l’arrivée, des produits rigoureusement sélectionnés, préparés dans le respect des saveurs. Classiques ou plus contemporains les plats font parfois échos à l’esprit de lieu, preuve d’un vrai travail d’équipe abouti et réfléchi.

Dans l’assiette, des produits de saison qui sonnent justes ! Un saumon fumé maison avec une généreuse tranche de brioche au raifort, le homard, version maki, astucieuse rencontre de riz, de légumes marinés - pas forcément évident à manger - relevé d’un jus vinaigré-citronné, parfait pour l’accompagner. Généreuse pintade pochée, côte de Pata Negra, rosée, associée au miel de l’opéra, au sureau et à la réglisse... Plein de malice.

La bavette, cuite avec justesse, ne surprend pas. Le gratin de pomme de terre mériterait moins de sel et plus de générosité.

Côté dessert, à ne pas manquer, l’opéra. Servi dans sa version revisitée, il est associé aux saveurs de la chartreuse jaune, à la noix et au miel de l’opéra... Elégant à l’œil, subtil au palais... Une deuxième part pour la gourmandise ?

La carte des vins pourrait froisser les amateurs de Bourgogne mais donne toutefois, dans sa sélection, un joli reflet du bordelais et de ses grandes appellations. Coup de cœur pour le Moulis en Médoc 2008, Château Chasse Spleen, particulièrement élégant, plein de fruit, de finesse, associé à des tanins souples et maîtrisés, parfait pour accompagner la bavette ou la côte de Pata Negra.  

L'Opéra Restaurant
Palais Garnier
Place Jacques Rouché
75009 Paris
Tél: 01 42 68 86 80
Fax: 01 42 68 86 89

Article publié le 17 octobre 2011

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