Une demande courante
Cette maison de vacances, construite dans les années 1970, est située à deux pas de la côte bretonne, entre le parc de Brière et le golfe du Morbihan. Héritage de famille figé dans le temps, elle offrait le charme désuet qui rappelle à ses actuels propriétaires et parents des souvenirs d’enfance. Elle manquait cependant d’une chambre pour leur fils et son ami. Pour construire cet espace supplémentaire, l’agence d’architecture NeM a dû composer avec un budget serré et user de diplomatie, car le dialogue avec les autorités s’est avéré complexe : en effet, la maison se situait en secteur protégé au titre des Monuments Historiques.
Un parti-pris de simplicité
Le projet s’est focalisé sur la problématique essentielle : le manque d’espace. Les architectes ont opté pour une réplique homothétique de la maison existante, venant s’accrocher à celle-ci en un seul point, plutôt qu’en s’y adossant. « Ce choix nous a permis de conserver l’unicité de la maison et de détacher l’extension, de concilier les usages domestiques et les usages de réception… », précisent les architectes.
Une réponse entre Orient et Occident
Réalisée en ossature bois, l’extension présente la particularité d’être revêtue d’un bardage en douglas brut brûlé. Cette technique ancestrale nippone appelée « shou-sugi-ban », et découverte lors d’un voyage au Japon, permet de rendre le bois plus résistant à l’eau, à la moisissure et au feu. Aucune entreprise n’acceptant d’expérimenter la technique, les architectes, comme les pêcheurs et agriculteurs d’autrefois, ont travaillé le bois eux-mêmes, avec la collaboration de la société Adéquat qui a assuré la mise en œuvre. Une première tentative qui a nécessité une mise au point du procédé : « Après avoir épuisé les réserves de papier journal du bureau de presse local et essuyé deux averses, nous avons adopté une technique de brûlage par brasier, plus efficace, qui nous permet de brûler les 90 m² de Douglas brut nécessaires en trois jours ». Les planches de bois posées sur un brasier pendant 5 minutes ont noirci sur une dizaine de millimètres d’épaisseur. Ensuite on les a laissé simplement refroidir, en les mouillant régulièrement, puis sécher avant le montage. Et l’agence Nem recherche un partenaire pour développer la technique du bois brûlé à l’échelle industrielle.
*Lauréat des Albums Jeunes Architectes et Paysagistes : www.ajap4.archi
Agence NeM, Lucie Niney et Thibault Marca Architectes
1, boulevard de Belleville
75011 Paris
Tél. : 09 53 98 40 36
www.nemarchitectes.com
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