Un artiste au-delà des apparences
Né en 1898, René Magritte connaît une enfance nomade, de déménagements successifs, jusqu’au suicide de sa mère, en 1912. Après un cours de peinture, il s’essaye à quelques tableaux de style impressionniste, avant d’entrer à l’Académie royale des beaux-arts de Bruxelles, en 1916. L’artiste n’aura de cesse de s’interroger sur la nature de la peinture, dans son interactivité ente le spectateur et l’action même de peindre. Œuvre emprunte de mystère, il s’agit de dépouiller la réalité, pour la montrer telle qu’il l’a perçoit, c’est-à-dire comme une pensée abstraite. Selon Magritte, la peinture ne peut se faire le miroir de la réalité, elle ne peut que la déformer dans une fiction trompeuse. Ainsi, l’imaginaire remporte le combat contre le réel, comme si le monde pouvait s’irréaliser. Créant un atelier publicitaire pour subvenir à ses besoins, Magritte ne cessera de s’interroger, jusqu’à son décès en 1967, des suites d’un cancer, laissant derrière lui plus de 1000 œuvres.

©DR
Digne d’être considéré comme le chef de fil du surréalisme, l’œuvre de Magritte est marquée par une distinction entre objet et représentation, qui s’inscrit dans le décalage. Ce concept pourrait se résumer à son tableau le plus connu, titré « Ceci n’est pas une pipe ». L’artiste cherche à créer une distance avec le langage, comme une réalité abstraite et arbitraire, pour se concentrer sur le concret. Magritte se défend de son œuvre, en expliquant que son tableau n’est rien d’autre qu’une représentation, et qu’en soit, elle ne peut pas être utilisée comme une pipe. Si son style peut sembler académique, ce n’est que pour mieux mettre en relief la déconstruction des rapports qu’il entretient avec la réalité. Derrière son style, il se cache une pureté, qui s’exprime par des lignes et des couleurs, à la frontière entre réalité et onirisme, entre rêve et cauchemar. Comme figé dans le temps, l’œuvre de Magritte dissimule un sens poétique. De ce fait, ces compositions trouvent un écho dans l’architecture intérieure comme un élément purement décoratif.

©DR
Ceci n’est pas du Magritte
Le souci esthétique présent dans l’œuvre de Magritte permet de l’adapter facilement à l’architecture d’intérieure. Il ne s’agit pas de reprendre indépendamment les détails de ses tableaux, comme simple élément décoratif, mais de créer une véritable ambiance autour de l’étrangeté. Cependant, si vous vous lancez avec trop d’audace dans une décoration 100 % surréaliste, vous risquez de ruiner votre effet, puisque le regard se concentrera sur l’ensemble de l’installation. La pureté de Magritte s’incarne par des lignes simples, sans ornementation, dans un esprit épuré, ce qui offre un aspect résolument moderne à la décoration. Ainsi, quelques éléments suffiront pour transformer un intérieur un peu trop classique, en offrant de la surprise dans l’incongruité. Vous pouvez simplement reprendre les thèmes de l’artiste, afin de donner à une pièce une apparence décalée. Parfois une simple multiplication d’un même motif suffit pour reprendre le style graphique de l’artiste, dans un effet d’accumulation. Des étagères en forme de livres permettront d’accueillir vos ouvrages, dans une mise en abîme qui s’inscrit entre réalité et imaginaire. En outre, le miroir comme une représentation erronée de la réalité rappelle sa recherche créative. En grande quantité, ils permettront de donner une illusion d’espace, avec une diffusion subtile de la lumière … Effet saisissant garanti !

©DR
La palette des nuances de l’artiste est assez limitée, avec une omniprésence du bleu. De ce fait, n’hésitez pas à peindre une chambre de la couleur du ciel, ce qui permettra d’apaiser l’esprit avant d’aller se coucher. Le bleu est en effet une couleur reposante, qui invoque la paix, le calme et la volupté. Pour accentuer l’effet, vous pouvez rajouter quelques nuages sous forme de stickers ou d’installations, qui offriront la sensation d’un sommeil au septième ciel. Quelques silhouettes d’oiseaux pourront venir parachever l’œuvre. D’ailleurs, la silhouette est une thématique récurrente de Magritte, qui permet de donner de l’ampleur à un mur uniformément blanc. Elle peut décorer l’intérieur en trois dimensions, soit sous la forme d’un vide dans un panneau, soit en plein en décorant une lampe par exemple. Comme une obsession, le chapeau melon est un motif omniprésent chez l’artiste, qui trouve de plus en plus sa place dans l’architecture d’intérieur, en offrant un motif légèrement suranné, mais empreint de raffinement. En guise d’abat-jour, il se suffit à lui-même pour une touche de fantaisie.

©DR
En ce concentrant sur quelques détails, l’intérieur façon Magritte se pare d’une aura apaisante, où la détente est à l’honneur. Entre épuré et harmonie, il suffit parfois de peu, pour créer une véritable ambiance au cœur du surprenant et de l’étrange.
www.hanseletgretel.fr
www.innermost.net
www.fleux.com
www.papierspeintsdirect.com
www.oxo.it
www.ligneblancheparis.com
www.lachaiselongue.com
www.arteum.com

©DR
Ajouter un commentaire