La noix de muscade à consommer avec modération

Connue pour son mariage avec la pomme de terre, la noix de muscade joue un rôle non négligeable dans la cuisine du quotidien. Amande du fruit du muscadier, elle se râpe avec parcimonie, pour apporter son parfum envoûtant.

Tel un abricot, le fruit du muscadier s’ouvre pour mettre à jour la fameuse graine de muscade. Se râpant au fur et à mesure, elle octroie une chaude saveur en cuisine, qui permet de relever les plats un peu trop fades.

Graine du fruit du muscadier, la noix de muscade provient d’un arbre au feuillage persistant et touffu tropical de la famille des Myristicacées. Connue depuis l’Antiquité, elle trouve son origine première uniquement sur un seul site, les îles Banda en Indonésie. Commercialisée par les Arabes à prix d’or, les Européens décident au XVème siècle de partir à sa quête dans une furieuse course, dont les Hollandais sortirent vainqueur. Au final, le muscadier est exporté à travers le monde, notamment aux Antilles et à Grenade, où sa culture y est favorable. Ressemblant à un abricot, le fruit du muscadier s’ouvre en deux, lorsqu’il atteint sa pleine maturation, laissant alors apparaître sa graine. Si la noix de muscade est extraite d’une enveloppe dure du nom de macis, celle-ci est tout aussi estimée pour sa coloration jaune orangé et sa saveur plus intense.

De forme ovoïde, la coque de l’aromate présente une couleur brune, qui peut tirer vers le noir. La noix de muscade arrive en Europe durant le Moyen-Age, où elle connaît un succès immédiat. Présentant une surface rugueuse à la peau dure, elle se râpe au fur et à mesure des besoins. Mais sous forme de poudre, l’épice perd trop rapidement de sa saveur. Afin de vous assurer de ses bonnes qualités, pressez délicatement la noix entre vos doigts, ce qui devrait laisser une trace huileuse. Grâce à sa bonne conservation, il vous suffit de la garder dans une boîte hermétique à l’abri de la lumière, pour la stocker sur trois à quatre ans. Utilisée notamment pour ses vertus curatives contre les problèmes respiratoires et rhumatisants, une surconsommation de plus de 10 grammes peut toute fois être dangereuse pour la santé. Ayant le pouvoir d’annihiler la douleur, elle sert parfois comme drogue dure, provoquant des hallucinations et des troubles cérébraux, ce qui explique son nom d’origine « l’œil à l’oiseau de feu ».

En cuisine, les quantités indiquées dans les recettes de noix de muscade restent infimes, ce qui permet de ne pas s’inquiéter d’éventuels désagréments. Supportant la cuisson des aliments, elle peut s’intégrer à un plat dès le début de sa préparation, sans aucune perte de saveur. L’épice permet de rehausser le goût parfois fade des légumes, devenant incontournable dans la purée de pommes de terre ou le gratin dauphinois. N’hésitez pas à parfumer vos sauces, où un peu de noix de muscade permet de relever le goût d’une béchamel ou d’un curry par exemple. En version salée ou sucrée, l’épice s’accommode avec légèreté, octroyant une douce saveur chaude. Vous pouvez aussi bien en saupoudrer dans une crème anglaise, ou la parsemer dans une préparation pour pain d’épices.

Comme beaucoup de ses consœurs en épices, la noix de muscade possède une réputation sulfureuse, comme aphrodisiaque. Mais ses vertus médicinales ne doivent en aucun cas céder le pas à une consommation trop importante.

Article publié le 25 juillet 2012

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