Afin de donner véracité et relief à leurs personnages, Rita, qui est diplômée de philologie classique et spécialiste de l'histoire des religions, et Francesco, lui-même musicologue spécialisé dans la musique baroque, voyagent à travers toute l’Europe pour faire des recherches historiques très poussées dans les bibliothèques et les musées. Un vrai travail d'historiens qui donne authenticité à leurs romans et profondeur à leurs protagonistes.

©Jana Madzigon
Un projet aux matériaux naturels
Construite dans le quartier résidentiel de Dornbach, proche des vignes viennoises, la maison semble inspirée par le quartier des cottages à Vienne, doux mélange de styles italien et habsbourgeois. Son apparence est celle d’une demeure bourgeoise de la fin du XIX° siècle, alors qu’elle est sortie de terre il y a trois ans à peine.
Créer une ambiance saine dans leur maison en s’appuyant sur les caractéristiques physiques de matériaux naturels et écologique, tel a été le parti pris retenu par Rita Monaldi et Francesco Sorti pour construire leur maison viennoise. Isolation thermique et phonique naturelle, matériaux à l’ancienne ou de récupération permettent d’obtenir une maison qui respire et où il fait bon vivre. Selon Rita : « Nous avons cherché à faire une maison italo-autrichienne, car Vienne a été inspiré depuis le XV° siècle par de grands architectes italiens. Le projet ne fut pas simple à mener, car actuellement à Vienne, seuls les projets ultra contemporains ont le vent en poupe. Notre maison affirme clairement un style en contrepied de la mode du moment. »

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Côté matériaux, le couple a choisi un parti-pris très affirmé : ceux-ci devaient impérativement répondre à l’un de leurs deux critères fondamentaux. Les matériaux de construction se devaient d’être récupérés ou réalisés comme autrefois, à l’instar du crépi de la façade, réalisé à la chaux selon une technique irrégulière, en vogue en Italie au XV° siècle. Les ferronneries faisant office d’appuis de balcons furent chinées par Francesco et Rita chez un antiquaire allemand, elles-mêmes provenaient de France originellement.
Soucieux du choix des matériaux, Francesco et Rita ont choisi de faire construire leur maison en briques autrichiennes en terre naturelle provenant d’une ville thermale, région où l’argile naturelle est connue pour soigner arthrose et rhumatismes. Ces briques planes se posent sans mortier classiques car elles joignent parfaitement bien. A ce sujet, l’université de Vienne a conduit des études qui aboutissent à la conclusion qu’à la suite de 3 ou 4 heures passées dans un bâtiment construit avec ces briques, les rhumatismes s’adoucissent significativement. Côté isolation, le fort pouvoir isolant des briques a permis d’éviter d’installer de la laine de verre, et de prévoir une isolation de 2 centimètres d’épaisseur composée d’un mélange d’argile et de paille. Seul les combles et les larges mansardes sont isolés de Gutex, panneaux écologiques à base de fibres de bois dont la structure poreuse permet à la maison de respirer.

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Hormis les fondations, la cave et la structure de l’escalier, aucun béton ni ferraillement n’est présent dans la construction pour éviter de bloquer ou de déformer les champs magnétiques naturels. L’ensemble du réseau électrique est, quant à lui, entièrement passé sous goulottes, d’un matériau particulier, encastrées dans l’épaisseur des murs et des cloisons, ce qui bloque les ondes et donne physiquement l’impression de ne pas avoir l’électricité dans la maison.
Les plafonds et planchers reposent sur un lit d’argile permettant d’intégrer un chauffage au sol. Enfin, un appareil installé à la cave permet de filtrer et dynamiser l’eau (selon le système Grander Wasser, très connu en Autriche) afin d’apporter une stimulation globale de l’organisme en renforçant notamment le système immunitaire et améliorant assimilation des aliments et régénération cellulaire.

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Une orientation tournée vers la lumière
Sur trois niveaux, la maison développe une surface totale de 280 m². Au rez-de chaussée, prennent naturellement place les pièces à vivre, où le mobilier chiné chez les antiquaires de Rome est agrémenté des trouvailles du couple à l’esprit collectionneur : livres anciens, soupières en argent, couverts aux manches d’os ou d’ivoire…La cuisine ouverte permet au maître des lieux de s’adonner au plaisir de concocter des recettes italiennes pour sa famille et amis de passage. Toute simple avec son îlot central accueillant les plaques de cuisson, la cuisine est construite de briques enduites à la chaux ; les portes des placards en bois massif patiné à la main de peinture sans solvant sont de production moderne. Seules les poignées en laiton sont anciennes.
Dans le salon, comme dans les étages, le parquet de lattes larges de chêne non traité apporte un style intemporel et chaleureux. La cheminée de bois, récupérée elle aussi, arbore fièrement un tablier recouvert d’un damier de faïences émaillées au motif de lion rampant alterné de carreaux unis vert olive.

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Un jardin bien planté
Pour le jardin en pente douce, le couple a voulu recréer un petit éden composé d’une foultitude d’espèces végétales. Pas moins de 800 pieds de 96 variétés de plantes, arbustes, fines herbes et fleurs arborent agréablement le jardin. Cèdre du Liban, figuier, lavandes, origan et romarin pour rappeler les origines italiennes des propriétaires… se voient bordés de topiaires joliment taillés et d’une élégante palette de rosiers aux teintes raffinées. Sous la pergola, une composition de carreaux de faïence émaillée d’Italie du sud figurant une fresque de citronniers égaie la montée d’escalier. La pente et la terre étant propices, quelques pieds de vigne grimpent en s’attachant à la pergola pour donner à la belle saison de belles grappes de raisin noir ou blanc.

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