La renaissance de la Samaritaine sera à la fois rénovation urbaine et création contemporaine. Les principaux métiers de l’artisanat traditionnel vont refaire une jeunesse au bâtiment principal, inscrit à l’inventaire des Monuments Historiques.

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Histoire :
Ouverture du 1er magasin en 1870 par un couple de commerçants, Ernest Cognacq et Louise Jay, dans l’arrière-salle d’un café. Au fur et à mesure de leurs acquisitions, le magasin 1 regroupe plusieurs immeubles mitoyens. Ainsi démarre l’aventure des Grands Magasins de la Samaritaine. Ses architectes Frantz Jourdain et Henri Sauvage, tour à tour, construisent façades « Art Nouveau », galerie souterraine, verrière, suppriment et élargissent des rues… Plus aucune construction nouvelle n’aura lieu après le décès du fondateur en 1928.
En 1932, extension du magasin 4, implanté dans des immeubles de logements.
En 1970, démolition des halles de Baltard, et disparition de la clientèle populaire de la « Samar ».
Entre 1984 et 1987, restauration du patrimoine, décor Art Nouveau reconstitué. Reconstruction de la Grande Verrière.
En 1990, inscription du magasin 2 aux Monuments Historiques.
En 2001, LVMH devient actionnaire majoritaire du capital.
Entre 2001 et 2005, travaux de mise en conformité aux normes de sécurité.
Le 15 juin 2005, fermeture des magasins 2 et 4 au public, après avis défavorable de la Préfecture de police pour des raisons de sécurité incendie. Soit 30 000 m2 et 1506 salariés.
En 2006, un plan social d’entreprise, avec accompagnement personnalisé et prise en charge des salaires jusqu’à la réembauche.
En 2007, après diagnostic, il est impossible de répondre aux normes incendie sans porter atteinte au patrimoine.
En 2008, lancement de la consultation internationale d’architectes concepteurs pour un nouveau programme, insérant 3 fois plus de logements sociaux, et un équipement petite enfance.
En 2009, révision du PLU pour permettre la réalisation d’un projet à usage mixte.
En 2010, curage et désamiantage. L’agence Sanaa est retenue.
En 2011, dépôt de permis, demande d’exploitation commerciale, enquête publique… Et en 2012, début du chantier de la nouvelle Samaritaine.

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Un mariage de l’ancien et du neuf
Le projet sera constitué de deux cours et de plusieurs verrières. A l’intérieur des bâtiments, une promenade urbaine, permettant un passage de cour à cour, laissera pénétrer la lumière naturelle en son cœur. Rue de Rivoli, la façade extérieure sera pleine de légèreté, et transparente grâce à la double peau de verre sérigraphié. Le projet veillera à créer une continuité naturelle entre l’emblématique bâtiment Seine, et ce nouvel aménagement. Afin de préserver les vues et l’ensoleillement en mitoyenneté, la hauteur des bâtiments s’alignera dans le gabarit de l’existant. La reconstruction de la verrière se fera suivant la trame de 1905. La restitution de l’escalier monumental, et la recomposition ponctuelle des planchers en dalles de verre, seront autant d’éléments témoignant du passé dans la future architecture du XXIème siècle.
La nouvelle Samaritaine accueillera des commerces (26 000 m2), des logements sociaux (7 000 m2), une crèche, des bureaux (20 000 m2), et un hôtel de luxe « Cheval Blanc » (80 chambres - réalisation par l’architecte Edouard François), qui prendra place dans le bâtiment emblématique quai du Louvre.
Un parcours shopping a été élaboré avec une offre diversifiée pour tous (touristes, Français, parisiens, habitants du quartier). La Samaritaine va devenir la nouvelle vitrine de la marque « Paris », capitale de la mode et de la gastronomie.
La nuisance des travaux a été mesurée et calculée. Lors de la démolition, les bâtiments seront entièrement bâchés, pour éviter les émanations de poussière. La circulation des camions sera réglementée et les déchets triés. Un interlocuteur « Qualité » sera au service des riverains. Le projet s’inscrit dans une démarche environnementale innovante, pour répondre aux prescriptions du Plan Climat de Paris, et obtenir divers labels et certifications. Par exemple, les façades historiques seront doublées d’une façade intérieure, créant un jardin d’hiver qui améliorera le confort thermique et acoustique. La nouvelle Samaritaine sera un modèle en accessibilité pour tous publics à mobilité ou perception réduite. Le site, très minéral, sera végétalisé avec des espaces paysagers en toiture et dans la cour Rivoli.
Ce projet est très prometteur. Le futur PDG, Jean-Jacques Guiony, indique que cette réalisation va projeter la Samaritaine dans le XXIème siècle, et sera la continuité de l’histoire des Parisiens et du monde moderne. Vivement 2014, année de sa livraison !

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Fiche technique :
Maître d’ouvrage : La Samaritaine – LVMH
Maître d’œuvre : Saana
Architecte en chef : Jean-François Lagneau
Palace : Edouard François
Exécution : Groupe 6
Livraison : 2014
Investissement : 450 millions d’euros
Surface : 70 000 m2
Site : 2 400 nouveaux emplois

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