En plus d’avoir des effets bienfaisants, on peut presque dire que le « home-made » s’affiche comme une forme de contestation aux diktats des marques. Le marché se banalise et pour cause, les acheteurs courent la planète chez les mêmes « faiseurs ». Résultat, on cherche de la différenciation. Mais, ironie du sort, le marché a plus d’un tour dans son sac pour faire volte-face. Voici qu’une déferlante de plaids, abats jours, tapis, coussins en tricot et autres curiosités aux accents semi-manufacturés s’abattent à leur tour sur le marché pour occuper le terrain de cette tendance « fait main ».
Pas de quoi démoraliser nos créatrices en herbe ou autres virtuoses de l’aiguille. Bien ancré dans l’air du temps, le « do it myself » affiche des chiffres éloquents : fin 2008, 45 % des Français disaient vouloir « fabriquer eux-mêmes certains produits ». Une tendance renforcée par les 40 % des Français qui disent pratiquer une activité créative et par une croissance de 9,5 % du secteur des loisirs créatifs entre 1998 et 2008. Et en 2010, le salon Création & savoir-faire, qui s’est tenu en novembre dernier, a vu sa fréquentation boostée de près de 20 %.
Qu’est-ce que cela traduit vraiment ? Un retour à d’autres valeurs, c’est certain. Une indépendance et une prise de pouvoir pour une consommation responsable, certes. Mais ne serait-ce pas plutôt un désir d’expression et d’épanouissement de soi dans une démarche créative et participative.
Pas de doute, c’est valorisant de faire différent, de mettre les petits plats dans les grands, - n’oublions pas que le courant s’est amorcé dans la cuisine avec l’arrivée des machines à pain -, de tester et se mettre à l’épreuve sans prise de tête : juste se faire plaisir et le faire à ma sauce ! Et faire beau chez soi participe des mêmes codes récréatifs, ceux de la mode en plus (la customisation, la couture et le retour à la maille par exemple).
Sur le territoire de la maison, on fait ses coussins, ses rideaux, ses plaids, ses jetés de lits façon patchwork ou tricot, on relooke « haute-couture », on bidouille avec dextérité des lampes chinés, on fabrique ses abats jours, on détourne le bon marché de galons, de boutons, de rubans pour le sublimer, on patine sans relâche pour redonner vie à de vieux meubles… Bref, on décale, on invente, on mixe les techniques, on jongle entre l’aiguille et la scie sauteuse ! Voilà, la quête de la « pièce unique » fait émerger un nouveau mode d’expression et donne un nouveau rapport aux choses. Plus envie d’avoir la même déco que ses voisins, plus envie d’un total look hérité d’enseignes bon marché mais envie de bousculer les codes pour une décoration vraiment unique.
L’internet (via ses blogs, sites, forums), les stages, les ateliers et les salons nourrissent l’engouement dressant une vitrine flatteuse et professionnelle aux créateurs novices comme aguerris ! Bref, on échange, on existe, on apprend, on s’amuse, on troque des idées comme on achète. Mais surtout, on revient et on se passionne avec émerveillement pour les Savoir-faire. Ne plus penser plus à rien si ce n’est s’évader pour révéler sa personnalité via sa créativité, voilà donc le nouvel opus du bien-être.
A moins que pour les plus talentueux, la vocation aille jusqu’à la reconversion* !
Un site de « talents »* : www.siandso.com est la première plate-forme professionnelle dédiée à l’achat-vente de produits faits main. Il fédère une communauté de professionnels et d’amateurs confirmés dans les domaines de la mode, bijoux, déco, accessoires…
La tendance « fait main »
Ringard le « home made » ? A voir le succès du dernier salon Créations & savoir-faire, le fait main a le vent en poupe. Plaisir et personnalisation au programme.

Article publié le 16 décembre 2010
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