Renaissance de la maison Disderot

Née à la fin des années 1940, cette marque emblématique de luminaires avait donné leur chance aux premiers designers français des Trente Glorieuses. Elle vient de relancer l’édition de leurs créations d’une modernité insolente.

A gauche, influencé par les formes des lampes Akari d’Isamu Noguchi, elles-mêmes inspirées des lampions nippons, lampe de table J13 en métal laqué et opaline, créée en 1959 par Joseph-André Motte et rééditée par Disderot en 2017. C’est la d’ailleurs la première lampe qui a été éditée par Pierre Disderot. A droite, créée par Pierre Disderot, la lampe à poser 1013 en métal laqué, laiton poli et verre, rééditée par Disderot en 2017.
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Entre passé et présent

Pierre Favardin les avait baptisé les jeunes loups dans son ouvrage sur Les Décorateurs des années 1950, publié aux éditions Norma. Aujourd’hui, la galerie parisienne Pascal Cuisinier perpétue leur héritage en présentant leurs créations fabriquées il y a plus de 50 ans. Désormais, il faudra aussi compter avec la maison Disderot qui réédite 12 de leurs créations mythiques, dans le domaine des luminaires. Des modèles aux formes épurées, étonnamment modernes et actuelles, qui s’accordent naturellement avec le design actuel et créés, pour certains, il y a 60 ans. Quant à Pierre Disderot, lorsqu’il fonde sa société d’édition, en 1948, il fait suite à sa rencontre avec Marcel Gascoin et la jeune équipe de l’ARHEC (Aménagement Rationnel de l’Habitation et des Collectivités). Avec Michel Mortier, Pierre Guariche qui créa ensuite l’ARP (Atelier de Recherche Plastique) Joseph-André Motte, Alain Richard, René-Jean Caillette ou le cultissime Pierre Paulin, il compose alors une vraie équipe gagnante.

Couleurs fraîches et acidulées pour l’applique B3 en laiton laqué et bronze doré créée en 1957. Création René-Jean Caillette, rééditée par Disderot en 2017.
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Couleurs fraîches et acidulées pour l’applique B3 en laiton laqué et bronze doré créée en 1957. Création René-Jean Caillette, rééditée par Disderot en 2017.
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Des créations ultra-contemporaines

Les luminaires de Pierre Disderot ont été à la pointe de l’avant-garde pendant 4 décennies. Ingénieur de formation, l’éditeur issu du classicisme des bronziers des années 1940, s’est démarqué dès le début par un esprit progressiste qu’il a conservé  tout au long de sa carrière. Dans les années 1980, c’est lui qui a mis au point les premiers luminaires halogènes français. Et dans les années 1950, alors que le métal plié et perforé faisait ses débuts, il a participé à l’émergence d’une nouvelle typologie de luminaires qui offrent une lumière directe et indirecte. De la conception à la production en série, il a aussi montré le rôle important de l’éditeur dans l’évolution des produits de la maison et de l’éclairage domestique avec une participation active aux différents Salons des Arts Ménagers. Disderot a édité plus de 200 modèles et surtout les 30 produits les plus marquants des 30 Glorieuses en participant à une aventure industrielle et technique, à nulle autre pareille, dans l’effervescence de la création d’après-guerre. A cette époque, il faut le rappeler, on ne parlait pas de designers. Les créatifs de l’univers de la maison étaient des architectes d’intérieur qui travaillaient toujours dans l’esprit du Bauhaus pour imaginer des produits utiles et fonctionnels. Simples et efficaces, les créations des années 1950 offrent une beauté dépouillée de tout aspect décoratif superflu où la proportion est primordiale. Et c’est justement avec ces qualités, qu’elles ont construit une image de modernité intemporelle !  

A gauche, amour du bois propre à son créateur pour le lampadaire AR1 en inox, bois et plexiglas, avec piètement à facettes façon pointe de diamant, jamais encore édité à ce jour. Création Dirk van Rol et Janine Abraham, en 1969, éditée par Disderot en 2017. A droite, lampadaire J14, déclinaison de la lampe J13, d’esprit japonisant, avec socle en marbre, métal et opaline, créé en 1959 par Joseph-André Motte et réédité par Disderot en 2017.
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A gauche, amour du bois propre à son créateur pour le lampadaire AR1 en inox, bois et plexiglas, avec piètement à facettes façon pointe de diamant, jamais encore édité à ce jour. Création Dirk van Rol et Janine Abraham, en 1969, éditée par Disderot en 2017. A droite, lampadaire J14, déclinaison de la lampe J13, d’esprit japonisant, avec socle en marbre, métal et opaline, créé en 1959 par Joseph-André Motte et réédité par Disderot en 2017.
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Des rééditions made in France

