Un agrandissement bois brûlé tout en contraste

Habillée de bois brûlé, cette extension de 30 m² accueille une chambre et un nouvel espace de communication. Un projet lauréat AJAP* 2014 et signé de l’agence d’architecture NeM.

L’extension contemporaine en bois brûlé a permis de dissocier et d’articuler les espaces extérieurs, en requalifiant la séquence d’entrée et le rapport au jardin.

Une demande courante

Cette maison de vacances, construite dans les années 1970, est située à deux pas de la côte bretonne, entre le parc de Brière et le golfe du Morbihan. Héritage de famille figé dans le temps, elle offrait le charme désuet qui rappelle à ses actuels propriétaires et parents des souvenirs d’enfance. Elle manquait cependant d’une chambre pour leur fils et son ami. Pour construire cet espace supplémentaire, l’agence d’architecture NeM a dû composer avec un budget serré et user de diplomatie, car le dialogue avec les autorités s’est avéré complexe : en effet, la maison se situait en secteur protégé au titre des Monuments Historiques.

L’entrée de la maison a été réorganisée car elle se faisait autrefois par la cuisine.
Afficher la galerie
L’entrée de la maison a été réorganisée car elle se faisait autrefois par la cuisine.
©Agence NeM

Un parti-pris de simplicité

Le projet s’est focalisé sur la problématique essentielle : le manque d’espace. Les architectes ont opté pour une réplique homothétique de la maison existante, venant s’accrocher à celle-ci en un seul point, plutôt qu’en s’y adossant. « Ce choix nous a permis de conserver l’unicité de la maison et de détacher l’extension, de concilier les usages domestiques et les usages de réception… », précisent les architectes.  

L’extension structure le terrain et l’existant. Le procédé du bois brûlé utilisé se rapproche visuellement de la tradition de construction locale des cabanes ostréicoles colorées, peintes avec les restes des peintures marines ou enduites d’une peinture au goudron.
Afficher la galerie
L’extension structure le terrain et l’existant. Le procédé du bois brûlé utilisé se rapproche visuellement de la tradition de construction locale des cabanes ostréicoles colorées, peintes avec les restes des peintures marines ou enduites d’une peinture au goudron.
©Agence NeM

Une réponse entre Orient et Occident

Réalisée en ossature bois, l’extension présente la particularité d’être revêtue d’un bardage en douglas brut brûlé. Cette technique ancestrale nippone appelée « shou-sugi-ban », et découverte lors d’un voyage au Japon, permet de rendre le bois plus résistant à l’eau, à la moisissure et au feu. Aucune entreprise n’acceptant d’expérimenter la technique, les architectes, comme les pêcheurs et agriculteurs d’autrefois, ont travaillé le bois eux-mêmes, avec la collaboration de la société Adéquat qui a assuré la mise en œuvre. Une première tentative qui a nécessité une mise au point du procédé : « Après avoir épuisé les réserves de papier journal du bureau de presse local et essuyé deux averses, nous avons adopté une technique de brûlage par brasier, plus efficace, qui nous permet de brûler les 90 m² de Douglas brut nécessaires en trois jours ». Les planches de bois posées sur un brasier pendant 5 minutes ont noirci sur une dizaine de millimètres d’épaisseur. Ensuite on les a laissé simplement refroidir, en les mouillant régulièrement, puis sécher avant le montage. Et l’agence Nem recherche un partenaire pour développer la technique du bois brûlé à l’échelle industrielle.

L’extension de couleur noire s’accroche à la maison blanche, grâce à un espace de liaison qui ne modifie en rien sa configuration existante.
Afficher la galerie
L’extension de couleur noire s’accroche à la maison blanche, grâce à un espace de liaison qui ne modifie en rien sa configuration existante.
©Agence NeM

*Lauréat des Albums Jeunes Architectes et Paysagistes : www.ajap4.archi

Agence NeM, Lucie Niney et Thibault Marca Architectes
1, boulevard de Belleville
75011 Paris
Tél. : 09 53 98 40 36
www.nemarchitectes.com

Lovée dans son cocon noir, la nouvelle chambre de 25 m² offre un intérieur tout blanc.
Afficher la galerie
Lovée dans son cocon noir, la nouvelle chambre de 25 m² offre un intérieur tout blanc.
©Agence NeM

Pour cette maison d’été, pas besoin de vitrage isolant, mais de simples ouvertures en verre suspendues sur des rails. En hiver, des volets coulissants extérieurs ferment la maison.

Afficher la galerie
Pour cette maison d’été, pas besoin de vitrage isolant, mais de simples ouvertures en verre suspendues sur des rails. En hiver, des volets coulissants extérieurs ferment la maison.

©Agence NeM

Florilège de papiers-peints très seventies dans la maison d’origine.
Afficher la galerie
Florilège de papiers-peints très seventies dans la maison d’origine.
©Agence NeM

Dans la cuisine et la chambre existante, la décoration intérieure a conservé son côté vintage.
Afficher la galerie
Dans la cuisine et la chambre existante, la décoration intérieure a conservé son côté vintage.
©Agence NeM

 

Article publié le 18 mai 2016

Articles à lire sur le même sujet

Ajouter un commentaire