Jusqu’au 17 juillet 2018, hommage à l’éditeur de design français Tribu, à la galerie parisienne A1043

Agnès Zamboni

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Représentatif de la production des années 1980, l'éditeur de mobilier Tribu a su allier création et haute technologie. Come-back sur quelques-uns de ses objets et meubles emblématiques.

Dans la galerie A1043, de gauche à droite, chaise Biribi et bureau Bandiera d’Alessandro Mendini, tabouret Spring de Toshiyuki Kita, lampadaires Sparta et lampe de bureau EDF de Denis Santachiara, édités en 1985 et 1988 par Tribu.
©Yann Bohac-A1043

Un éditeur visionnaire

Fondé en 1985 par Gérard Gayou, un entrepreneur toulousain, la maison d’édition Tribu a notamment édité la première chaise en fibre de carbone, faisant partie de la collection PI et conçue par Martin Szekely. Chez Tribu, les designers sont totalement libres de créer, avec comme seule contrainte, la réalisation possible par l'atelier et ses 20 artisans de pointe. Fort de son expérience dans la création de mobilier tubulaire en métal, Gérard Gayou vise un marché international, effectue des recherches dans le domaine de la fibre de carbone, de la fibre optique, des nouveaux métaux, ou encore des micro-processeurs pour l'équipement des lampes. Extrêmement réceptif aux courants créatifs, il a su les traduire en données techniques utilisables par l'industrie. Tribu fut un éditeur à la production courte, mais fondamentale dans l’évolution du design.

Avec son dossier perforé, chaise Miraggio, en tôle et toile de jute, collection Légion Etrangère, création Alessandro Mendini éditée par Tribu, 1988.
©Yann Bohac-A1043

Des collaborations importantes

Il travailla avec des designers confirmés comme Ettore Sottsass, mais aussi de jeunes designers débutants comme Martin Szekely, Denis Santachiara, Masaki Morita et Toshiyuki Kita. Avec la collaboration de Martine Marescaux, fondatrice et présidente de Volcan Design, qui elle avait la fonction de directrice artistique, la maison d’édition Tribu a fait partie d’une nouvelle vague de spécialistes de design audacieux, dans la mouvance d’autres labels comme, Néotù. Elle a aussi accompagné l’émergence du VIA (Valorisation de l’Innovation dans l’Ameublement), créé en 1979, qui a mis en relation de jeunes designers avec des éditeurs pour faire naître leurs premiers prototypes. A cette époque, le design sort de son milieu très spécialisé pour intéresser des galeries d’art contemporain comme la Fondation Cartier et la presse culturelle, tandis que des marques de grande distribution font appel à des designers pour rajeunir leur image et attirer un nouveau public. Et les designers de cette génération, comme Philippe Starck ou Olivier Gagnère, qui ont participé à cette effervescence ont aujourd’hui gagné en notoriété Mais la particularité de Tribu a été de s’intéresser non seulement à la nouvelle vague créative française, mais aussi aux designers internationaux.

Bicolore et contrasté, frôlant le baroque, bureau Bandiera, création Alessandro Mendini éditée par Tribu, 1988.
©Yann Bohac-A1043

Tous les acteurs de la postmodernité
Et dans cette exposition, qui réunit 22 pièces, on retrouve les influences extravagantes et l’élan créatif du groupe d’origine italienne Memphis, avec ses lignes et ses couleurs qui fustigent la standardisation du design de masse, la liberté formelle et matérielle du néo primitivisme de En attendant les Barbares…ou des accents plus futuristes.

Contact :
Galerie a1943
47, rue de Montmorency
75003 Paris
Tél. : 07 82 71 34 77
Mail : contact@a1043.com
www.a1043.com