Les tribulations de la Casa Vicens
C’est en 1883 que Manuel Vicens i Montaner, courtier, confie à Antoni Gaudi, alors âgé de 31 ans, la création de sa résidence d’été dans le village de Gràcia, situé dans la province de Barcelone. En 1885, la construction de la maison, avec son jardin incluant une fontaine circulaire, une cascade et un belvédère est enfin terminée. En 1899, la veuve de Vicens vend la maison à Antoni Jover i Puij, professeur à l’Université de la Havane. Transformée en 1925 par l’architecte Joan Baptista Serra de Martinez pour devenir une maison multi-familiale, elle s’agrandit ainsi que son jardin et se dote d’une chapelle dédiée au culte de Sainte-Rita, vouée aux causes perdues et désespérées, sur le site d’une fontaine naturelle gazéifiée aux propriétés curatives. Cette première transformation a été récompensée par le prix du Annual Artistic Buildings Contest organisé par le Barcelona Town Hall. En 1935, la maison s’agrandit encore avec une nouvelle aile au rez-de-chaussée qui s’accroche à la façade ouest d’origine, dessinée par l’architecte F.V. Ortenbach Bertràn. En 1946, la maison est re-divisée en plusieurs lots et la chapelle Sainte Rita séparée du reste de la construction. En 1963, la chapelle est détruite et le domaine est alors réduit à sa taille actuelle.

©Pol Viladoms
D’importants travaux
En 1964, une restauration du sous-sol caractérisée par une succession de voûtes catalanes et du rez-de-chaussée de la maison est entreprise par l’architecte Antonio Pineda Gualda. En 1969, la Casa Vicens est classé Monument Historique au comme les autres réalisations d’Antoni Gaudi. En 2005, elle est inscrite sur la liste du Patrimoine Mondial de l’Unesco au même titre que la crypte de la Sagrada Familia. Mise en vente en 2007, elle est rachetée en 2014 par MoraBanc dans le but de la rénover et de l’ouvrir au public. La démarche architecturale compliquée engagée est le fruit du travail du studio Martinez Lapena-Torres Arquitectes, Elias Torres et David Garcia, avec la collaboration de la chef muséologue Marta Antunano, qui doit respecter les méthodes de construction, les matériaux et les couleurs d’origine. Au deuxième étage, les cloisons séparant les différents appartements ont été démolies ainsi que les faux plafonds pour retrouver l’espace d’origine avec ses poutres initiales. Parmi les merveilles sauvées, un carrelage de papier mâché breveté par le décorateur et lithographe Hermengildo Miralles avec décors polychromes vert, bleu et doré originaux et une paire de sculptures en terre cuite d’Antoni Riba. Quant au jardin morcelé, il n’a pas été possible de le reconstituer avec sa fontaine, sa cascade et son belvédère disparus. L’image de la Vierge Sainte Rita a été restituée dans une niche pour perpétuer son culte, chaque 22 mai, avec un bouquet de rose. Après cette restauration, l’ouverture de la Casa Vicens en octobre 2017 est un événement international.

©Pol Viladoms
Une maison moderne
La Casa Vicens a été conçue à l’origine sur 4 niveaux. Un sous-sol dédié au rangement, le rez-de-chaussée pour accueillir un salon, une salle à manger et cuisine. Au premier étage, étaient situées les chambres et les salles de bains. Le second étage et dernier niveau était réservé aux domestiques. Au début, la maison n’avait que 3 façades avec une partie mitoyenne. La façade ouest était la principale, ouverte sur les jardins qui entouraient la maison. Cette orientation climatique garantissait les apports solaires nécessaires à chaque saison.
Contact :
www.casavicens.org

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