Jean Lurçat, un maître incontestable
Il était peintre, peintre-cartonnier, poète et céramiste, résistant, membre de l’Académie des beaux-arts et a révolutionné l’univers de la tapisserie. Cinquante ans après sa mort, il reste installé pour toujours au firmament de cet art si difficile. Car il a su, comme personne, lui redonner vie, profondeur, éclat, richesse, renouvelant son répertoire et imprimant à sa toile un trait particulier, qui n’appartient qu’à lui. Jean Lurçat a produit un millier de cartons de tapisseries et son œuvre textile est la plus nombreuse que nous ait laissée un artiste au XXème siècle. L’exposition organisée aux Gobelins est aussi la plus importante depuis celle réalisée en 1958 au Musée National d’Art Moderne. Et pour donner un écrin à toutes ses œuvres, la scénographie, en noir et blanc, de l’architecte Jean-Michel Wilmotte met en lumière l’éclat des couleurs des fils tissés, des céramiques peintes, des tableaux et évoque la maison-atelier de Jean Lurçat, située dans le XVIème arrondissement de Paris, construite par son frère André Lurçat.

©Wilmotte & Associés
Une vocation précoce
Tout en travaillant ses toiles, Jean Lurçat manifestait déjà un fort intérêt pour les arts décoratifs et notamment les arts textiles. Très tôt il réalise des cartons destinés à être brodés par sa mère : ses premiers canevas. Suite à la rencontre ou à la demande de grands décorateurs et architectes d’intérieur, parmi lesquels son frère André ou Pierre Chareau, il conçoit des projets et cartons de tapis, tapisseries de siège ainsi que ses premières tapisseries. Touché par la crise de 1929 et ses conséquences, il interroge le sens de la peinture d’un point de vue philosophique et social et décide brutalement d’abandonner ce medium, à l’image d’autres peintres de sa génération. Et il abandonne la peinture pour se consacrer à la tapisserie, art monumental impliquant un travail collectif et offrant une dimension sociale. Il a dit : « La tapisserie, c’est principalement chose d’architecture... C’est un objet et dans son essence un tissu, dont le devoir est d’habiller un pan de bâtiment à qui, sans cet ornement, eût sans doute manqué un je ne sais quoi de charnu, de passionnel : de charme pour tout dire. » Mais cette exposition nous offre aussi l’occasion de découvrir une quarantaine d’œuvres d’un « peintre des années 30 », qui a exploré plusieurs voies et a été influencé par notamment par le style néo-cubiste, et le surréalisme.

©Fondation Jean et Simone Lurçat
Des sujets qui illustrent à son temps
Grands collectionneurs comme institutions ont offert ses premières commandes à Jean Lurçat : « Illusions d’Icare » et « Quatre Saisons » qui sera tissée à Aubusson. Et c’est là, dans la Creuse, qu’il se réfugiera en France Libre pendant la « drôle de Guerre » et rejoindra le maquis en 1944. A cette époque, ses œuvres composent une ode à la liberté et à la résistance. Après guerre, il travaillera avec des ateliers privés et développera un bestiaire poétique inspiré de la tapisserie de l’Apocalypse d’Angers. Puis son œuvre se nourrira de voyages. Et la tapisserie « Tropiques », qui conclue cette exposition, fait exploser sa joie de vivre !
*Jean Lurçat, Le Travail dans la tapisserie du Moyen Age Edit. Pierre Cailler, Genève, 1947

©Fondation Lurçat ADAGP 2016
Renseignements :
Galerie des Gobelins
42, avenue des Gobelins
75013 Paris
Tél. : 01 44 08 53 49
www.mobiliernational.culture.gouv.fr/fr/accueil

©Wilmotte & Associés

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©Fondation Lurçat ADAGP 2016

©Philippe Sébert

©Fondation Lurçat ADAGP 2016

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©Isabelle Bideau

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©Antoine Muzard

©Isabelle Bideau

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©Fondation Lurçat ADAGP 2016

©Isabelle Bideau

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