Un concept révolutionnaire
C’était hier, à la fin des Trente Glorieuses… C’est en 1969 que le Président Georges Pompidou décide d’affecter le plateau Beaubourg à la création d’un centre culturel pluridisciplinaire d’un genre inédit, réunissant une bibliothèque de lecture publique (BPI), un musée national d’art moderne (MNAM) et un centre de création musicale (IRCAM). Il renferme également un atelier de créations pour les enfants, une boutique d’objets design, une librairie et dans la section d’exposition permanente, on peut aussi voir de nombreuses œuvres de design iconiques et actuelles, qui abolissent la frontière entre art et design. Outre la fusion du musée national d’art moderne et du centre de création industrielle (CCI), une programmation de spectacles vivants, de cinéma et de paroles, rencontres et débats a aussi défini son identité.

©Ph. Migeat
Un bâtiment, un architecte
Son architecture très audacieuse, on la doit au talentueux trio Gianfranco Franchini, Renzo Piano et Richard Rogers. Leur atelier a été ouvert à Paris en 1971. Il a été désigné gagnant d’un concours international par un jury présidé par l’architecte-ingénieur Jean Prouvé. Quant à la création du Centre Georges Pompidou, elle sera annoncée officiellement à la presse l’année suivante et le musée ouvrira ses portes au grand public en 1977, sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing. Coup de maître ou coup de provocation, le Centre Georges Pompidou propulse Renzo Piano sur le devant de la scène architecturale parisienne qui s’offre une nouvelle carte postale. A-t-on déjà vu une « machine de science-fiction », affublée de système d’installation extérieurs, aussi spacieuse, fonctionnelle et modulable à l’intérieur ? A-t-on déjà vu un musée flanqué d’une esplanade aussi grandiose, capable d’accueillir le trafic incessant des visiteurs, les files d’attente et les hordes de touristes ? Offrir un toit au monde de l’art, et plus largement à celui de la culture a été une dominante de la réflexion de Renzo Piano. Dépoussiérant la notion de « temple de la Culture », il a réinventé le musée jusqu’au non-musée. Car l’architecte s’est intéressé en priorité au site et au contenu du futur bâtiment, avant de concevoir son enveloppe. Il a construit selon ses propres termes « le Quasimodo de Beaubourg ». Rénové entièrement il y a 10 ans pour ses trente ans, le Centre Georges Pompidou est aussi un monument phare de Paris qui a redonné une identité à une enclave. Et il est devenu un véritable lien, un passage obligé entre le quartier des Halles et le quartier du Marais. Quant au bâtiment innovant, il étonne par sa superstructure métallique visible offrant des poutres métalliques de 45 mètres de long, 2,85 m de haut et qui pèsent 75 tonnes. Les poteaux de 5, 21 et 23 mètres de hauteur avec un diamètre de 85 cm sont en acier moulé centrifugé creux. Et sa « tuyauterie » intérieure et extérieure apparente et polychrome est une vraie œuvre d’art hyper-réaliste : les prises d'air et les tours de refroidissement sont de couleur blanche, tandis que les tuyaux d'air sont identifiés par la couleur bleue et ceux d’eau par la couleur verte. Leur circulation est organisée sur la façade arrière du bâtiment, qu'ils habillent.

©Manuel Braun
Une année exceptionnelle
Cette année, le centre Georges Pompidou fêtera aussi son anniversaire avec de nombreuses expositions organisées hors murs. Notamment, à Sèvres, la couleur sera mise à l’honneur dans le domaine de la terre cuite à la Cité de la Céramique, du 13 septembre 2017 au 30 mars 2018. A Roubaix, à La Piscine, la polychromie sera également au programme avec une exposition qui regroupera design, architecture et graphisme, du 1er avril au 11 juin 2017. Sans oublier, de mai à septembre 2017, un hommage à l’architecte et designer Eileen Gray, organisée dans sa maison de Roquebrune, Cap-Martin.

©Ph. Migeat
Renseignement : Centre Georges Pompidou
Place Georges Pompidou
75004 Paris
www.centrepompidou.fr

©Adagp, Paris, Manuel Braun. 2015

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©Centre Pompidou Georges Meguerditchian
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