Un artiste aux mains de talent
Né en 1958, Tim Burton passe son enfance à Burbank, une banlieue pavillonnaire de Californie, où il se considère comme un introverti face à ce quartier à la forte culture américaine. Très vite, il se tourne vers le cinéma, dont il s’inspire pour ses dessins. Comme un lieu d’exutoire, il fait émerger de son esprit une galerie de personnages excentriques, comme autant de caricatures des habitants de son quartier. Grâce à ses facultés artistiques, il entre comme étudiant à la California Institute of Arts, d’où il sortira diplômé, pour intégrer les célèbres studios Disney. Animateur à l’origine, Tim Burton s’oriente peu à peu vers la réalisation, à travers des courts-métrages, déjà marqués par la griffe de l’artiste. Si chacun est indubitable sur le talent du jeune Tim, l’univers sombre et inquiétant ne fait pas l’unanimité auprès des dirigeants de la firme. Pourtant son succès ne fera que démentir cette assertion, puisque petits et grands se bousculent à chacune de ses sorties cinématographiques, comme une plongée dans une nouvelle dimension.

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Inspiré par le Pop Art, le gothique et le surréalisme, l’univers Tim Burton est le lieu de l’excentricité, mêlant allégrement macabre et comédie, rêve et cauchemar. La force de son travail réside dans l’écho, qui se manifeste en chacun de nous, face à une thématique récurrente sur l’enfance. Ce n’est pas tant la forme que l’émotion qui intéresse le cinéaste, où la sensibilité devient une véritable recherche esthétique. Le tour de force de son œuvre est de faire passer de l’émotion non pas à travers les dialogues, mais grâce aux images. Cadre et jeu des couleurs apportent une impression artistique, digne des grands maîtres de la peinture. Ses monstres, qui n’en ont que le nom, cachent sous leur apparence une tendre sincérité, qui contraste singulièrement avec un décor onirique et inquiétant. Amoureux de l’univers de Lewis Carroll, l’insolite réalisateur s’inscrit dans une inversion des rapports classiques, qui trouve son plein accomplissement dans l’architecture intérieure.

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Un intérieur qui ouvre sur un monde onirique
Souvent cantonné à la chambre d’enfant, Tim Burton a ouvert la voie à une ambiance onirique plus adulte. Désormais, l’intégralité de la maison invite à créer une décoration aux codes graphiques de son univers. L’intérieur se pare de fantaisies, qui reprennent l’idée d’un cabinet de curiosité. La richesse de ses œuvres permet de multiplier les références, offrant une variété quasi infinie. De ce fait, ce type de décoration cherche à bouleverser les codes traditionnels, afin d’apporter une touche d’originalité, sans perdre de vue son aspect esthétique. Il ne s’agit pas d’épurer au maximum l’intérieur, mais au contraire, de produire une sorte de surenchère d’objets insolites, en faisant preuve d’audace. La dualité du monde de Tim Burton entre rêve et cauchemar demande de faire un choix entre une pièce envisagée dans des nuances sombres, ou dans une débauche de couleurs juxtaposées. S’il n’existe pas de réel limite dans une décoration de ce type, un choix préalable est nécessaire, pour garde une impression d’harmonie et de cohérence. Si vous souhaitez jouer sur la simplicité, un simple sticker d’arbre tortueux peut suffire à rappeler une forêt, l’un des lieux préféré de l’artiste. Un objet en tête de mort apportera une touche macabre, dans l’esprit d’un tableau illustrant des « vanités ».

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Côté motifs, la couleur peut se limiter à une simple bichromie en noir et blanc, pour un carrelage ou un revêtement mural. Derrière le classicisme épuré se cache un clin d’œil, fondé sur le principe de la frontière étroite entre rêve et cauchemar. Reprenant le flou onirique, la ligne peut se faire anguleuse, pour des meubles déformés à l’imagination baroque. Avec des lignes horizontales ou verticales, vous modifierez l’impression de l’espace. De ce fait, la taille joue un rôle important, comme dans « Alice aux pays des merveilles », entre agrandissement et rapetissement. Vous pouvez varier les tailles des objets, soit en jouant sur les contrastes entre deux meubles de dimensions différentes, soit en s’amusant avec les sur-dimensions façon XXL. Vous pouvez aussi jouer sur la multiplication d’un même objet, avec tailles, formes ou couleurs différentes, comme les horloges, les théières ou les cadres. L’accumulation d’un même motif permet de créer une cohérence, dans une harmonisation esthétique digne d’un collectionneur avisé.

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Ceci dit, le design n’est pas en reste, puisque l’univers de Tim Burton est une source d’inspiration pour d’autres artistes, comme Pierre Lescop qui dessine une table à son image. Entre onirisme et gothique, Paul Villinski réalise des installations, où fourmillent des papillons en relief, pour créer un effet graphique et onirique à l’intensité émotionnelle.
www.paulvillinski.com
www.dustfurniture.com
www.seletti.it
www.annabelkern.com
www.erikgriffioen.nl
www.piekebergmans.com
www.goodobject.me
www.maisonsdumonde.com

©Stefano Galuzzi
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