Depuis plusieurs années, EDF réfléchit et s’efforce de travailler étroitement avec les architectes, car l’énergie est un des éléments essentiels de la construction. En échafaudant ce concours d’Architecture Bas Carbone, l’idée était de récompenser une sélection très pointue de bâtiments neufs ou réhabilités en prenant en compte 3 critères principaux : la quantité de CO² émise, la performance énergétique du logement et un coût maximum de 2500 €/m² SHON (surface hors œuvre nette).
Pour cette 5ème édition, plus de 100 dossiers de constructions neuves ou réhabilitations profondes ont été envoyées des quatre coins de la France. Seuls 7 finalistes ont été retenus par le jury, pour récompenser in fine 3 lauréats.

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La mention spéciale « Prospective Urbaine » (en référence à la réflexion menée sur le devenir du bâtiment) a été attribuée au cabinet eNlPAa représenté par le duo d’architectes Elizabeth Naud et Luc Poux, pour la construction d'un immeuble de 68 logements, une crèche et de locaux associatifs dans un quartier réaménagé, au 134 boulevard Davout à Paris, dans le 20° sur les boulevards des Maréchaux. Le bâtiment vient remplacer un immeuble vieillissant de logements sociaux datant de 60 ans. Visionnaires, Elizabeth Naud et Luc Poux ont imaginé un projet évolutif, car ils imaginent que dans 60 ans le nouveau bâtiment aura lui aussi évolué. Il a donc été conçu pour être éventuellement surélevé dans le futur, les loggias pourront être potentiellement fermées pour créer une nouvelle enveloppe et le premier des 4 niveaux de sous-sol a été prévu avec une hauteur sous plafond de 4 mètres (au lieu des 2,50 m réglementaires des caves et garage), pour pouvoir à terme devenir un étage d’équipements (bureaux, salle de gymnastique…) et pas seulement un parking. Mutabilité et flexibilité, tels ont été les leitmotivs du cabinet eNlPAa.

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La requalification d’une ancienne manufacture d’allumettes à Trélazé (Maine et Loire) a retenu l’attention du jury qui a choisi d’attribuer la mention « Mutation Urbaine » à l’Atelier d’Architecture Lalo. Cette mention spéciale vise à saluer l’impact du projet sur la ville de Trélazé, patrie des carrières d’ardoises. Sur 6 hectares, les bâtiments industriels de l’ancienne usine d’allumettes dataient de 1920 ; la production fut stoppée en 1980, et depuis le site était à l’abandon. Le projet : métamorphoser les grandes halles en 470 logements sociaux réhabilités de fond en comble à bas coût (moins de 1500 € du M²), avec une chaufferie centrale, et de nombreux espaces végétalisés. Par souci d’écologie, les architectes ont décidé de l’ancienne galerie souterraine a été intelligemment transformée en puits canadien.

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Et le grand gagnant et lauréat 2012 fut l’architecte François Lannou du Cabinet nantais In Situ, récompensé pour son projet de 30 logements sociaux, le Grand Carcouët, en périphérie de l’agglomération nantaise. Lancé dans le cadre du projet « Nantes Green Capitale », il s’agit d’un bâtiment neuf à énergie positive (c’est-à-dire qui produit plus d’énergie qu’il n’en consomme), d’une conception architecturale sobre, et d’un coût de revient accessible (1528 €/m² SHON). Le jury a notamment apprécié les qualités d’usage des logements au quotidien: cette qualité de vie est obtenue par des pièces lumineuses, d’une dimension supérieure à la moyenne, avec souvent une double-hauteur, qui donne de la spatialité aux loggias dont la température est régulée entre 17° et 27° toute l’année. Dans ce nouveau programme immobilier du Grand Carcouët, l’habitant est au cœur du projet : jardins familiaux, laverie collective, tableau d’affichage des consommations pour favoriser la prise de conscience, atelier de bricolage collectif, et un équipement photovoltaïque en toiture pour recharger des vélos électriques.
Cinq éditions pour que le Concours d’Architecture Bas Carbone, organisé par EDF, devienne un laboratoire d’idées qui récompense des projets audacieux et novateurs et exemplaires en matière d’économie d’énergie et de qualité architecturale.
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