Tapis dans la mémoire de la Manufacture de Cogolin

Agnès Zamboni

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Né en 1924 dans le village varois éponyme, entre Saint-Tropez et Sainte-Maxime, cet atelier met à nos pieds, son savoir-faire revisité dans un esprit contemporain.

Tapis de la collection Jardin intérieur, avec lés assemblés dans la largeur, inversant la technique de base qui prévoit de les relier dans la longueur. Création India Mahdavi.
©La Manufacture de Cogolin

Voir plus : India Mahdavi, tapis

Une maison de tradition

Tout commence en 1928 lorsque Jean Lauer, ingénieur textile, rachète cette manufacture spécialisée dans le tapis noué main et la sériciculture ou élevage du ver à soie. Il décide alors d’y faire rentrer des métiers Jacquard et d’expérimenter différentes techniques de nouage et tissages propres à faire évoluer la tradition du tapis. Et pour imaginer de nouveaux modèles, il fait appel à des artistes et décorateurs comme Jules Leleu, Jean-Michel Frank, Christian Bérard ou Jean Cocteau. Dans les années 1930, la maison devient une référence dans le domaine du tapis sur mesure et nappe les sols des plus beaux intérieurs comme ceux du Château de Versailles ou de l’Elysée. Une seconde période très faste débute en 2010 avec le rachat de la firme par le groupe House of Tai Ping qui décide de la rajeunir en restaurant ses outils et moyens techniques et en intégrant de nouvelles matières et couleurs. La technique du noué main est alors transmise dans des ateliers népalais et permet de créer une nouvelle collection de tapis « Cogolin et les Mains du Monde » qui revisite les modèles historiques de la maison à travers les « Carnets d’archives ». Aujourd’hui, Sarah Henry, ex-directrice des opérations Tai Ping, assure la direction de la Manufacture de Cogolin et la propulse dans le XXIème siècle avec la collaboration de designers internationaux.

Modèle Allitération de la collection Isotopie, 5 variations graphiques sur le thème linéaire récurrent emprunté au monde du textile avec des effets de pied-de-poule ou de coq revisité ou inspirés de la céramique des années 1940 à 70 avec un motif façon sablier basculé sous différents angles. Jeux de pleins et de vides, positif négatif, jeux de chaînes et de trames. En fond du tapis, le tissage avec des fils contrastés met en valeur le velours choisi.
©La Manufacture de Cogolin

Les techniques actuelles

En laine, coton, jute, lin, soie ou raphia, les tapis de la Manufacture de Cogolin proposent 200 coloris réalisés à partir de 32 tonalités lumineuses. « Il y autant, voire plus, de travail de couture que de tissage ! », précise Sarah Henry. La Manufacture de Cogolin pratique 4 techniques de tissage : les tapis noués main (collections Four Corners, Idylle) et tissés sur des métiers de haute lisse sont inspirés de créations exclusives de grands artistes et décorateurs et fabriqués au Népal. Les tapis produits sur métiers à cantres sont reconnaissables à leurs bobines placées en début de métier (collections Isotopie et Jardin Intérieur). Les tapis texturés sont réalisés sur métiers à double ou triple ensouples. Ils offrent des textures denses avec une alternance de surfaces unis et motifs géométriques. Et enfin les tissés plats cousus sur chaîne en coton, laine et lin (collections Binaire, Ombres et Anamorphoses).

Tapis de la collection Binaire, avec motifs irréguliers sublimés par le savoir-faire des artisans de la Manufacture de Cogolin. Création Julie Richoz.
©La Manufacture de Cogolin

Des créations inspirées

De la collection Idylle qui redonne vie à une sélection de gouaches de Christian Bérard, au Jardin intérieur d’India Mahdavi revisitant en version florale le kilim en passant par les variations graphiques de la ligne Isotopie, les tapis de la Manufacture de Cogolin interprètent les tendances de la décoration actuelles dans un esprit intemporel avec des finitions artisanales parfaites.

Contact :
La Manufacture de Cogolin
30, rue des Saints-Pères
75007 Paris
Tél. : 01 40 49 04 30
Mail : contact@manufacturecogolin.com
www.manufacturecogolin.com