Un talent unique
La Fondation Bettencourt Schueller soutient des projets ambitieux qui « donnent des ailes » aux savoir-faire de tradition et permettent à leur héritage de se tourner vers le futur. Elle offre trois prix (avec dotations financières conséquentes de 50 000 € par prix) pour trois aventures créatives qui mettent en avant les métiers d’art et leur modernité. Dans cette optique, le prix Talents d’exception, qui met à l’honneur la combinaison d’un savoir-faire ancestral et d’une technologie innovante, a, cette année, récompensé un « objet manifeste » qui a nécessité 6 ans de gestation. Alors que les premiers croquis ont été tracés en 2010, le bureau « Marsupio » a réclamé une mise en œuvre d’une technicité inédite. Elle consiste à coller du bois sur un autre matériau, ici du caoutchouc, pour explorer les propriétés de ce dernier, à savoir son élasticité. Oui, du bois souple et élastique, c’est désormais possible ! Souple comme un textile, un vêtement qui prend la forme de son contenu. La technologie baptisée Woodwood reprend le savoir-faire de la « repousse » utilisé depuis toujours pour restaurer les marqueteries anciennes. Et cette marqueterie souple est un dérivé du bois gonflable, un projet expérimental d’Arca (procédé Airwood qui consiste à insuffler de l’air dans le bois pour le mettre en mouvement) avec qui Stephen Leprizé, lauréat du prix Talents d’exception 2017, avait précédemment collaboré.

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Toute la richesse d’un dialogue
Le prix Dialogues, créé en 2010, qui met en lumière une œuvre issue de la collaboration d’un artisan d’art et d’un autre créateur concepteur (designer, artiste plasticien, architecte, décorateur…) a, quant à lui, primé le mariage des contraires : la rigidité de l’aluminium et la souplesse d’un textile. Une véritable prouesse technique qui a permis d’imprimer sur des plaques d’aluminium la trame d’un tissu avec une mise en teinte bleu indigo. Et le prix va permettre de développer une collection de mobilier à partir de cette expérimentation.

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Un parcours sans faute
Enfin, le prix Parcours, créé en 2014, valorise une personnalité (morale ou physique) exemplaire pour son engagement, ses réalisations et sa contribution au secteur des métiers d’art. Et c’est la Maison de l’outil et de la pensée ouvrière, dirigée par Christophe Cheutin depuis 2015, qui a été choisie. Ce « Louvre de l’ouvrier » est une institution créée en 1974 par les Compagnons du Devoir et le père Paul Feller. Elle présente notamment une collection unique de 1000 outils issus de toutes les régions de France. Installée dans le somptueux Hôtel de Mauroy à Troyes, la MOPO offre aussi un panorama sur une soixantaine de métiers : tailleur de pierre, vannier, mouleur au sable… « Avant d’être une main, l’homme ouvrier est une intelligence et une sensibilité », déclare Christophe Cheutin. Une affirmation parfaite pour incarner le Prix Liliane Bettencourt Pour l’Intelligence de la Main ! Et les dates du prochain appel à candidatures sont déjà fixées du 8 novembre 2017 au 4 avril 2018…

©Sophie Zénon pour la Fondation Schueller
Contacts:
Stephen Leprizé : stephen.leprize@gmail.com
Fondation Bettencourt Schueller : www.fondationbs.com
A + A. Cooren Design Studio : www.aplusacooren.com
MOPO : www.mopo3.com

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