De Prisunic à Monoprix, une aventure française

Ces deux marques, Prisunic et Monoprix, qui ont fusionné en 1997, symbolisent le design démocratique. A découvrir au MAD de Paris…

Bureau du style et de la publicité Prisunic - Catalogue Prisunic/4 Décor et confort de la maison, 1970, impression sur papier, Musée des Arts Décoratifs. Andy Warhol, Diptyque Marilyn 1962.

Une idée des trente glorieuses

C’est au début des années 1930 que sont créés les magasins Prisunic, dont l’image se construira sur le modèle américain. En 1946, Jacques Gueden devient son inspirateur et chef de file. C’est lui qui engage, en 1953, Denise Fayolle, autre figure importante de l’évolution esthétique de la marque et qui a forgé son identité forte. Et dès la fin des années 1950, la mode et le mobilier font leur apparition. « Le beau au prix du laid », ce slogan a été imaginé par la directrice de son bureau de style Denise Fayolle, qui pendant 10 ans, a insufflé un nouvel esprit à la marque. Elle a convoqué, à ses côtés, une écurie de designers comme Marc Held, Jacques Tissinier ou Terence Conran, fondateur d’Habitat. Et plus tard, lorsque Monoprix prit la relève, d’autres créateurs comme Ionna Vautrin, Constance Guisset, Paola Navone, et plus récemment Vincent Darré, Bela Silva ou India Mahdavi - qui a collaboré à deux reprises et a signé la scénographie de cette exposition - ont permis l’éclosion de collections d’objets, de meubles, de vêtements et accessoires, dans l’air du temps… pour s’offrir une pièce de designer sans casser sa tirelire.

A noter, aussi, les assiettes signées G by Gien, la collection Dominoté d’Antoinette Poisson, réinterprétant les motifs des anciens papiers sur la vaisselle. Et encore les créations de Château Rouge qui, en 2018, a célébré l’entreprise sociale de femmes en Inde Creative Handicrafts…   

A gauche, chariot à provisions en PVC doré et métal, création Studio India Mahdavi, 2017. A droite, affiche publicitaire Eté 70, Prisunic 1970, création Friedemann Hauss. Papier, sérigraphie.
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A gauche, chariot à provisions en PVC doré et métal, création Studio India Mahdavi, 2017. A droite, affiche publicitaire Eté 70, Prisunic 1970, création Friedemann Hauss. Papier, sérigraphie.
©Eugénia Sierko/Monoprix © Adagp, Paris, 2021 ET MAD, Paris/ Christophe Dellière

L’enfance du design

L’exposition évoque la véritable révolution Prisunic qui, de 1968 à 1976, a proposé un catalogue de meubles par correspondance. Ses créations phares se mêlent, dans des vitrines ou à travers des tableaux gais et colorés, aux pièces modernes et contemporaines de la collection permanente du musée. Cela permet de les découvrir en même temps… bien qu’on s’y perde un peu parfois. Parmi les créations emblématiques, le lit en polyester moulé de Marc Held, créé juste avant la crise du pétrole et qui n’a pas connu le succès escompté à cause de la hausse du prix des énergies fossiles à la base de la fabrication du plastique. Mais aussi le mobilier en tôle émaillé de Jacques Tissinier, la table à tréteaux de Jean-Claude Muller, la chauffeuse Apollo de Claude Courtecuisse, les chaises pliantes de Gae Aulenti et la vaisselle Saturne. La publicité, les affiches et les images véhiculées par la marque, qui a fait appel aux plus grands graphismes de son époque, font aussi partie du succès de Prisunic. Jean-Pierre Bailly, débusqué par Denise Fayolle, est l’origine de son logo, créé en 1965, qui a réussi à singulariser son identité : La pomme entourée de cercles, était, à la base, un motif prévu pour animer une nappe. Quant à Monoprix, l’enseigne a choisi les plus grands talents de la publicité pour faire passer son message. En 2021, elle a fait appel à l’agence DDB pour accompagner les consommateurs pendant les périodes de confinement.

A gauche, tabouret en métal laqué, création India Mahdavi, 2017. A droite, tabouret Vincent en MDF et métal, création Gérard de Hoop.
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A gauche, tabouret en métal laqué, création India Mahdavi, 2017. A droite, tabouret Vincent en MDF et métal, création Gérard de Hoop.
©Eugénia Sierko/Monoprix © Adagp, Paris, 2021 ET Gérard de Hoop Photo : © Monoprix

Une marque toujours actuelle

Dans une ambiance évoquant la grande distribution, avec des présentoirs et du mobilier de magasin, cette exposition, nostalgique et poétique, raconte l’histoire des belles années de la consommation. La mission du « Beau pour tous » de Monoprix accompagne toujours le quotidien des Français et surtout des parisiens.

Contact :
Le design pour tous : de Prisunic à Monoprix, une aventure française

Jusqu’au 15 mai 2022
au MAD
107, rue de Rivoli
75001 Paris
Tél. 01 44 55 57 50
www.madparis.fr

Table, tabouret et banc, acier émaillé et hêtre. Création Jacques Tissinier, 1973. Fabrication Emaillerie Neuhaus.
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Table, tabouret et banc, acier émaillé et hêtre. Création Jacques Tissinier, 1973. Fabrication Emaillerie Neuhaus.
©MAD, Paris/ Jean Tholance © Adagp, Paris, 2021

Vase en céramique, création Ionna Vautrin, 2021.
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Vase en céramique, création Ionna Vautrin, 2021.
©Eugénia Sierko/Monoprix

Jean Messagier - Tranche courants, aquatinte sur cuivre découpé, Janine et Michel Cultru.
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Jean Messagier - Tranche courants, aquatinte sur cuivre découpé, Janine et Michel Cultru.
©MAD, Paris/ Christophe Dellière © Adagp, Paris, 2021

Canapé Quart de rond, création Jean-Pierre Garrault, 1971.
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Canapé Quart de rond, création Jean-Pierre Garrault, 1971.
©Jean-Pierre Garrault. © Adagp, Paris, 2021

Article publié le 16 février 2022

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