A Liège, un nouveau lieu pour l’art signé Rudi Ricciotti

Le musée La Boverie ouvre ses portes avec une exposition consacrée à la représentation picturale des loisirs en extérieur. Le bâtiment, lui aussi, fait la part belle au paysage environnant.

Appelé autrefois « Palais des Beaux-Arts, puis « Musée de l’Art Wallon, le CIAC (ancien MAMAC) a été construit en 1903 par les architectes Charles-Etienne Soubre et Jean-Laurent Hasse pour l’Exposition Universelle de 1905. Depuis 2015, il a été rebaptisé La Boverie du nom du parc qui l’entoure.

Un nouveau visage architectural

Une gare TGV en verre et béton dessinée par l’architecte espagnol Santiago Calatrava, dans l’ancien quartier du couvent des Guillemins, un centre commercial audiovisuel et de loisirs baptisé Médiacité dessiné par le talentueux créateur Ron Aradla ville de Liège en Belgique, forte d’un redéploiement ambitieux, s’est dotée depuis dix ans des infrastructures les plus modernes en matière de mobilité et de culture. Le nouveau musée La Boverie, en partenariat avec Le Louvre, fait partie de cet élan dynamique ET culturel. De plus, un axe urbain nouveau est en train de changer le visage de Liège : l’axe Guillemins-Boverie-Médiacité, qui court à cheval sur les deux rives de la Meuse et l’île de la Boverie, sera bientôt matérialisé par une passerelle cyclo-pédestre de plus d’1 kilomètre. Elle permettra de rejoindre, en quelques minutes, la gare et sa nouvelle esplanade, flanquée de la majestueuse tour des Finances, du futur Centre du Design et des nouveaux quais de Meuse.

L’extension en verre, acier et béton dessinée par Rudy Ricciotti offre son volume magique, la nuit venue.
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L’extension en verre, acier et béton dessinée par Rudy Ricciotti offre son volume magique, la nuit venue.
©Musée Boverie, Ville de Liège / Mark Verpoorten

Une restructuration et une extension

Soucieux du respect des constructions et du parc existants, Rudy Ricciotti qui a collaboré avec le bureau liégeois p.HD a opté pour une intervention mesurée s’articulant de manière forte sur le caractère historique du bâtiment : « Ce que je pense de Liège, c’est que La Boverie est un véritable territoire, un territoire extraordinairement romantique. Le Musée existait, et je ne souhaitais pas martyriser ni prendre en otage ce bâtiment. J’ai eu beaucoup de pudeur comme on respecte un ancêtre. Il y a beaucoup d’effacement, de discrétion, de modestie ». Il s’agit  donc un projet innovant, à l’identité visuelle forte mais qui sublime le caractère emblématique de l’architecture existante. Les travaux récemment terminés ont coûté 23,5 millions d’euros.

L’intérieur du bâtiment existant a été rénové dans le respect de l’ancien.
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L’intérieur du bâtiment existant a été rénové dans le respect de l’ancien.
©Musée Boverie, Ville de Liège / Mark Verpoorten

L’art avant tout

Sa première exposition annuelle d’ampleur internationale qui débute le 5 mai 2016 intitulée « En plein air » est conçue comme une expérience unique et nouvelle pour le visiteur, avec des œuvres issues des collections de Liège et du Louvre et de musées européens et américains. Avec les promenades dans des parcs urbains qui vont bientôt conquérir les bords de rivière et les bords de mer, on retrouve bien entendu Renoir, Manet, Monet et d’autres qui ont peint « sur le motif » ces scènes joyeuses ou contemplatives. Une centaine d’œuvres, du XVIIIe au XXe siècle, dont environ 70 provenant de l’étranger, racontent l’invention de nouveaux rapports entre l’homme et la nature. Ensuite, du 22 septembre 2016 au 29 janvier 2017, l’exposition « 21 rue de la Boétie » d’après le livre d’Anne Sinclair rassemblera 60 chefs-d’œuvre de l’art moderne dont une grande partie n’a jamais été montrée en Belgique. On pourra y apprécier des toiles d’exception des maîtres incontestés de la modernité, en provenance des plus grands musées du monde entier et de collections privées : Léger, Picasso, Braque, Matisse et les autres au programme…

La nouvelle extension offre un espace ouvert pour accueillir des œuvres en volume et des sculptures baignées dans la lumière naturelle, comme dans l’atelier d’un artiste.
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La nouvelle extension offre un espace ouvert pour accueillir des œuvres en volume et des sculptures baignées dans la lumière naturelle, comme dans l’atelier d’un artiste.
©Musée Boverie, Ville de Liège / Mark Verpoorten

Renseignements :
Musée de la Boverie
Parc de la Boverie
4020 Liège
Belgique
Mail : boverie@liege.be
www.laboverie.com

