Le style monacal réinventé par l’agence Jouin Manku

Situé dans la célèbre abbaye de Fontevraud, le prieuré Saint-Lazare a été transformé en hôtel et restaurant, par le designer Patrick Jouin et l’architecte d’intérieur Sanjit Manku

L’éclairage du restaurant a été confié à l’Observatoire International, studio de mise en lumière. De remarquables suspensions viennent couronner les tables de la salle capitulaire. Associant le noyer et le cuivre, ces pièces uniques ont été fabriquées par l’entreprise Brossier Saderne.
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Un lieu historique

C’est aux confins de l’Anjou, de la Touraine et du Poitou que l’abbaye royale de Fontevraud fut construite en 1101. Situé au sud-est de l’Abbaye, le prieuré Saint-Lazare est depuis toujours un lieu de vie communautaire, qui abrita les moniales en charge des lépreux, avant de devenir la maison de convalescence des religieuses. Transformé en infirmerie au cours de la période carcérale de l’Abbaye, il est devenu un hôtel-restaurant dans les années 1980. Aujourd’hui, c’est un nouvel hôtel 4 étoiles et un restaurant de haute cuisine qui viennent de naître grâce au talent conjugué de Patrick Jouin et Sanjit Manku : « Nous nous sommes glissés dans le prieuré Saint-Lazare sans effraction, cherchant juste à nous imprégner de son passé et de sa singularité. De la simplicité monastique à l’austérité carcérale, nous avons tenté d’en saisir l’essence… Il était important, ensuite, de mettre notre inspiration au diapason. D’insuffler au prieuré notre vision contemporaine, mais dans le respect de son histoire, afin d’en préserver l’âme », racontent Patrick Jouin et Sanjit Manku, qui ont réussi à réinventer ce lieu emprunt de 1000 ans d’histoire.  

La rénovation a été l’occasion de restituer des éléments disparus. Ainsi, des contreforts et une tourelle ont été reconstruits au sud et à l’est du grand bâtiment.
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La rénovation a été l’occasion de restituer des éléments disparus. Ainsi, des contreforts et une tourelle ont été reconstruits au sud et à l’est du grand bâtiment.
©Nicolas Matheus

Une seconde vie

Les deux acteurs ont dessiné des meubles malins et des microarchitectures innovantes. Ils ont privilégié des matériaux authentiques et de qualité pour répondre aux problématiques thermiques et acoustiques du réfectoire et de la chapelle, au manque de lumière naturelle dans la salle capitulaire. Guidés par la vérité du prieuré, ils sont restés fidèles à son écriture avec des ambiances épurées, fluides et essentielles. L’hôtel offre 54 chambres distribuées dans différentes parties du prieuré. Elles sont façonnées par l’espace architectural qui les abrite : en duplex, mansardées ou dégageant une grande hauteur sous plafond... Le restaurant de 88 couverts joue la carte de la transparence. Les tables sont réparties autour du cloître sur deux espaces, et l’espace se prolonge dans la salle capitulaire.

Les chambres dessinent un environnement rassurant où une modernité sans concession convoque en écho l’histoire monastique des lieux. Le savant pliage des pièces de lin tendues au-dessus des lits évoque les bures fontevristes.
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Les chambres dessinent un environnement rassurant où une modernité sans concession convoque en écho l’histoire monastique des lieux. Le savant pliage des pièces de lin tendues au-dessus des lits évoque les bures fontevristes.
©Nicolas Matheus

Un chantier d’exception

Les artisans associés à la rénovation du prieuré Saint-Lazare, pour la plupart régionaux, incarnent l’excellence « made in France ». Héritiers d’un savoir-faire d’exception, tous ont travaillé dans le profond respect de la tradition et du geste.

Que pensez-vous de la réhabilitation de ce lieu sacré pour un usage profane ?


