La génération « Y » s’identifie grâce au design technologique

En soulevant les paradoxes de notre société, Merci expose les objets qui incarnent la génération « Y », prouvant que le design est en perpétuel mutation pour correspondre aux besoins et désirs de chacun.

Devant le développement des baladeurs, les chaînes hi-fi et radios devaient disparaître peu à peu dans l’oubli. Mais c’est sans compter la génération Y, qui tend à surfer sur la vague vintage, en appréciant les éléments rétro tant qu’ils sont connectés à leur univers.

Toujours en accord avec son temps, le design se doit de suivre les évolutions socioculturelles, afin de proposer un mobilier qui corresponde aux envie et besoins du moment. De ce fait, l’émergence de la génération dite « Y » amène le design à se remettre en question. Enfants nés entre 1980 et 2000, cette nouvelle génération ne fait que succéder à celle qu’on nommait la génération X des enfants nés entre 1960 et 1980. Si chaque génération se succède, il s’en faut de peu pour dire qu’elle ne se ressemble pas, se caractérisant essentiellement par le développement de nouvelles technologies. Jeux vidéo, portable, internet et réseaux sociaux sont les fondements culturels de ces « Digital Natives » qui, n’ayant pas connus le mouvement des grandes idéologies, s’inscrivent dans un rapport du monde en rupture. Ce changement radical entraîne du même coup de nouveaux modes de vie, que le design doit nécessairement prendre en compte.

Devant ce constat, le concept store Merci propose de revenir sur ces transformations à travers une sélection d’objets, censés représenter cette génération émergente. Du 6 au 22 septembre, l’exposition Y Design tentera de décrypter les emblèmes d’une génération en quête d’une identité, pour mieux la définir. Il s’agit de mettre en avant les rapports qu’entretient cette fameuse génération Y  avec ses objets de prédilection, comme le symbole des paradoxes de notre époque. Malgré le développement des écrans, l’écrit ne s’est jamais été autant manifesté à travers l’utilisation du papier, sous la forme de Post-it, de carnets ou du scrapbooking. Si le développement des tablettes tactiles et du livre numérique devait annoncer la mort du papier, quelques années plus tard, force est de constater qu’il n’en est rien. Au contraire, il s’inspire des codes graphiques technologiques, pour se réinventer dans un nouveau style au goût du jour.

Bien que la miniaturisation permet une discrétion absolue, l’outil s’auréole de gadgets, afin de s’extraire de la masse par sa visibilité. Ainsi, le lecteur de MP3 tend à se réduire peu à peu, mais les casques-audio se font plus massif, dans un besoin de s’exprimer par ses accessoires. Alors que les formes tendent à s’unifier, les accessoires n’ont jamais été aussi en vogue, dans une recherche continuelle de personnalisation. Influencée par un besoin de connectivité, une nouvelle gamme d’accessoires high tech est conçue comme des bijoux, où la clé USB se dissimule dans un bracelet, une bague. Ce nouveau branchement USB s’est considérablement développé ces dernières années, permettant de récupérer et de partager en peu de temps de nombreuses données. Ainsi, l’ordinateur sert également à recevoir de nouveaux appareils de confort, comme des ventilateurs, des chauffe-tasse

Dans le même état d’esprit, l’univers de la maison n’est pas en reste, avec le boom de la décoration qui tend à définir un espace par son appartenance à un individu ou un groupe d’individus. Sans complexe, la génération Y va piocher dans le vocabulaire graphique des années 30 à 90, afin de transformer et de transposer de nouveaux motifs, incarnant une puissance visuelle. Tâtonnement entre des couleurs fluo et des impressions rétro, le lieu de vie se définit comme un espace personnalisable, où la liberté des formes est plus que permise. L’origine du mobilier n’a plus d’importance, tant qu’il laisse une place disponible à l’expression individuelle. Même les smartphones ne se contentent plus d’un look high tech, en préférant s’auréole d’une touche rétro, qui met en valeur des matières nobles comme le cuir ou le bois. Même l’histoire du jeu vidéo est mise à contribution, en préférant arborer des icones telles que Pacman ou Space Invaders comme modèle du genre.

Associée à un lifestyle en pleine mutation, la cuisine est conçue dans un paradoxe entre fast food et équilibre alimentaire à tendance bio, qui voit une prise de conscience s’affirmer dans le domaine de l’environnement. Fini ce temps où à la pause déjeuner la génération X se précipite dans un fast-food, car la génération Y se prépare à l’avance son repas, grâce au développement d’une nouvelle vaisselle entre le bento et le tupperware. Les accessoires de cuisine se parent d’une image plus moderne, avec des couleurs vivifiantes. Image iconique par excellence, le smiley sur fond jaune vient montrer sa petite frimousse sur de nombreux objets. L’accent est mis sur le fonctionnel, mais toujours vu à travers le prisme de l’univers high tech.

Comme à la recherche de sa propre identité, la génération Y tente de se définir à travers une sélection d’objets, qui permet de soulever les paradoxes d’aujourd’hui.

Article publié le 2 juin 2012

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