Une restauration colossale
Habitée par la famille Cavrois jusqu’en 1987, cette demeure avait subit de nombreux dommages entre 1988 et 2001. Classée monument historique fin 1990 et acquise par l’Etat en 2001, elle a été admirablement restaurée à l’intérieur comme à l’extérieur ainsi que son parc. Le coût de l’ensemble des travaux a été évalué à 23 millions d’euros et a duré 15 ans, à partir de la première étude réalisée. Elle a nécessité l’intervention de 230 ouvriers, 18 corps de métier. 80 % de parquets ont été conservés et restaurés et 90 % de la structure métallique de la boîte à lumière en verre dépoli du vestibule a été sauvée.

©Jean-Luc Paillé – CMN © Robert Mallet-Stevens – ADAGP
Une villa d’avant-garde…
« Demeure pour une famille nombreuse. Demeure pour une famille vivant en 1934 : air lumière, travail, sports, hygiène, confort, économie (…) grandes baies vitrées au midi pouvant s’ouvrir largement. Grandes surfaces vitrées donnant le maximum de clarté. Eclairage indirect puissant pour la nuit. Bureau, salles d’études permettant de travailler dans le calme. Salle de jeux, grande piscine extérieure pour nager et plonger. Nombreuses salles de bains, surfaces lavables, nettoyage par le vide, ventilation de tous les locaux suivant une hygiène complète. Téléphone, heure électrique, T.S.F., chauffage central avec thermostat, ascenseur, procurent un confort agréable. Matériaux simples mis en œuvre avec un grand souci d’économie.» Voilà la présentation que fit l’architecte Robert Mallet-Stevens de l’édifice qu’il avait achevé deux années plus tôt dans l’ouvrage Une demeure 1934, qu’il édite en hommage au commanditaire et aux entreprises.

©Jean-Luc Paillé – CMN © Robert Mallet-Stevens – ADAGP
…mais pas une théorie
Contrairement à la villa Savoye, la villa Cavrois n’est pas un manifeste opératoire, mais une demeure particulière au dessin singulier dans la mouvance moderniste de l’époque. Elle concentre toutes les technologies avancées de l’époque et constitue un choc esthétique. Elle représente la création la plus aboutie de Mallet-Stevens, reposant sur la grande confiance que lui avait accordée son commanditaire, Paul Cavrois. Elle a été restaurée avec fidélité, mais certains éléments n’ont pas pu être reconstitués. On peut aussi la découvrir telle qu’elle était meublée en 1932, grâce à une reconstitution en réalité augmentée, visible sur une tablette numérique. Le fumoir était traité comme un coffret précieux : un placage d’acajou de Cuba recouvre toutes les surfaces, y compris le plafond, et il était meublé d’une banquette en cuir vermillon.
Dans la cuisine et l’office, les meubles étaient en métal, peints en blanc : ces espaces doivent ressembler à ceux d’une clinique, selon Mallet-Stevens. Ainsi chacun des espaces était conçu comme un ensemble homogène où le décor et le mobilier répondent aux besoins de ses occupants.
Trouvez-vous ce « château moderne » toujours d’avant-garde ?
Renseignements :
Centre des monuments nationaux
Villa Cavrois
60, avenue John-Fitzgerald Kennedy
59170 Croix
Tél. : 03 20 73 47 12
www.villa-cavrois.fr

©Jean-Luc Paillé – CMN © Robert Mallet-Stevens – ADAGP

©Jean-Luc Paillé – CMN © Robert Mallet-Stevens – ADAGP
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