En Aveyron, une extension contemporaine en continuité avec un bâtiment agricole

Agnès Zamboni

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S’appuyant sur une haute grange, cet agrandissement horizontal s’intègre parfaitement dans un ancien village. Visite privée en compagnie de l’architecte Hugues Tournier.

En cœur de parcelle, la piscine, les terrasses et les jardins trouvent une intériorité entre les chambres, le salon et la grange.
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Un souci d’intégration

Nous sommes à Onet l’Eglise, dans la région de Rodez, un joli village aveyronnais aux maisons construites en pierre locale. Et le projet a justement porté sur l’un de ces bâtiments de l’architecture traditionnelle. « J’ai profité des avantages de la grange qui apporte de l’intimité au site, crée la couture avec le cœur du village et amorce le projet de construction. J’ai minimisé l’inconvénient de sa hauteur, au sud, qui créait une sorte d’oppression et dévalorisait le beau terrain », raconte l’architecte Hugues Tournier, responsable du projet. « Pour l’intégrer dans le site, j’ai dessiné, au nord, un mur qui permet l’accès au garage et qui suit la courbe de la route, pour accompagner l’arrivée en voiture. Et depuis la cour intérieure, la maison s’insère idéalement dans le village avec la présence des granges aux alentours qui forment un tout compact et uni ».

L’extension horizontale s’appuie sur la grange existante qui crée l’intimité en limite de voie publique. Ce bâtiment d’origine qui fait écran à la nouvelle construction renferme un atelier et des espaces de stockage.
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Un jeu maîtrisé de contrastes

Côté matériaux, un choix sélectif s’est opéré naturellement, béton, pierre, bois et métal, car les propriétaires avaient une sensibilité particulière, pour ce dernier, par leur activité professionnelle rattachée la ferronnerie agricole. Et les matériaux en contraste créent la rupture comme les hauteurs de toiture, très différentes aussi, entre la construction d’origine, haute et massive, et l’extension qui s’étire horizontalement sur le terrain. La maison ancienne aux ouvertures restreintes et fenêtres traditionnelles s’oppose aux larges ouvertures de l’extension qui tournent le dos à la rue du village et s’ouvrent sur son jardin, sa terrasse et sa piscine. Les contrastes s’expriment aussi à l’intérieur avec une partie nuit qui marie le béton et l’acier en fermant les espaces plus privés. « La maison se distingue par son contraste entre l’intérieur et l’extérieur, entre le mur courbe le long de la voie et la cour intérieure aux lignes droites. Les matériaux qui composent le sol créent une différence d’ambiance entre l’espace jour et l’espace nuit. Dans chaque pièce, les matériaux des autres espaces se s’expriment en rappel ».

La maison contemporaine et minimaliste se compose d’un choix restreint de matériaux différents.
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Entre passé et présent

Espaces ouverts sur l’extérieur, volumes traités avec une horizontale marquée, espaces couverts en retrait, lignes sont droites… « Depuis la cour intérieure, la terrasse et sa couverture tracent des horizontales qui viennent cadrer le paysage de végétation au nord. Et cette ouverture vient perturber les volumes qui ferment la cour ». Un bel exemple de cohabitation de styles, entre tradition et modernité.