Portrait de Rudy Ricciotti, architecte français provençal installé à Bandol. Il utilise le béton allégé et fibré à ultra-hautes performances pour dessiner des façades ajourées, ondoyantes, des murs découpés qui cadrent des vues et des ouvertures à la géométrie libre. Chercheur autant que bâtisseur, il expérimente les limites du béton plastique pour offrir à ses constructions, grâce, sensualité, légèreté.
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Portrait de Rudy Ricciotti, architecte français provençal installé à Bandol. Il utilise le béton allégé et fibré à ultra-hautes performances pour dessiner des façades ajourées, ondoyantes, des murs découpés qui cadrent des vues et des ouvertures à la géométrie libre. Chercheur autant que bâtisseur, il expérimente les limites du béton plastique pour offrir à ses constructions, grâce, sensualité, légèreté.
©René Habermacher

Première des manifestations de la relation ludique de l’homme et de la nature, relation fondée autant sur la quête du plaisir que sur le culte de la santé, les bains de mer vont devenir une véritable référence sociale, que les artistes vont bien évidemment étudier et transcender. Trouville, Scène de plage à la cabine, 1884, par Eugene Boudin.
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Première des manifestations de la relation ludique de l’homme et de la nature, relation fondée autant sur la quête du plaisir que sur le culte de la santé, les bains de mer vont devenir une véritable référence sociale, que les artistes vont bien évidemment étudier et transcender. Trouville, Scène de plage à la cabine, 1884, par Eugene Boudin.
©Eugene Boudin / Ville de Liège

L’art de la « veduta », de la vue, se répand à travers toute l’Europe durant la seconde moitié du XVIIIe siècle. Le Rocher des Grands Malades, 1876, par Félicien Rops.
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L’art de la « veduta », de la vue, se répand à travers toute l’Europe durant la seconde moitié du XVIIIe siècle. Le Rocher des Grands Malades, 1876, par Félicien Rops.
©Musée Boverie, Ville de Liège / Felicien Rops

Divertissement peu onéreux, la promenade dans la nature est par définition populaire, alors que les plus riches vont à la mer. La Promenade du dimanche, 1899, par Henri Evenepoel.
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Divertissement peu onéreux, la promenade dans la nature est par définition populaire, alors que les plus riches vont à la mer. La Promenade du dimanche, 1899, par Henri Evenepoel.
©Musée Boverie, Ville de Liège / Henri Evenepoel

L’architecture des espaces intérieurs a été mise en valeur par un traitement épuré.
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L’architecture des espaces intérieurs a été mise en valeur par un traitement épuré.
©Musée Boverie, Ville de Liège / Mark Verpoorten

L’espace ouvert sur l’extérieur et largement vitré offre une vue sur les bords de la Meuse. Les structures de soutènement figurent un rideau d’arbres qui fait écho à ceux du parc environnant.
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L’espace ouvert sur l’extérieur et largement vitré offre une vue sur les bords de la Meuse. Les structures de soutènement figurent un rideau d’arbres qui fait écho à ceux du parc environnant.
©Musée Boverie, Ville de Liège / Mark Verpoorten

Le bâtiment d’origine est de style Louis XVI, inspiré du Petit Trianon de Versailles.
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Le bâtiment d’origine est de style Louis XVI, inspiré du Petit Trianon de Versailles.
©Musée Boverie, Ville de Liège / Mark Verpoorten

L’élément neuf le plus visible est constitué d’une extension largement vitrée, « insérée comme une nouvelle aile vers l’Est, en surplombant la berge vers la « Dérivation ».
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L’élément neuf le plus visible est constitué d’une extension largement vitrée, « insérée comme une nouvelle aile vers l’Est, en surplombant la berge vers la « Dérivation ».
©Musée Boverie, Ville de Liège / Mark Verpoorten

Côté Meuse, la façade de l’extension offre une terrasse très agréable aux beaux jours pour profiter du parc et des bords de l’eau.
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Côté Meuse, la façade de l’extension offre une terrasse très agréable aux beaux jours pour profiter du parc et des bords de l’eau.
©Musée Boverie © Rudy Ricciotti - Bureau p.HD

Nichée au cœur d’un écrin de verdure, sur une île formée par la Meuse et la Dérivation (canal créé pour remplacer les différents bras de la Meuse dans le quartier d'Outremeuse), l’extension, sur pilotis, montée sur des poteaux en béton, présente une emprise minimale sur le site.
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Nichée au cœur d’un écrin de verdure, sur une île formée par la Meuse et la Dérivation (canal créé pour remplacer les différents bras de la Meuse dans le quartier d'Outremeuse), l’extension, sur pilotis, montée sur des poteaux en béton, présente une emprise minimale sur le site.
©Musée Boverie, Ville de Liège / Mark Verpoorten

Article publié le 11 mai 2016

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