Fontevraud, l'hôtel et le restaurant :
Tél. : 02 46 46 10 10
www.fontevraud.fr

Agence Jouin Manku
www.patrickjouin.com

Plan général de l’Abbaye de Fontevraud, du cloître, des cours et jardins.
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Plan général de l’Abbaye de Fontevraud, du cloître, des cours et jardins.
©DR

Dans l’iBar, lieu de culture, de rencontre et d’échange, on prend un verre tout en prolongeant la visite de l’Abbaye, grâce aux tables tactiles et tablettes numériques intégrées au mobilier.
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Dans l’iBar, lieu de culture, de rencontre et d’échange, on prend un verre tout en prolongeant la visite de l’Abbaye, grâce aux tables tactiles et tablettes numériques intégrées au mobilier.
©Nicolas Matheus

Dans le cloitre, le fauteuil Manda, conçu par l’agence Patrick Jouin iD et édité par la firme italienne Gruppo Industriale Busnelli a été installé dans sa version en cuir avec un piètement en hêtre teinté. La table a été conçue sur mesure et fabriquée par CAA.
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Dans le cloitre, le fauteuil Manda, conçu par l’agence Patrick Jouin iD et édité par la firme italienne Gruppo Industriale Busnelli a été installé dans sa version en cuir avec un piètement en hêtre teinté. La table a été conçue sur mesure et fabriquée par CAA.
©Nicolas Matheus

Ici, on mange dans une écuelle coiffée d’une assiette retournée. Création double du céramiste Charles Hair, voisin de l’Abbaye, elle associe la céramique brute et l’émail dans un jeu de vert et de bleu céladon incrustés de blanc, de noir et de beige. Une fois la surprise consommée, le couvercle fait volte-face et devient une assiette à pain.
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Ici, on mange dans une écuelle coiffée d’une assiette retournée. Création double du céramiste Charles Hair, voisin de l’Abbaye, elle associe la céramique brute et l’émail dans un jeu de vert et de bleu céladon incrustés de blanc, de noir et de beige. Une fois la surprise consommée, le couvercle fait volte-face et devient une assiette à pain.
©Nicolas Matheus

La sobriété des chambres invite à faire l’expérience de l’essentiel. Volontairement réduite, la palette de couleur et de matériaux (bois, tissus, métal évoque l’esthétique dépouillée des cellules séculaires.
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La sobriété des chambres invite à faire l’expérience de l’essentiel. Volontairement réduite, la palette de couleur et de matériaux (bois, tissus, métal évoque l’esthétique dépouillée des cellules séculaires.
©Nicolas Matheus

La baladeuse en métal impose sa logique nomade. Suspendue à une tringle en acier, elle est suffisamment légère, équilibrée et sécurisée pour être saisie et transportée aux alentours. Un soin particulier a été apporté aux détails ergonomiques. Son manche en bois a été travaillé pour une meilleure préhension.
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La baladeuse en métal impose sa logique nomade. Suspendue à une tringle en acier, elle est suffisamment légère, équilibrée et sécurisée pour être saisie et transportée aux alentours. Un soin particulier a été apporté aux détails ergonomiques. Son manche en bois a été travaillé pour une meilleure préhension.
©Nicolas Matheus

Plan du restaurant qui s’organise autour du cloître.
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Plan du restaurant qui s’organise autour du cloître.
©DR

L’hôtel et le restaurant sont venus s’incarner dans l’enveloppe originelle du prieuré sans l’altérer. Par ailleurs, un travail sur les différents niveaux du bâtiment a permis d’assurer la continuité de la circulation et l’accès des personnes à mobilité réduite à la presque totalité des chambres. Pure gageure dans un lieu de cette nature.
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L’hôtel et le restaurant sont venus s’incarner dans l’enveloppe originelle du prieuré sans l’altérer. Par ailleurs, un travail sur les différents niveaux du bâtiment a permis d’assurer la continuité de la circulation et l’accès des personnes à mobilité réduite à la presque totalité des chambres. Pure gageure dans un lieu de cette nature.
©Nicolas Matheus

Article publié le 10 décembre 2014

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