En passant devant le 53, de la rue des Prairies dans le XXème arrondissement de Paris, on ne peut que s’arrêter devant un superbe portail aux motifs bucoliques où papillons et libellules volent dans les herbes folles, l’immeuble est moderne et banal et l’on ne s’attend pas à trouver dans ce quartier populaire de Paris une clôture magnifique en acier inoxydable...

©Laurence Wichegrod
De l’art contemporain en milieu urbain, normal que les promeneurs s’y arrêtent, je prend quelques renseignements sur sa créatrice et découvre que Béatrice Coron est mondialement connue, d’abord en tant qu’illustratrice pour ses somptueux papiers découpés puis pour ses fresques dans le domaine public qui reprennent ses thèmes favoris de la découpe en silhouette qu’elle interprète magistralement sur des supports aussi variés, que la pierre, le verre et le métal.

©Laurence Wichegrod
La copropriété de l’ immeuble de la rue des Prairies a osé et apprécié que la créatrice accepte de se pencher sur le remplacement de leur portail et obtenu d’elle une création unique invitant la population du quartier à rêver!
Pour créer son portail, Béatrice Coron a mené une enquête pour connaître l’histoire du quartier et de la rue et proposer un projet collant aux origines, en découvrant que le terrain de l’immeuble était situé dans l’ancien domaine de Bagnolet, propriété de la Duchesse d’Orléans en 1719.
Ce riche passé a donc servi de point de départ pour représenter le design du paysage imageant l’époque où la verdure existait dans ce quartier des prairies d’"herbes folles" où les insectes et les enfants courraient dans la nature.

©Laurence Wichegrod
Le choix du portail que Béatrice Coron a fait fabriquer en acier inoxydable peut rester dehors sans s’altérer et se patine avec le temps. Le côté fonctionnel a également été pensé comme insérer le compteur à gaz pour s’en servir comme tremplin pour le personnage attrapant les papillons.
Béatrice Coron vit aux Etats Unis où elle est une artiste reconnue et fait de "l’art public" mais elle est moins présente en France où les offres publics y sont plus complexes à obtenir, ses œuvres américaines sont pour la plupart de gigantesques fresques métalliques divisées en plusieurs modules que l’on peut voir dans de nombreux lieux publics : un monument pour les pompiers et des vitraux dans une station de métro de New-York, la bibliothèque de San José en Californie ou l’aéroport International de Charlotte Douglas en Caroline du Nord.
Son site est une invitation à la découverte de son immense talent et une véritable bouffée d’air frais dans l’histoire du papier découpé.
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