Serge Mouille, orfèvre de la lumière

Serge Mouille (1922-1988) est le designer qui a illuminé le XXe siècle de ses créations. En 1945, il s’installe avec l’idée de créer de l’orfèvrerie de table, c’était sans compter sur une commande d’un lampadaire par Jacques Adnet pour la Compagnie des Arts Français. En 1952, la série des créations lumineuses de Serge Mouille est amorcée.

La lampe à 3 bras commandée par Jacques Adnet
Voir plus : lampadaire

Ce premier lampadaire, en aluminium émaillé, est doté de trois bras articulés par rotules. Aux extrémités de ces trois bras coudés, sont fixés des abat-jour surmontés de tétines. La finesse tubulaire évoque un mince branchage voire un drôle d’animal tricéphale, perché sur d’immenses pattes. Cette esthétique arachnéenne sert de point de départ à près de cinquante autres modèles d’éclairage : appliques, lampadaires, lampes de bureau…

En 1956, Serge Mouille est exposé boulevard Saint-Germain, dans la galerie de Steph Simon. Ses luminaires y rencontre une gloire pudique, en revanche, le carnet de commandes spéciales se remplit. L’orfèvre s’occupe notamment du réfectoire et des espaces verts de l’université d’Antony. Il conçoit également pour les universités de Strasbourg et d’Aix-Marseille ainsi que pour le déambulatoire de la cathédrale de Bizerte.

Malgré un succès grandissant, Serge mouille ne prendra jamais la décision de passer à une production industrielle. L’homme veut être certain que ses créations conservent la qualité des finitions main. Atteint de tuberculose, il est contraint d’arrêter son activité en 1959. La production et l’édition des luminaires cessent cinq ans plus tard.

La réédition des luminaires de Serge Mouille redémarre en 1998 grâce à sa veuve, Gin Mouille. Les modèles sont toujours fabriqués artisanalement afin de garantir la même qualité. Chaque exemplaire est numéroté (sur la douille) et accompagné d’un certificat signé par Gin Mouille elle-même.
Les luminaires imaginés par Serge Mouille suivent le même canevas : structure fine et tubulaire et abat-jour en métal plié. La laque noire qui enveloppe ces objets, s’oppose au blanc mat qui tapisse l’intérieur des abat-jour. Le design, à la fois discret et affirmé, mêlé au jeu du clair-obscur révèle sa fonction : illuminer.

L’applique murale à sept bras mobiles de 1955, étend ses tentacules de différentes longueurs. Les bras, pareils à des rayons solaires, au bout desquels les abat-jour mobiles permettent une diffusion très personnalisée de la lumière.

La lampe de bureau Antony, modèle Agrafée. Laquée noir, pliée en L. En aluminium, acier et laiton. Avec deux rotules, à large abat-jour coque.

Applique murale, deux bras fixes (1953) : Deux abat-jour tétine en tôle emboutie laquées noirs, pivotant sur des rotules en laiton. Un bras coudé pivote sur tige d’acier.

 

Les luminaires se Serge Mouille peuvent se chiner chez les bons antiquaires de la seconde moitié du XXe siècle, mais on peut se procurer des rééditions chez Electrorama, par exemple.  

Article publié le 10 mai 2011

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