Une matière naturelle
L’écorce extraite du chêne-liège – quercus suberus en latin – provenant des subéraies, forêts du bassin méditerranéen, fait partie des ressources spontanément renouvelables. Sa structure moussue, extrêmement fine (quarante millions de bulles au centimètre cube, invisibles à l’œil nu), offre une texture unique, chinée comme un minéral et douce au toucher, qui dessine un effet décoratif inédit. Son recyclage est possible en fin d’utilisation et son élimination est sans dommages pour l’environnement. Lorsqu’on récolte le liège, on ne coupe pas l’arbre, on ne le fait pas souffrir et on ne met pas en danger la forêt. Un chêne-liège exploité capte deux fois plus de CO² que n’importe quel autre arbre. Tout le liège récolté est utilisé et même les poussières peuvent servir de combustible.

©Y’a pas le Feu au Lac
Un acteur du développement durable
Fils de la Méditerranée, le liège est notamment transformé dans le Sud-Ouest de la France. Deux entreprises importantes, Lièges LPK, au cœur de l’Albret dans le Lot-et-Garonne, et Agglolux-CBL, dans les Landes, le transforment pour les designers. C’est dans cette dernière firme qu’en 1928, Pierre Gilardenghi a mis au point un procédé de fabrication pour agglomérer le liège. Quant à la société de Lièges LPK, ses multiples savoir-faire et matériaux composites qu’elle a développé pour offrir des solutions innovantes aux industries du bâtiment, de l’aéronautique spatiale et de la défense ne sont pas étrangères à l’intérêt qu’ils ont suscité chez les designers.
Chutes et déchets de la production des bouchons, c’est le liège mâle de moindre qualité, qui est destiné au design. Broyé en granulats, sélection selon la grosseur de leurs grains, il est ensuite aggloméré avec une résine. Sorte de colle polyuréthane ou liant (8 à 3 % de sa composition), c’est le seul composant non écologique. Sous l’action de la chaleur, il gonfle et ses particules changent de volume, offrant des qualités d’isolant thermique.

©Cloc Design
Une matière à réinventer
Le liège profite aussi de la nouvelle éthique des écodesigners comme Antoine Phelouzat ou Xavier Clochard et des petites maisons d’édition, à la recherche de matériaux à proximité des sites de production. Il répond ainsi parfaitement à leurs besoins avec ses qualités assez exceptionnelles. Il offre un second souffle aux objets du quotidien. Et la société portugaise Sofalca, spécialisée dans les produits d’isolation thermique et acoustique en liège depuis 1966, développe peu une collection de meubles et objets en liège noir avec la collaboration avec le designer Toni Grilo. Quant au designer bordelais Vincent Poujardieu, ses dalles de sol Tatami issues de plaques standard, redécoupées par fraisage pour réduire l’investissement, sont douces au toucher, étanches et n’absorbent pas la chaleur. Un matériau idéal pour créer un sol d’extérieur frais, aux abords d’une piscine.

©Vincent Poujardieu
Renseignements :
Y’a pas le feu au lac : www.yplfl.com
Xavier Clochard : www.clocdesign.com
Antoine Phelouzat : www.antoinephelouzat.com
Lièges HPK : www.lieges-hpk.com
Agglolux-CBL : www.agglolux-cbl.com
Nicolas Lanno Design : www.nicolaslanno.com
Linadura : www.linadura.com
Julie Gaillard : www.juliegaillard.com
Matière Grise : www.matieregrise-decoration.fr
Vincent Poujardieu : www.poujardieu-design.fr
Blackcorck : www.blackcork.pt
Haymann : www.haymanneditions.fr

©Blackcorck

©Hugues Lawson-Body

©Nicolas Lanno Design

©Nicolas Lanno Design

©Linadura

©Cloc Design

©Matière Grise

©Blackcorck

©Blackcorck

©Haymann

©Haymann
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