Qu'est-ce qui compte pour vous en premier dans un projet ?
Je regarde d’abord les volumes et l’espace. Il est vrai qu’aujourd’hui les gens veulent se faire plaisir et ont des demandes plus adaptées à leur environnement. J’ai l’espoir que tout le monde va petit à petit se lasser du « meuble à la mode ». Je constate que les gens cherchent la différence, soit par la couleur, soit par les matériaux.
Quelles sont vos sources d'inspiration ?
Je trouve mes sources en voyageant, elles me viennent plus facilement, et j’essaie de répondre à des envies et à la façon dont les gens aiment vivre. Les voyages m’offrent des perspectives différentes quant à l’utilisation des matériaux par exemple ou une écriture esthétique différente. Ma culture du meuble est essentielle dans ma démarche créative.
Y-a-t-il une touche unique qui identifie votre style ?
Mon style permet de s’adapter facilement aux différents goûts des clients et permettent à ceux qui l’aiment de le mélanger facilement. Je dirais qu’il s’intègre facilement.

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Quelle est votre période historique préférée ?
La période où le mobilier a le plus changé, c’est la période des années 30/40. Il y avait globalement une demande de fonctionnalité et de simplification des choses. Mais c’est une époque où l’on a commencé à évoluer, avec l’utilisation des matériaux précieux autres, tels le galuchat, le parchemin… Cela demandait un savoir-faire manuel extraordinaire.
Quelle proportion accordez-vous aux lieux publics dans vos projets ? Qu'est ce qui vous procure le plus de satisfaction, lieux publics ou lieux privés ?
Je pense que l’on peut faire de belles réalisations en termes de projets publics : comme des tables de conférence, des bibliothèques, des bureaux…Le mobilier doit être ergonomique et esthétique, exécuté à partir de beaux matériaux. Le projet privé est aussi intéressant ; chaque projet est unique et peut conduire à des réalisations d’exception.
Quels décorateurs, architectes, designers, paysagistes ou artistes vous inspirent particulièrement ?
J’aime beaucoup le travail du paysagiste Louis Benech qui a dessiné le banc NARA en bois que j’édite.
En décoration, j’aime particulièrement l’époque de Jansen, que je considère comme une véritable grande époque de la décoration. L’éclectisme du designer franco-américain Raymond Loewy me fascine : pour lui la laideur se vendait mal, il a dessiné la Studbacker, créé le concept Coca-Cola et mis au point l’intérieur de la cabine Apollo pour la NASA… toujours avec un œil et une vision extraordinaires !
Côté peinture, un peintre du Nord, Eugène Leroy : un figuratif très moderne, c’est un peintre « de la matière ». Côté couture, je suis un aficionado de Madame Grès et d’Hubert de Givenchy. Sans oublier la coupe de type architecturale de Cristobal Balenciaga.

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Quelle est votre plus grande joie lorsque vous terminez un projet ?
Un client très satisfait qui spontanément invite tous nos ébénistes sur le chantier pour les remercier.
La notion des espaces est pour vous très importante ou relative ? Petite ou grand surface, même combat ?
Tout espace est bon et tout dépend du volume que l’on veut traiter dans cet espace qui peut aller du studio à l’appartement de 100 m².
Quelle est l'importance des différents corps de métier dans un projet ?
Ce qui compte dans le mobilier aujourd’hui, c’est la qualité de fabrication. Le plaisir esthétique ne suffit pas, il faut le qualitatif ; je pense néanmoins qu’il existe un vrai savoir-faire en France. Dans le livre intitulé « Les Dames du Faubourg », de Jean Diwo, on peut découvrir l’histoire des débuts de l’ameublement. La France a été le pays précurseur du meuble. Le Faubourg Saint-Antoine était demandé par le monde entier. Les merveilleux décorateurs Percy et Fontaine ont, entre autres, créé la boutique Debeauve et Gallais à Paris. L’histoire du Faubourg Saint-Antoine est primordiale pour la compréhension de l’histoire du meuble français du XVIIè et XIXè siècles. Le travail des Mains c’est ce qui rend le plus heureux.
Quels sont vos autres projets en cours ?
Nous terminons un grand appartement à Londres et Monaco, un cabinet d’avocats à Paris. Nous travaillons aussi pour un grand groupe promoteur immobilier de prestige français, sur la conception de dressings. Sinon, nous avons réalisé le bureau conçu par Philippe Starck pour l’hôtel Royal Monceau ainsi que le mobilier du spa Caudalie au Plaza de New York.
Je suis un fervent défenseur du respect et du maintien des traditions. Je trouve dommage que l’on fasse des copies dans les pays émergents, car toute notre jeunesse manuelle est en train de disparaître.

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À lire absolument :
PHILIPPE HUREL
So Français !
Éditions Aubanel
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Tel: 01 53 00 95 00
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