A Paris, hommage au designer Olivier Mourgue

Dans le cadre de Design Fair Paris – Modern et Vintage, nouvelle appellation des Puces du Design, le mobilier futuriste de ce designer des années 1960 sera mis à l’honneur.

Canapé et chauffeuses de la série Djinn, comprenant aussi, à l’origine, un pouf, une chaise longue et une chaise avec piètement en fil d’acier. Création Olivier Mourgue, 1965. L’édition d’origine, commercialisée par Airborne jusqu’en 1974, était recouverte de tissu jersey élastique avec des fermetures à glissière. Un canapé allongé de 30 % a été également édité.

Une foire qui affirme sa diversification

On s’en était déjà rendu compte, durant les trois dernières éditions précédentes, ce salon de design n’est plus consacré exclusivement au vintage mais invite aussi des modes d’expression actuels de cette discipline. Cet événement qui annonce sélectionner le meilleur du design de toutes les époques, les origines et les styles, propose aux côtés de pièces historiques dignes d’un musée, des créations actuelles des designers émergents qu’ils soient de la mode, de la céramique, du mobilier, de l’art floral et pourquoi pas du chocolat…

Sur le stand La Galerie du 20ème, chauffeuse et pouf 560 ou Mushroom édités depuis 1963 par Artifort. Sièges composés d’une structure en métal, sangles et mousse entièrement houssées de tissu.
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Sur le stand La Galerie du 20ème, chauffeuse et pouf 560 ou Mushroom édités depuis 1963 par Artifort. Sièges composés d’une structure en métal, sangles et mousse entièrement houssées de tissu.
©Camille Bachelerie

Un designer invité

La mise en lumière du designer Olivier Mourgue, nous la devons à l’antiquaire poitevin Jean-Yves Allemand, de La Galerie du 20ème, passionné par le design sculptural, sensuel, drôle et humaniste de ce créateur. Olivier Mourgue a marqué la création internationale, des années 1960 à 1980, en collaborant avec les plus grandes firmes de design françaises comme Airborne, Disderot et Mobilier International, mais aussi Prisunic et Renault. Sa série de sièges Djinn, en hommage aux génies de la culture arabe qui peuvent adopter n’importe quelle forme humaine ou animale, a été choisie par le cinéaste Stanley Kubrick pour incarner le mobilier de science-fiction de son célèbre film « 2001 : L’Odyssée de l’espace », sorte de Barbarella, sorti la même année en 1968, mais sans Jane Fonda. 50 ans après sa sortie, si le film a inévitablement vieilli, le mobilier d’Olivier Mourgue avec châssis en acier rembourré de mousse de polyuréthane et recouvert d’une housse textile fait de l’œil à nombre de créations d’aujourd’hui dont l’inspiration est évidente. On peut aussi rapprocher ces œuvres de celles de Pierre Paulin. Mais Olivier Mourgue a aussi créé des luminaires comme le lampadaire Flower conçu pour Disderot en 1967 ou le fauteuil Boulom édité par Airborne en 1969. Il est aussi l’auteur d’aménagements dans des logements HLM et d’une série de mobilier en aggloméré, évolutive et accessible à tous, pour feu Prisunic. Agé de 79 ans et résidant aujourd’hui en Bretagne, ce designer est également le frère d’un autre designer, Pascal Mourgue, tous deux anciens élèves de l’Ecole Boulle. Pascal Mourgue, le plus jeune, dont la carrière a été jalonné de belles créations façon French touch, notamment avec les éditeurs Ligne Roset-Cinna, Roche-Bobois ou Fermob, est, lui, décédé en 2014.

Fauteuil Montréal, création Olivier Mourgue pour Mobilier National est une pièce qui a été présentée à l’Exposition universelle de 1967.
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Fauteuil Montréal, création Olivier Mourgue pour Mobilier National est une pièce qui a été présentée à l’Exposition universelle de 1967.
©Fabien Gaillard

Un événement incontournable

38ème édition et 19 ans d’existence pour cette manifestation bisannuelle qui a migré dans différents endroits de Paris et offre une vitrine européenne unique du mobilier d’après-guerre. Cette année, parmi les exposants, la galerie Moioli, spécialisée dans le Design Radical italien de la fin des années 1970 et les années 1950 ou la marque Rispal, disparue dans les années 1980, qui renaît de ses cendres en présentant des rééditions de luminaires de l’âge d’or du mobilier français comme les lampes « la Mante Religieuse » ou « Phasme », aux côtés de nouvelles créations. A ne pas manquer pour découvrir le mobilier d’hier et d’aujourd’hui.

Contact :
Design Fair Paris – Modern et Vintage

Du 5 au 8 avril 2018
Paris Expo, Porte de Versailles, Hall 7
75015 Paris
www.lespucesdudesign.com

Stand de The Cabinet Rooms, galerie londonienne spécialisée dans le design moderne. Dans l’angle siège « Globe » de Aarnio Eero, créé en 1966, et édité jusqu’en 1980 par Asko. Réédité depuis 1992 par Adelta. Coque en polyester granuleux ou fibre de verre, pied tournant en aluminium moulé, recouvert de tissu, skaï ou cuir. Houssées de tissu rose, chauffeuses « Suzanne », dos à dos, composées de blocs en mousse de polyuréthane avec structure en acier chromé. Création Takahama Kazuhide en 1965.
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Stand de The Cabinet Rooms, galerie londonienne spécialisée dans le design moderne. Dans l’angle siège « Globe » de Aarnio Eero, créé en 1966, et édité jusqu’en 1980 par Asko. Réédité depuis 1992 par Adelta. Coque en polyester granuleux ou fibre de verre, pied tournant en aluminium moulé, recouvert de tissu, skaï ou cuir. Houssées de tissu rose, chauffeuses « Suzanne », dos à dos, composées de blocs en mousse de polyuréthane avec structure en acier chromé. Création Takahama Kazuhide en 1965.
©Les Puces du design

Chauffeuses de la Série Djinn. Création Pascal Mourgue éditée en 1965 par Airborne. Une version avec accoudoirs a aussi été commercialisée.
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Chauffeuses de la Série Djinn. Création Pascal Mourgue éditée en 1965 par Airborne. Une version avec accoudoirs a aussi été commercialisée.
©Visa-Vu

Stand Ulrik Kemnitz, spécialisé dans le design scandinave haut de gamme où le bois et notamment le teck est roi.
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Stand Ulrik Kemnitz, spécialisé dans le design scandinave haut de gamme où le bois et notamment le teck est roi.
©Camille Bachelerie

Article publié le 26 mars 2018

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