Le centre Keramis à La Louvière

Ce nouvel espace de création belge, né sur les cendres de la faïencerie Boch, réussit à conjuguer histoire et modernité. Son bâtiment manifeste, conçu par le collectif d’architectes Codenoveli, à l’image de sa mission est aussi un nouveau challenge pour dynamiser cette région de la Wallonie.

L’enduit extérieur du bâtiment au relief évoquant un agrandissement du faïençage du matériau céramique, est l’œuvre de l’artiste Jean Glibert.

Un lieu chargé d’histoire.

Situé à La Louvière, ville européenne façonnée par l’industrie locale et qui a connu un formidable essor au milieu du XIème siècle, le Centre Keramis est construit autour de l’ancienne faïencerie Boch, qui a fermée ses portes en 2011. Il est caractérisé par une extension contemporaine qui vient s’enrouler sur les trois côtés d’un bâtiment en briques conservé et désormais restauré. Cette extension en béton, tout en se démarquant radicalement de l’architecture industrielle de briques, réussit à tisser des liens, avec l’ancien, grâce à de nombreuses échappées visuelles offertes par le jeu de courbes et de contre-courbes, des murs opaques et vitrés, entre le bâtiment et son environnement. Le centre Keramis est aussi le point de départ du renouveau d’un quartier, déjà doté d’une cité administrative, qui verra bientôt naître un projet de centre commercial, des habitations, un parc, une future place publique et, en complément, un espace de recherche et de développement des matériaux céramiques.  

Dans l’espace muséal, une fresque murale composée de 644 carreaux de céramique émaillée et dorée fabriquée par la faïencerie Boch, intitulée Le Feu. Allégorie créée dans les années 1940, pour les bureaux de prestige de Boch Keramis, elle représente Prométhée, personnage de la mythologie grecque, qui apporte le feu, la métallurgie et les arts du feu, est peint nu et surgissant des flammes. Il tient dans sa main un vase typique de la production de Raymond-Henri Chevallier. Coll. Musée royal de Mariemont.
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Dans l’espace muséal, une fresque murale composée de 644 carreaux de céramique émaillée et dorée fabriquée par la faïencerie Boch, intitulée Le Feu. Allégorie créée dans les années 1940, pour les bureaux de prestige de Boch Keramis, elle représente Prométhée, personnage de la mythologie grecque, qui apporte le feu, la métallurgie et les arts du feu, est peint nu et surgissant des flammes. Il tient dans sa main un vase typique de la production de Raymond-Henri Chevallier. Coll. Musée royal de Mariemont.
©Keramis

Un espace pluridisciplinaire

Le Centre Keramis abrite un espace muséal riche de 2500 pièces fabriquées par Boch et de 400 œuvres contemporaines. Il offre une collection permanente et des expositions temporaires de céramique plasticienne, mais aussi veut se forger l’image d’un pôle vivant d’activités : un centre de création, une résidence et un atelier d’artiste, mais aussi un atelier pour les enfants complètent les espaces de présentation des céramiques. Sous les voussettes en brique de son plafond, dans l’ancien entrepôt, un espace pédagogique dévoile les techniques de la céramique décryptées en 9 étapes de fabrication. Un jeu de différences de niveaux et de plans inclinés accompagne le visiteur sur les deux étages du bâtiment.

Cette œuvre radicale de Florence Lenain vise à rendre l’effet du lichen accroché aux pierres dressées. « Tout passe, tout change, tout disparaît ». Installation en grès, hauteur maximale 165 cm, collection de l'artiste.
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Cette œuvre radicale de Florence Lenain vise à rendre l’effet du lichen accroché aux pierres dressées. « Tout passe, tout change, tout disparaît ». Installation en grès, hauteur maximale 165 cm, collection de l'artiste.
©Florence Lenain

Architecture et décoration

C’est un lieu à découvrir autant pour l’intelligence de son bâtiment, que pour le foisonnement des œuvres qu’il abrite. Outre des pièces maîtresses de l’Art nouveau, de l’Art déco comme celles de Charles Catteau ou de design actuel, il permet la découverte de céramistes et artistes du feu comme Marc Alberghina qui a créé une œuvre spécialement pour l’exposition, œuvre exposée dans le four-bouteille n° 2. Les pigments que le céramiste utilise ont été récupérés lors de la fermeture des poteries de Vallauris et ses environs.

