L’énigme Rispal
Disparue en 1982, la société Rispal a laissé peu de traces de son activité. Selon les informations collectées par Douglas Mont, qui se passionne pour les luminaires de Rispal depuis plus de 20 ans, « la maison Rispal a été fondée en 1924 par Georges-Léon Rispal. Né à Paris en 1901 et d’origine auvergnate par ses parents, ce fils de négociant en vins a établi une entreprise, en nom propre, rue de Charonne dans le 11ème arrondissement de la capitale. Au début, il fabriquait des phonographes et du matériel d’éclairage. Il a développé ensuite une production de luminaires aux styles hétéroclites, baroques, rustiques et des articles de cristallerie. Dans ce choix hétérogène de produits pour la maison et la décoration, est apparu, en 1950, un catalogue rassemblant des modèles de luminaires d’avant-garde et baptisé Formes Nouvelles. Devenue très populaire, la maison Rispal a également commercialisé des petits meubles de complément, des tables basses, des porte-revues… Jusque dans les années 1960, l’entreprise a pris de l’ampleur. Elle disposait même d’un studio de création et ce bureau de style comprenait 7 personnes ! L’arrivée du plastique et des concurrents italiens puis chinois ont provoqué le déclin progressif de l’entreprise. Arrivé à l’âge de la retraite et sans descendance directe, Georges-Léon Rispal stoppe son activité au début des années 1980. Une énorme partie des archives est détruite en même temps que le site qui laisse place à un programme immobilier », raconte Douglas Mont qui a mis 5 ans pour concrétiser son projet de réédition.

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Les débuts d’une aventure
Avant de lancer, début 2018, les rééditions Rispal, Douglas Mont a racheté à ses cousins ayant-droits, les droits de reproduction des anciens modèles de luminaires. Il a aussi réussi à retrouver quelques documents d’archives et catalogues. Et c’est dans le catalogue Formes Nouvelles, qu’il a puisé les modèles réédités. Parmi eux le lampadaire « Mante Religieuse » : ce n’est pas le véritable nom du modèle, mais celui que les antiquaires du design lui ont donné en raison de sa ressemblance avec l’insecte », précise Douglas Mont qui a déposé un brevet pour se protéger de nouvelles contrefaçons. A savoir, il a mis au point un nouveau procédé de moulage de l’abat-jour sphérique et plissé de ce modèle, réalisé en acétate de cellulose à base de pulpe de bois et de fibre végétale. « Pour réinventer cette technique ancienne, 3 ans ont été nécessaires. Alors que Rispal n’avait pas déposé de brevet pour sa propre invention en rhodoïd, désormais, mes rééditions sont protégées contre d’éventuelles nouvelles copies ».

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Une fabrication 100 % made in France
Les abat-jour sont fabriqués chez Douglas Mont à Clermont-Ferrand, tandis que les piètements en bois sont réalisés par des ébénistes corréziens. Douglas Mont a fait le choix de changer la géométrie du lampadaire La Mante Religieuse en le redessinant pour le rendre plus stable et sublimer ses lignes. Il a aussi amélioré la qualité de l’éclairage en plaçant à l’intérieur de l’abat-jour 3 ampoules qui suppriment les zones d’ombre existantes sur les modèles anciens. Le piètement était autrefois réalisé en sapelli, sorte d’acajou léger, souple et sans nœud donc facile à travailler. Il est désormais réalisé en frêne français blanc naturel ou teinté noir, en chêne naturel ou teinté noyer américain. Comptez entre 1780 et 2070 € pour le modèle La Mante Religieuse, en fonction des finitions. « En version ancienne et vintage, ce modèle de luminaire a atteint 4800 €, dans une vente aux enchères récente et se vend entre 2500 et 6000 € chez un antiquaire spécialisé. Mais attention, beaucoup de copies venues de Chine circulent même chez les spécialistes des antiquités de design ! » précise Douglas Mont qui, lui, sait les reconnaître. Et pour découvrir les rééditions, un show-room parisien vient de naître…
Contact :
Rispal
55, rue de Seine
75006 Paris
Tél. : 09 87 57 74 97
Du mardi au samedi de 11h00 à 19h00
Mail : douglas@rispal.com
www.rispal.com

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