Baccarat ou l’élégance du cristal à la Française

En plein cœur de Bordeaux, une exposition rend hommage à cette maison légendaire : Baccarat. A découvrir jusqu’au 27 septembre 2016.

Au premier plan, le candélabre « de la Tsarine », et derrière le candélabre bleu turquoise en cristal triplé, cristal clair, opale blanc et bleu turquoise, présentés à l’Exposition universelle de Paris, en 1867.
Voir plus : cristal, lustre

Depuis plus de 250 ans, la pureté et l’éclat de son cristal sont reconnus dans le monde entier. La maison Baccarat née dans l’Est de la France, a été fondée en 1764 sur décret du roi Louis XIV. Depuis, elle a séduit tous les plus grands esthètes, personnalités et monarques qui ont élu ses créations pour passer à leurs tables ou décorer leurs maisons d’exception et palais. Le premier service de verres de Baccarat a été commandé par Louis XVIII, en 1823. Le service Juvisy gravé du chiffre de la République Française orne toujours depuis 1899, les tables d’apparat de l’Elysée. Le Tsar Nicolas II a aussi choisi des candélabres signés Baccarat pour éclairer ses fastueux repas. Les Maharadjas ou le prince Rainier, à l’occasion de son mariage avec Grace Kelly, ont également élu Baccarat pour accompagner le quotidien ou le plus grand événement de leur vie. Et l’emblématique verre Harcourt, tant copié, jamais égalé, créé en 1841, orne toujours les plus belles tables, comme un symbole d’élégance intemporelle et éternelle. Inspiré du calice d’apparat et commandé par Louis-Philippe, son pied hexagonal, sa jambe à triple bouton, sa taille à côtes plates et larges offre des proportions parfaites. Il porte le nom d’une des plus anciennes familles de la noblesse française, et a orné la table de Napoléon III. Revisité par des designers actuels, détourné en vase, il traverse le temps sans se démoder.

Sur la table, deux candélabre « Zénith » avec 12 lumières en cristal clair et rouge.
Afficher la galerie
Sur la table, deux candélabre « Zénith » avec 12 lumières en cristal clair et rouge.
©Arnaud Guichard

Verreries et création

Chez Baccarat, la qualité de l’artisanat français est toujours perpétuée par un Maître d’Art et 22 Meilleurs Ouvriers de France. La manufacture, parmi toutes les maisons de luxe françaises, regroupe le nombre le plus élevé de cette élite. Au fil de l’histoire, les innovations techniques et artistiques de la maison Baccarat ont été liées à la création de pièces monumentales et exceptionnelles, présentées à l’occasion de grandes expositions, comme le vase « du Négus » dévoilé à l’Exposition Internationale de Nancy, en 1909. Un chef-d’œuvre de 1,75 mètre de hauteur, en cristal et bronze doré, qui a reçu le nom de son acquéreur, Négus d’Abyssinie, actuelle Ethiopie. Mais c’est en 1827, que Baccarat s’est fait remarquer, à l’Exposition des Produits de l’Industrie, en tant que première maison française à présenter des produits de lustrerie. En 1834, elle reçoit une Médaille d’Or pour sa technique du moulage du cristal. Cinq ans plus tard, elle présente, à cette même manifestation, des produits colorés, dont le rouge fameux rouge associée à l’image de Baccarat. A l’occasion de l’Exposition Universelle de 1855, la maison crée un lustre monumental de 140 lumières et deux candélabres de 90 bougies qui lui valent une médaille d’honneur. Puis en 1867, elle met au point un procédé breveté de verre gravé à l’acide et réalise une fontaine de 7 mètres entièrement en cristal, ainsi qu’une paire de vases couleur rouge rubis, les « Vases Simon ». Baccarat « change la pierre en diamant, tisse jusqu’au verre pour mieux y faire passer la lumière et multiplier avec éclat ses gerbes éblouissantes ». 

Dans le hall d’entrée de l’exposition, certaines des plus belles pièces historiques sont présentées : le lustre « Grand Marly » datant de 1891, le vase « Amphore » pour l’Exposition Internationale de l’Est de la France à Nancy en 1909, ou encore le candélabre dit « de la Tsarine » pour l’Exposition Universelle de Paris en 1867 et le candélabre bleu turquoise pour l’Exposition Universelle de Paris également en 1867.
Afficher la galerie
Dans le hall d’entrée de l’exposition, certaines des plus belles pièces historiques sont présentées : le lustre « Grand Marly » datant de 1891, le vase « Amphore » pour l’Exposition Internationale de l’Est de la France à Nancy en 1909, ou encore le candélabre dit « de la Tsarine » pour l’Exposition Universelle de Paris en 1867 et le candélabre bleu turquoise pour l’Exposition Universelle de Paris également en 1867.
©Arnaud Guichard

