Oth Sombath, un restaurant de haute gastronomie thaïe

Si vous recherchez un simple poulet coco ou un poisson citronnelle, pas besoin d’aller chez Oth Sombath. Ici, place à de la gastronomie fine et raffinée thaïe, dont le seul souci est d’avoir un prix un peu excessif lié aussi à un cadre raffiné, un agencement très au large (places perdues, escalier disproportionné, bar inutilisé) lesquels se retrouvent, ce qui est normal, sur votre facture.

Résolument contemporaine, l'architecture intérieure tout en courbes

Il faut reconnaître que les lieux situés dans des quartiers où les bureaux, les banques (ici Saint-Philippe du Roule) font souvent flamber l’addition.

Si ce problème-là ne vous soucie pas, alors partez à la découverte des innombrables parfums du royaume de Siam, à un voyage initiatique des saveurs thaïlandaises. En entrées, délaissez les traditionnelles soupes aux crevettes et citronnelle et poulet coco pour des crevettes bleues juste sautées et saisies (22 €) ou pour des langoustines rôties (21 €). Sans être crues en tartare, les crevettes ont une saveur préservée par une cuisson très rapide, et sont accompagnées de légumes et de fruits exotiques. Le basilic de son côté relève les langoustines.

Si vous n’en avez jamais mangé, prenez le Seua Rong Hai, autrement dit le « tigre qui pleure », des tranches un peu épaisses de bœuf cru et seulement mariné qui sont divines par leur tendreté (35 €). Cela n’est en rien comparable à notre tartare et est relevé juste sur les bords de la viande lui conservant tout son goût. A essayer si vous êtes méga carnivore !

Vous connaissez sûrement le curry indien ; en Thaïlande il existe aussi des pâtes de condiments épicés de la sorte et diverses manières de cuire viandes et poissons à l’étouffée avec ces préparations. Mais les currys thaïs sont plus variés (l’orange se mêlera au gigot d’agneau (33 €), le vert parfumera un suprême de volaille (31 €) et le jaune jouera avec des crevettes (33 €). Comme ces currys sont épicés, la carte très judicieusement a mis des étoiles révélant l’intensité et la force du curry.

Si vous aimez les plats légers type vapeur, le Pla Neung Ma Nao est un bar désarêté au citron vert cuit parfaitement, sans être rose ou saignant (35 €).

Les desserts ne tombent pas dans la glace citron vert ou coco, mais dans des pâtes, des parfaits, des crèmes sophistiquées de coco et châtaignes d’eau (l’excès de sucre de la noix de coco est ainsi estompé), des cocos caramélisées en feuille de bananier, des nems à la banane ou au chocolat (environ 11 €).

Vous l’avez compris, la cuisine d’Oth Sombath est fine, élaborée et raffinée. Entré jeune et comme plongeur au restaurant Blue Elephant, devenu aujourd’hui une chaîne internationale, il y apprend tout, gravit rapidement tous les échelons et tellement vite qu’on lui confie l’ouverture du Blue Elephant londonien. Son voyage thaï se poursuit plus tard à Saint-Tropez à l’hôtel Benkiraï où il est repéré par Eddy Mitchell et Jacques Koncker qui lui donnent sa chance de monter sur la capitale pour y ouvrir sa propre adresse.

Cette cuisine thaïe n’est pas facile à assortir de vins, n’hésitez donc pas à demander au jeune sommelier Wilfried Roux qui a de judicieux conseils. Sur le tigre qui pleure, optez pour un vin frais de Méditerrannée avec néanmoins de la matière (le Côteaux du Languedoc Héméra Domaine des Grécaux 2006  à 72 € la bouteille ou le Bandol Domaine Tempier La Tourtine 2008 à 88 €). Sur les currys, allez sur un Saint-Chinian Ivresse Domaine Canet Valette 2008 à 55 € ou un chardonnay

 

Oth Sombath
184, rue du Faubourg-Saint-Honoré
75008 Paris
Tél : 01 42 56 55 55
Ouvert tous les jours sauf le dimanche

Article publié le 8 avril 2011

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