Décorer son jardin avec des œuvres d’art, comme un square ou un parc contemporain, est la proposition avancée par Hortus Gallery. En effet, le site propose en ligne une série de pièces originales et souvent uniques, destinées à l’extérieur de la maison, dans la droite lignée du très en vogue outdoor. Ce nouveau concept a été conçu par Christine Milhoud, qui débuta sa carrière dans une galerie, où elle se plaît à suivre les artistes dans leurs univers, en favorisant leur diffusion. Elle entre ensuite chez Roche Bobois, pour y apprendre les rouages de l’édition et de la distribution. Très vite, elle fonde sa propre agence de communication, destinée à l’univers de la maison, avant de créer Hortus Gallery en 2012.

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Comment êtes-vous venue à l’art du jardin ?
Christine Milhoud : Le jardin est un moyen d’associer plusieurs passions, comme l’histoire de l’art, la communication et le jardin. Cela fait presque vingt ans, que je navigue dans l’univers du design, du meuble et de la décoration. Mon œil a ainsi pu s’aiguiser, mon réseau s’est tissé dans la lignée de Patrick Nadeau et Vincent Dupont-Rougier, précurseurs du concept dehors/dedans, ou indoor/outdoor.

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Que trouve-t-on sur Hortus Gallery qu’on ne trouve pas ailleurs ?
C.M. : La collection est faite en priorité pour l’extérieur, avec une grande majorité d’exclusivités, de pièces uniques ou de séries limitées. Les pièces ont toujours un côté sculptural ; ce ne sont pas uniquement des objets utilitaires, comme un siège ou un parasol. Fonctionnalité et forme comptent autant l’une que l’autre, en plus de la fonction, pour créer un bel objet destiné au jardin. Cette sélection se fait dans la cohérence, mais est amené à évoluer en permanence, puisque certaines pièces sont uniques.

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Vos matériaux de prédilection ?
C.M. : Tous les matériaux qui peuvent rester au dehors, sans connaître d’altération. Il ne s’agit pas uniquement de présenter des belles pièces, mais de faire preuve également d’humour. Pensée du cœur de Lussou est par exemple une très belle sculpture en bronze, représentant une femme surprenante et charmante. Quant à Alain Kurylo, il réalise une sculpture en métal monumentale, une sorte de paravent évidé, avec les silhouettes de personnages en bois. La résine, le bois, le métal, la mosaïque, il n’y a pas de limites, hormis celle de pouvoir rester à l’extérieur. Il est possible de réaliser du sur-mesure dans certains cas de figure.

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Les savoir-faire des paysagistes influencent-ils votre sélection ?
C.M. : Les paysagistes ont beaucoup d’importance, car nombreux sont ceux qui osent des choses nouvelles, ce qui influencent le regard : les fleurs XXL idéalisées, le retour à la présence de l’eau dans le jardin. La collection se doit d’être moderne, inscrite dans le moment présent. Hortus Gallery s’adresse aux professionnels et aux particuliers. Les dimensions des pièces varient de 30 cm, comme la Tortue (destinée aux petits jardins, balcons ou vérandas), à des tailles clairement monumentales.
Bientôt, Hortus Gallery proposera des bancs en bois et en céramique, pour un chantier privé ou un square. Prochainement, également des bijoux, des colliers, des oiseaux, pour habiller les arbres. Mais aussi des arbres en pierre et coquillage, ainsi que des mobiles en bois. J’aimerais ajouter de vrais épouvantails, mais il est difficile d’en trouver pour le moment.

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Vos plus beaux jardins ?
C.M. : La Bambouseraie de Prafrance près de Nîmes. C’est un lieu inattendu et exubérant de multiples espèces végétales. Il est inscrit au titre des Monuments historiques et classé comme Jardin remarquable. La Bambouseraie est aussi un lieu ouvert aux artistes, et j’y ai particulièrement aimé l’an dernier, l’installation de nénuphars de porcelaine réalisée de Sophie Lavaux.
Autres installations : celle des sculptures géométriques et colorées de Prad Morrison installées au milieu de nulle part, en plein désert. Et l’Arbre Roi de Dominique Perrault, Carte Verte du Festival des Jardins de Chaumont en 2011. Il a voulu qu’il « enchante le parc, au sens du merveilleux, drapé d’une robe aux couleurs du temps »

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Les jardins en terrasse de la Villa d’Este sur les rives du lac de Côme avec leurs multiples jeux d’eau, et tout particulièrement l’impressionnante allée des 100 fontaines. Pour les alimenter ses concepteurs auraient repris une technique Romaine utilisée à la Villa d’Hadrien, toute proche !

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Le petit jardin cubiste, géométrique, coloré et tellement moderne de la Villa Noailles. Le cheminement de carrés de cactus et de pavés de mosaïque noire, jaune, bleue, rouge … bordé de murs blancs qui conduit jusqu’à la proue de la construction y est vraiment impressionnant !

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Et puis le jardin du Musée du Quai Branly. Un lieu sauvage, buissonnant, foisonnant, abrité de la rumeur de la ville par un mur de verre. C’est un espace inattendu, éloigné des codes traditionnels des jardins européens. Il est habité de sentiers, d’eau et surtout de graminées ondulant au moindre souffle du vent. Le soir la lumière sculpte des fantasmagories !
Un rêve ?
C.M. : J’aimerais voir les pièces d’Hortus Gallery dans des endroits inattendus, comme sur le balcon d’un immeuble hyper actuel.

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