Le Pressoir d’Argent est l’établissement gastronomique du Grand Hôtel et avant toute chose celui-ci est un mythe dans la capitale du vin. En effet, c’est une adresse chère au cœur des bordelais et surtout riche d’un lourd passé historique. Façade de style néoclassique créée par l’architecte Victor Louis en 1776 et en parfaite harmonie avec le Grand Théâtre, juste en face, conçu aussi par le même homme ; habitants illustres de Victor Hugo au maharadjah séduit par une femme de chambre dont il fit sa femme : le Grand Hôtel est une adresse de légende et le seul « resort » de luxe de Bordeaux.
On comprendra aisément pourquoi le réaménagement de cet hôtel, il y a deux ans, a été confié, après 20 ans d’abandon, à Jacques Garcia. Le décorateur y a mis sa patte habituelle : lourde, chargée, luxuriante, mais comme toujours magique. Place donc à de lourdes tentures satinées, à des brocards chatoyants, des passementeries abondantes, des fauteuils larges en velours avec les couleurs de prédilection du maître, le orange, le violet, le beige, le moutarde. Comme le restaurant est axé sur la mer, de grands miroirs décorés de coquillages exotiques, des suspensions agrémentées d’étoiles de mer, apportent au lieu une touche baroque supplémentaire qui vous transporterait presque dans les grottes marines chères à Louis II de Bavière à Neuschwanstein.
Le Pressoir d’Argent : pourquoi ce nom ? Tout simplement car l’établissement peut s’enorgueillir de posséder l’une des cinq presses à homard existant au monde. Conçues par la maison Christofle, les 4 autres presses sont à Bruxelles, Berlin et Paris, la capitale en possédant deux. Si vous en avez les moyens, optez ainsi pour un homard bleu breton (57 €) et vous verrez la presse fonctionner pour la réalisation d’une béarnaise au jus de presse.
Ici donc, c’est du poisson qu’il faut choisir avec du « local garanti » pour la sole et les huîtres du bassin d’Arcachon agrémentés de cèpes et de salsifis (48 €). Mais le bar de ligne est aussi à l’honneur et proposé de deux façons : à la vapeur d’algues ou entier en croûte de sel (49 €). L’iode du rouget barbet est contrebalancé par de la chapelure de chorizo espagnol (39 €).
Pour les desserts, le chef associe épices, herbes aromatiques et partitions sucrées : ananas mariné épices samba sorbet lavande ; poivron et framboise en sorbet et coulis tombée d’oseille et panacotta ; mangue mascarpone sorbet citron basilic et vinaigre de framboises. Ces fins de repas sont très fraîches, mais hélas un peu chères (23 €) et alourdissent sévèrement votre addition à la carte.
Appelé « escale », le menu du seul déjeuner est une aubaine (amuse-bouche + 2 plats + mignardises à 34 € ou amuse-bouche + 3 plats + mignardises à 59 €). A titre d’exemple il était servi en février des Saint-Jacques polenta sauce safranée, un Saint-Pierre rôti aux champignons des bois et une chocolat truffé sorbet à la pomme ; de quoi se régaler à moindre coût.
Le Pressoir d’Argent
2, 5 Place de la Comédie
33000 Bordeaux
05 57 30 43 04
www.pressoir-argent.com
Le Pressoir d’Argent
La table gastronomique du Grand Hôtel The Regent de Bordeaux rend hommage aux poissons et aux crustacés, sous la patte de Pascal Nibaudeau, élève du chef étoilé bruxellois Mattagne dans son établissement le « Sea Grill ».

Article publié le 25 février 2010
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