Cette œuvre radicale de Florence Lenain vise à rendre l’effet du lichen accroché aux pierres dressées. « Tout passe, tout change, tout disparaît ». Installation en grès, hauteur maximale 165 cm, collection de l'artiste.
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Cette œuvre radicale de Florence Lenain vise à rendre l’effet du lichen accroché aux pierres dressées. « Tout passe, tout change, tout disparaît ». Installation en grès, hauteur maximale 165 cm, collection de l'artiste.
©Florence Lenain

Renseignements : 
Centre Keramis

1, place des Fours-Bouteilles
7100 La Louvière (Belgique)
Tél. : 0032498 11 07 67
Mail : info@keramis.be
www.keramis.be

Les grands espaces ouverts permettent d’exposer des œuvres plasticiennes de grandes dimensions et des installations.
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Les grands espaces ouverts permettent d’exposer des œuvres plasticiennes de grandes dimensions et des installations.
©Marie-Noëlle Boutin pour la Cellule architecturale de la Fédération Wallonie-Bruxelles

Pour info: un ouvrage vient de sortir dans la collection Visions Architectures Publiques édité par Fédération Wallonie-Bruxelles "Le centre Keramis à La Louvière", Coton, De Visscher, Lelion, Nottebaert, Vincentelli architectes, Marie-Noëlle Boutin photographe, 112 pages, 19 €  (www.r.diffusion.org)

Construits vers 1865-70, les fours-bouteilles étaient disposés en batterie de 3 à l’intérieur des entrepôts, plus commodes pour la préparation des objets à enfourner et à défourner. Ils auraient été érigés par Paul Jongen, un spécialiste arrivé de Maastricht en 1868. A l’époque, des archives révèlent que La Louvière en possédait de 9 à 12. Ce nombre important était dû à la nature de leur fonctionnement par intermittence. Leur chargement était aussi délicat et laborieux. La cuisson durait 48 heures à 1300°C.
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Construits vers 1865-70, les fours-bouteilles étaient disposés en batterie de 3 à l’intérieur des entrepôts, plus commodes pour la préparation des objets à enfourner et à défourner. Ils auraient été érigés par Paul Jongen, un spécialiste arrivé de Maastricht en 1868. A l’époque, des archives révèlent que La Louvière en possédait de 9 à 12. Ce nombre important était dû à la nature de leur fonctionnement par intermittence. Leur chargement était aussi délicat et laborieux. La cuisson durait 48 heures à 1300°C.
©Guide de l’architecture moderne et contemporaine, Editions Mardaga

Les espaces intérieurs déroulent des courbes qui abritent des failles (puits de lumières, cages d’escalier). Ici, le petit escalier de la nef.
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Les espaces intérieurs déroulent des courbes qui abritent des failles (puits de lumières, cages d’escalier). Ici, le petit escalier de la nef.
©Olivier Cornil pour la FWB

Accompagnées d’une scénographie originale, des pièces emblématiques de design « font le mur » sous cloche.
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Accompagnées d’une scénographie originale, des pièces emblématiques de design « font le mur » sous cloche.
©Agnès Zamboni

Le nouveau bâtiment présente une architecture de peigne et une forme enrubannée. Le béton tourne autour du bâtiment en briques conservé et restauré de façon minimaliste. Ici, la façade sud-est.
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Le nouveau bâtiment présente une architecture de peigne et une forme enrubannée. Le béton tourne autour du bâtiment en briques conservé et restauré de façon minimaliste. Ici, la façade sud-est.
©Guide de l’architecture moderne et contemporaine, Editions Mardaga

De l’ancienne usine de 17 hectares, il ne subsiste qu’un atelier de 1000 m².
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De l’ancienne usine de 17 hectares, il ne subsiste qu’un atelier de 1000 m².
©Olivier Cornil pour la FWB

Article publié le 12 juin 2015

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