Le verre en majesté

Baroques, folles, excentriques au XIXème, les créations de Baccarat ont ensuite épousé la vague de l’Art déco triomphant en 1925, lors de l’exposition Universelle. Le décorateur Georges Chevalier, qui travaillera avec Baccarat jusqu’en 1970, y présente une vaste table ovale garnie de cristaux et de flambeaux et surmonté d’un grand lustre en perles de cristal qui témoigne du retour à la transparence et à la simplification des formes. Aujourd’hui, d’immense designers tels que Marcel Wanders, les frères Campana, Thomas Bastide, Ettore Sottsass ou Philippe Starck réinterprètent les codes de Baccarat pour que cette maison soit toujours celle de l’excellence et de l’imagination créative.

L’exposition « Baccarat, cristal de légende » se cache dans sublime écrin du Château Labottière, une magnifique demeure du XVIIIème siècle qui abrite l’Institut Culturel Bernard Magrez. Acquis par Bernard Magrez il y a une quinzaine d’années, le château a été restauré au printemps 2011.
Afficher la galerie
L’exposition « Baccarat, cristal de légende » se cache dans sublime écrin du Château Labottière, une magnifique demeure du XVIIIème siècle qui abrite l’Institut Culturel Bernard Magrez. Acquis par Bernard Magrez il y a une quinzaine d’années, le château a été restauré au printemps 2011.
©Arnaud Guichard

Renseignements :
Château Labottière
16, rue Tivoli
33000 Bordeaux
Tél. : 05 56 81 72 77
Mail : contact@institut-bernard-magrez.com

 

Lustre « Jets d’eau », chaines de perles de cristal taillé, monture en métal nickelé. Création Georges Chevalier pour l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes de Paris en 1925.
Afficher la galerie
Lustre « Jets d’eau », chaines de perles de cristal taillé, monture en métal nickelé. Création Georges Chevalier pour l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes de Paris en 1925.
©Arnaud Guichard

 

A droite, exercice de style autour des tailles géométriques, vases Uttu, collection Rencontres, création Ettore Sottsass pape du style Memphis, en 2002. Particulièrement massifs, ces modèles, tout en préservant la pureté du cristal, offrent un effet de transparence peu commun. Ils sont dominés par un col en cristal teinté rouge ou vert. A gauche, carafes et verres créés en 2015 et commandés pour Bernard Magrez.
Afficher la galerie
A droite, exercice de style autour des tailles géométriques, vases Uttu, collection Rencontres, création Ettore Sottsass pape du style Memphis, en 2002. Particulièrement massifs, ces modèles, tout en préservant la pureté du cristal, offrent un effet de transparence peu commun. Ils sont dominés par un col en cristal teinté rouge ou vert. A gauche, carafes et verres créés en 2015 et commandés pour Bernard Magrez.
©Arnaud Guichard

 

A la table d’Emile Loubet, Président de la République française de 1899 à 1906 sous la IIIᵉ République, le verre Harcourt, à gauche, créé en 1841.
Afficher la galerie
A la table d’Emile Loubet, Président de la République française de 1899 à 1906 sous la IIIᵉ République, le verre Harcourt, à gauche, créé en 1841.
©Arnaud Guichard

 

A droite, créé pour le tsar Nicolas II, en 1909, service dit « du Tsar », en cristal clair doublé de cristal coloré, caractérisé par sa jambe haute, son pied festonné et son décor à pointes de diamant et palmettes, toujours fabriqué par les MOF en six couleurs. A gauche, service « Pau », en cristal clair soufflé, doublé de cristal vert émeraude taillé en diamants pierreries, présenté à l’exposition international de l’Est de la France à Nancy en 1909  et commandé pour le maharadjah de Kapurthala.
Afficher la galerie
A droite, créé pour le tsar Nicolas II, en 1909, service dit « du Tsar », en cristal clair doublé de cristal coloré, caractérisé par sa jambe haute, son pied festonné et son décor à pointes de diamant et palmettes, toujours fabriqué par les MOF en six couleurs. A gauche, service « Pau », en cristal clair soufflé, doublé de cristal vert émeraude taillé en diamants pierreries, présenté à l’exposition international de l’Est de la France à Nancy en 1909 et commandé pour le maharadjah de Kapurthala.
©Arnaud Guichard

 

Lustre «Le Roi Soleil», création du designer néerlandais Marcel Wanders en 2016.
Afficher la galerie
Lustre «Le Roi Soleil», création du designer néerlandais Marcel Wanders en 2016.
©Arnaud Guichard


www.institut-bernard-magrez.com

 

Article publié le 29 juin 2016

Articles à lire sur le même sujet

Ajouter un commentaire