Que ce soient tapis, tapisseries ou autres Suzanis anciens, tous les textiles - du sol au plafond - de la maison trouvent refuge chez Chevalier Conservation, pour connaître une seconde vie. Depuis quatre générations, la maison Chevalier tente de sauvegarder le patrimoine textile, en faisant preuve d’un savoir-faire reconnu par les Musées de France qui n’hésitent pas à faire appel à leurs équipes de restaurateurs. Membre de l’INP (Institut National du Patrimoine), Chevalier Conservation propose nettoyage et restauration des textiles dans les règles de l’art. Avant toute intervention, un conseil d’expert est proposé, afin d’appréhender le travail nécessaire selon la valeur affective, décorative et vénale du textile. Travaillant depuis 1998 pour l’entreprise familiale, Nicolas Chevalier en reçoit les rennes en 2007.

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Un métier historique de conservation du patrimoine textile
Fondée en 1917 à Courbevoie dans les Hauts-de-Seine, Chevalier Conservation est avant tout une entreprise familiale, qui se spécialise dans la restauration avant d’aborder le nettoyage des textiles. Si la maison travaille avec nombre de grands hôtels, elle prend soin également des textiles de particuliers, même de leurs moquettes, tentures murales et rideaux, quitte à intervenir sur place. Environ 60 % des clients de Chevalier Conservation sont des particuliers pour 40 % d’institutionnels. Ainsi la volonté est clairement axée sur l’envie de faire partager un savoir-faire, une technique par un personnel fidèle et hautement qualifié.

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Le nettoyage : technicité et savoir-faire
Selon Nicolas Chevalier, un tapis doit connaître un nettoyage tous les 3 à 5 ans, voire plus fréquemment pour un tapis d’entrée plus propice aux salissures, tandis que les tapisseries anciennes nécessitent une révision que tous les 20 ans. Il faut savoir qu’un tapis perd jusqu’à 30 % de son poids lors d’un nettoyage en bonne et due forme.
Chevalier Conservation s’atèle pas seulement aux salissures courantes, mais aussi aux moisissures et à la suie. Si la tâche est d’ordre tannique, l’intervention doit se faire le plus rapidement possible avec de la vodka ou de la terre de Sommières.
En atelier, une tapisserie ancienne prend place sur une table informatisée pour être pulvérisée par nébulisation d’eau déminéralisée. Immédiatement aspirée, le système évite auréoles, dégorgement de couleurs, pour un parfait respect de l’œuvre.
Depuis l’invention du tapis mécanique en 1880, le métier a connu peu d’évolutions dans sa technique, se concentrant sur deux actions : restaurer et consolider.

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Une restauration à l’identique
A chacune des interventions, une photo numérisée des pièces rares est prise avant et après restauration, pour figurer dans les archives de la maison. Les manques et usures du textile sont retissés à l’identique avec des fils le plus proche possible des couleurs d’origine. Réalisée entièrement à la main, la restauration se charge aussi bien du retissage de parties usées que de parties manquantes, ainsi que du renforcement des lisières.
Au dos des tapisseries, une toile décatie est apposée, afin de connaître une meilleure conservation, de manière préventive. Ainsi la tapisserie sera accrochée au mur par la doublure, lui laissant ainsi les points de tension et soulageant l’œuvre brodée.
Cependant, il est difficile de donner une échelle de prix, car le tarif dépend de l’intervention et du type d’objet. Par sa longue expertise dans le domaine, Chevalier Conservation prodigue en outre des conseils avant l’achat d’une tapisserie, afin d’appréhender sa valeur marchande et les frais nécessaires à sa restauration.

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Œuvres rares et restaurations spectaculaires
Les interlocuteurs sont principalement des conservateurs, comme ceux du Louvre ou du musée de Saint-Nazaire abritant les plus belles tapisseries de paquebots. Dernièrement, la maison s’est attachée à la restauration des tapisseries de la basilique Saint-Sernin à Toulouse.
Un chantier spectaculaire récent ? Certainement la restauration de tous les tapis de la section arts islamiques du Louvre.
www.chevalier-conservation.com

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