C’est sur les grandes tonnelles et pergolas, lieux chéris de causeries estivales à l’ombre, que la glycine s’exprime sans réserve. A Giverny, elle surplombe le pont japonais que Monet fit ériger dans son désir végétal d’Orient. Réminiscences asiatiques, bambous, gingkos biloba et pivoines arbustives parachèvent le tableau chatoyant, qui enflamma tant l’imaginaire pictural du peintre.
Fougueuse, la glycine virevolte et pirouette autour de la treille, comme le sarment tellurique des origines se propage et prend une majestueuse ampleur. La luxuriante grimpante fait feu de ses tiges volubiles dans le tournoiement de sa fastueuse ascension. Constellation de fleurs papilionacées que les grappes mauves, blanches ou rose, qui, dans leur chute suspendue, révèlent une élégance infinie. La fragrance qui s’en échappe, exhalant la verdeur printanière, est douce et poudrée. Les effluves de la glycine de Chine, dont les fleurs éclosent à l’unisson, sont d’ailleurs plus prononcés que celle de sa cousine nippone.
D’une nature impérieuse, sa présence hégémonique dans l’endroit qu’elle hante impose la discrétion aux intrus qui daigneraient se faufiler. Seuls quelques vigoureux rosiers lianes parviennent à s’immiscer parmi les branches tourmentées de la grimpante. Plante tout en séduction, la glycine foisonne dans la contradiction qui se dessinerait presque entre ses aériennes grappes de fleurs crémeuses, parfois immaculées, et le tronc noueux qui les porte, profondément ancré dans le sol qui la nourrit.
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