Les premières créations de la nouvelle maison Disderot ont nécessité deux ans de recherche. Avec la collaboration des designers encore vivants Dirk van Rol et Roger Fatus, les instigateurs de cette renaissance, Stephan Clout et François Grelet, ont privilégié une fabrication à l’identique pour les modèles précédemment édités et qui respecte les créations d’origine. Tous les luminaires sont fabriqués en France, en édition numérotée, et dotés d’un certificat d’origine pour éviter le problème des copies qui transitent sur internet. Douilles, verres, cordons et accessoires de quincaillerie électrique sont fournis par des intermédiaires et sous-traitants également français. Et l’originalité de cette nouvelle maison d’édition, c’est aussi de proposer sur commande des couleurs exclusives pour plusieurs de ses modèles en laiton et métal laqué. Mais Stephan Clout et François Grelet ne veulent pas se limiter à l’édition de modèles historiques. Ils souhaitent aussi collaborer avec des designers actuels comme Benoit Lalloz. Une création est en vue pour 2018. Et pour la première fois un luminaire de Dirk van Rol, d’après son dessin de 1969, jamais édité à ce jour, vient de voir le jour. Son créateur peut enfin l’admirer…

Dans le nouveau show-room de Disderot, à gauche, lampe 1021 à poser de Roger Fatus, créée dans les années 1960, en inox, bois et plexiglas. Le designer et l’éditeur ont travaillé à partir d’un calque de 1957 qui, à l’époque, n’avait pas donné suite à un prototype. A droite, créé par Pierre Disderot, la lampe 1013 en métal laqué, laiton poli et verre. Modèles édités par Disderot en 2017.
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Dans le nouveau show-room de Disderot, à gauche, lampe 1021 à poser de Roger Fatus, créée dans les années 1960, en inox, bois et plexiglas. Le designer et l’éditeur ont travaillé à partir d’un calque de 1957 qui, à l’époque, n’avait pas donné suite à un prototype. A droite, créé par Pierre Disderot, la lampe 1013 en métal laqué, laiton poli et verre. Modèles édités par Disderot en 2017.
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Contacts :
Disderot, luminaires de collection (show-room sur rdv)

Passage Saint-Paul
75004 Paris
Tél. : 01 44 78 94 01
Stephan Clout : stephan.clout@disderot.fr et 06 09 16 06 87
François Grelet : francois.grelet@disderot.fr et 06 11 57 07 54

A gauche, applique 5980 et première lampe d’Alain Richard, doté d’un éclairage indirect, créée en 1951, qui a nécessité une étude particulière pour le passage du câble électrique. Modèle en métal et aluminium laqué réédité par Disderot en 2017. En version vintage, le modèle n’a jamais été vu par les spécialistes. A droite, série d’appliques 6135 PM en métal laqué de Pierre Paulin créées en 1959 et rééditées par Disderot en 2017.  Existent aussi en grand modèle.
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A gauche, applique 5980 et première lampe d’Alain Richard, doté d’un éclairage indirect, créée en 1951, qui a nécessité une étude particulière pour le passage du câble électrique. Modèle en métal et aluminium laqué réédité par Disderot en 2017. En version vintage, le modèle n’a jamais été vu par les spécialistes. A droite, série d’appliques 6135 PM en métal laqué de Pierre Paulin créées en 1959 et rééditées par Disderot en 2017. Existent aussi en grand modèle.
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A droite, lampadaire J14, déclinaison de la lampe J13, d’esprit japonisant, avec socle en marbre, métal et opaline, créé en 1959 par Joseph-André Motte et réédité par Disderot en 2017. A gauche, lampadaire RF 503 avec piètement en métal et abat-jour en tissu de coton fin qui distille une lumière douce et chaleureuse. Création Roger Fatus en 1957 rééditée par Disderot en 2017.
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A droite, lampadaire J14, déclinaison de la lampe J13, d’esprit japonisant, avec socle en marbre, métal et opaline, créé en 1959 par Joseph-André Motte et réédité par Disderot en 2017. A gauche, lampadaire RF 503 avec piètement en métal et abat-jour en tissu de coton fin qui distille une lumière douce et chaleureuse. Création Roger Fatus en 1957 rééditée par Disderot en 2017.
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A gauche, lampe 1021 à poser de Roger Fatus, en inox, bois et plexiglas, créée dans les années 1960 et éditée par Disderot en 2017. A droite, équipée de deux lampes, offrant une lumière directe et indirecte, suspension M4 en métal et aluminium laqué créée en 1952 par Michel Mortier et rééditée par Disderot en 2017.
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A gauche, lampe 1021 à poser de Roger Fatus, en inox, bois et plexiglas, créée dans les années 1960 et éditée par Disderot en 2017. A droite, équipée de deux lampes, offrant une lumière directe et indirecte, suspension M4 en métal et aluminium laqué créée en 1952 par Michel Mortier et rééditée par Disderot en 2017.
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Lampadaire B4, décliné en applique avec le modèle B3, en laiton laqué et bronze doté, création René-en Caillette en 1957 réédité en 2017 par Disderot.
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Lampadaire B4, décliné en applique avec le modèle B3, en laiton laqué et bronze doté, création René-en Caillette en 1957 réédité en 2017 par Disderot.
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Article publié le 6 novembre 2017

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