Le nouveau visage du Bayerischer Hof à Munich

C’est l’équivalent du Ritz mais à Munich. Ce Palace allemand a été partiellement revisité par le talent combiné du designer Patrick Jouin et de l’architecte d’intérieur Sanjit Manku.

Autour de la cheminée centrale, posée comme une sculpture au centre de la salle, le sol en pierre se prolonge pour créer les dossiers des assises circulaires en cuir. La cheminée présente une alliance originale de matériaux, du staff pour la partie haute et une élégante armure faite de barrettes en porcelaine de forme géométrique recouvre le foyer.
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Un lieu emblématique

Fondé en 1841, à la demande du roi Ludwig Ier de Bavière, le Bayerischer Hof est une véritable institution de la ville de Munich. Il est doté de 340 chambres, dont 60 suites, une salle de cinéma, cinq restaurants, une terrasse sur le toit, un spa et une piscine. Une sorte de « Grand Hôtel Budapest », en référence au film récent de Wes Anderson. Andrée Putman y avait réalisé le spa, Axel Vervoodt deux restaurants, le Jardin ainsi que le Cinema Lounge.

La décoration revisite le style baroque. Le détail ornemental accapare le regard en premier lieu et impressionne par son raffinement. Les formes se dilatent et se multiplient dans une ronde imagée, où s’exprime avant tout un besoin de mouvement.
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La décoration revisite le style baroque. Le détail ornemental accapare le regard en premier lieu et impressionne par son raffinement. Les formes se dilatent et se multiplient dans une ronde imagée, où s’exprime avant tout un besoin de mouvement.
©Nicolas Matheus

Une nouvelle rénovation

En 2014, c’est Patrick Jouin et Sanjit Manku qui s’y collent, avec un nouveau projet au cœur de l’hôtel : le Dachgarten (Roof Garden Restaurant), et le lounge ainsi que le Bird’s Nest, une table pour 6/8 personnes, intimiste, perchée au-dessus de la ville. L’Agence Jouin-Manku a complètement repensé ces 3 espaces. Modulable en fonction des besoins des clients de l’hôtel, la toute nouvelle salle de restaurant peut être divisée et cloisonnée. Le lounge adjacent est accessible toute la journée. L’espace entre le bar et le restaurant a été imaginé comme une transition formelle entre les deux. Idéalement située au niveau du toit, une grande terrasse offre une vue imprenable sur la ville. Positionnée au 6e étage, la grande salle fait face à la Cathédrale Frauenkirche. Rectangulaire, toute en longueur, elle bénéficie d’une immense baie vitrée, offre une vue plongeante sur la ville de Munich et laisse apercevoir au loin les montagnes bavaroises.

Dans le bar, les tables avec leur plateau de Stoneglass noir et leur piètement en bois et métal poli sont montées sur un piston, qui permet de les régler à différentes hauteurs, en fonction de la configuration choisie : bar ou restaurant. Les tabourets bas sont formés d’une feuille de bois cintré qui embrasse une assise en cuir grise.
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Dans le bar, les tables avec leur plateau de Stoneglass noir et leur piètement en bois et métal poli sont montées sur un piston, qui permet de les régler à différentes hauteurs, en fonction de la configuration choisie : bar ou restaurant. Les tabourets bas sont formés d’une feuille de bois cintré qui embrasse une assise en cuir grise.
©Nicolas Matheus

Un esprit dedans-dehors

L’aménagement intérieur s’inspire du site extérieur entouré de forêts pour offrir une vue aux clients à l’intérieur même de la salle, en recréant un paysage naturel et fantasmé. Un horizon minéral, fait de pierre et de neige, compose un tableau inspiré comme creusé dans la roche. Il évoque la neige qui glace en couches irrégulières à flanc de ravin, en lignes souples, brisées parfois sous leur propre poids. Il exprime les roches, coupées par le vent, la pluie, et les éléments naturels qui se disputent l’espace dans un mélange de teintes minérales et végétales : le vert s’emmêle de gris, puis de blanc pour ne plus former que des reflets lumineux sous le soleil. A cette

source d’inspiration, s’ajoute celle de l’architecture baroque presque mystérieuse faisant référence aux façades austères qui cachent souvent des intérieurs particulièrement décorés.

Que pensez-vous de cette interprétation contemporaine d’un style historique ?

Agence Jouin Manku :
www.jouinmanku.com

Les barrettes en porcelaine de la cheminée centrale se retrouvent en écho sur le bar, et lui confèrent, par ses arêtes saillantes irrégulières, comme un mouvement dynamique. En même temps, elles reflètent la lumière et renvoient à la tradition manufacturière de la région.
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Les barrettes en porcelaine de la cheminée centrale se retrouvent en écho sur le bar, et lui confèrent, par ses arêtes saillantes irrégulières, comme un mouvement dynamique. En même temps, elles reflètent la lumière et renvoient à la tradition manufacturière de la région.
©Nicolas Matheus

 

Dans chacune des trois alcôves, la vue accidentée de la neige qui croule est éclairée par un savant jeu de lumière dissimulé dans les plis de staff. Elle figure l’incursion d’une topographie irréelle dans le lieu. Le dessin de l’alcôve se diffuse au sol. Le motif de la moquette a été réalisé sur mesure.
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Dans chacune des trois alcôves, la vue accidentée de la neige qui croule est éclairée par un savant jeu de lumière dissimulé dans les plis de staff. Elle figure l’incursion d’une topographie irréelle dans le lieu. Le dessin de l’alcôve se diffuse au sol. Le motif de la moquette a été réalisé sur mesure.
©Nicolas Matheus

 

Dans la salle adjacente à la grande salle de restaurant, le sol en pierre se détache pour dessiner deux grandes consoles, dont les fonctions évoluent : buffet le matin pour le petit déjeuner, le soir, elles deviennent d’immenses cages métalliques dans lesquelles sont exposées des sculptures mystérieuses. Là, le plafond de cuivre, - clin d’œil à l’univers de la cuisine et en particulier aux casseroles des chefs - présente en miroir deux grands luminaires qui épousent exactement les contours des consoles.
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Dans la salle adjacente à la grande salle de restaurant, le sol en pierre se détache pour dessiner deux grandes consoles, dont les fonctions évoluent : buffet le matin pour le petit déjeuner, le soir, elles deviennent d’immenses cages métalliques dans lesquelles sont exposées des sculptures mystérieuses. Là, le plafond de cuivre, - clin d’œil à l’univers de la cuisine et en particulier aux casseroles des chefs - présente en miroir deux grands luminaires qui épousent exactement les contours des consoles.
©Nicolas Matheus

 

C’est une vision contemporaine d’un paysage stylisé au cœur d’un établissement centenaire qui suscite la rêverie.
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C’est une vision contemporaine d’un paysage stylisé au cœur d’un établissement centenaire qui suscite la rêverie.
©Nicolas Matheus

 

Article publié le 18 août 2014

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