Design végétal à Chaumont-sur-Loire

Vacances 2021, c’est toujours aussi compliqué de partir en vacances hors de France avec la pandémie. C’est donc le bon moment de recouvrir les plus belles régions de notre hexagone, dont le val de Loire et son fameux Festival International des Jardins à Chaumont-sur-Loire.

À la fin du parcours, l’arbre du balayeur salue le voyageur et l'invite à gérer ses déchets en privilégiant le recyclage.

Les châteaux de la Loire en font partie. Ils sont souvent liés au règne de François 1er, le roi bâtisseur qui nous a fait passer du Moyen Age à la Renaissance. C’est lui qui va implanter des jardins dans des lieux d’exceptions que sont les demeures royales. Par la suite, Louis XIV qui avait compris l’importance du jardin dans la vie sociale du jardin, va l’implanter au château de Versailles et au château de Chambord, dont il va finir la construction. Le jardin, devient un lieu essentiel où il fallait être vu en bonne compagnie. Le jardinier et paysagiste André Le Nôtre a été l’un des précurseurs du jardin à la française, car déjà à cette époque on parlait déjà de jardin à l’anglaise, ou à l’italienne.

La vallée des Marantes : l’amarante est la seule plante qui résiste au fameux pesticide Roundup utilisé pour les plants de soja, un des principaux facteurs de déforestation de l’Amazonie.
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La vallée des Marantes : l’amarante est la seule plante qui résiste au fameux pesticide Roundup utilisé pour les plants de soja, un des principaux facteurs de déforestation de l’Amazonie.
©Yann Monel

Le château de Chaumont-sur-Loire, qui domine le plus long fleuve de France, a créé une exposition permanente avec son festival des jardins depuis 1992. Comme chaque année, on implante dans le domaine, plusieurs parcours avec des installations toutes plus originales les unes que les autres. Plusieurs zones sont confiées à des Designers Végétaux internationaux. Des visiteurs venus du monde entier envahissent le domaine, jusqu’au 7 novembre 2021 pour découvrir le thème de l’année : le biomimétisme, qui désigne un processus d'innovation et une ingénierie. Il s'inspire des formes, matières, propriétés, processus et fonctions du vivant.

Le Perbrosquet : le jeu des brosses en mimétisme avec la nature invite parfois à des assemblages dont la réalité dépasse l’imaginaire.
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Le Perbrosquet : le jeu des brosses en mimétisme avec la nature invite parfois à des assemblages dont la réalité dépasse l’imaginaire.
©Nicolas Neufcourt

Attention, il faut compter une journée pleine pour tout voir, et davantage si vous en avez le temps. L’installation « A rebrousse-poil » est sortie l’imagination du designer végétal français, Alexis Tricoire. Un nom très connu dans le monde du design végétal. Notons dans ses installations celle au Petit Trianon du château de Versailles, ou encore sa hutte sous la grande coupole du Grand Palais de Paris, « le Nouveau Monde » pour la Cop 21 de 2015.

Brossanawa dans la brume. Brossanawa ferme le parcours au bas du vallon et se pose en protecteur symbolique de la partie visitée. La coiffe est faite de pinceaux Raphaël.
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Brossanawa dans la brume. Brossanawa ferme le parcours au bas du vallon et se pose en protecteur symbolique de la partie visitée. La coiffe est faite de pinceaux Raphaël.
©Yann Monel

Pour son exposition à Chaumont, Alexis Tricoire s’est associé avec plusieurs partenaires dont la Fédération Française de la Brosse, ARP-Astrance pour le choix botanique de plantes indigènes de la vallée de la Loire ; Idverde les a fournies et installées, et les Pinceaux Raphael, à l’origine de l’achat de l’œuvre de l’indien qui ont fourni les pinceaux de sa coiffe.

Brossanawa de près. Un hommage au peuple Huni Kuin d’Amazonie brésilienne, pour lequel Alexis Tricoire œuvre au travers l’association humanitaire Jiboiana. Celle-ci participe à la protection des modes de vie traditionnels, en construisant des puits artésiens solaires qui fournissent de l'eau potable et des pépinières dans les villages indigènes isolés. Ainsi, elle restaure les zones de forêt dégradées avec l'implantation d'arbres nourriciers.
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Brossanawa de près. Un hommage au peuple Huni Kuin d’Amazonie brésilienne, pour lequel Alexis Tricoire œuvre au travers l’association humanitaire Jiboiana. Celle-ci participe à la protection des modes de vie traditionnels, en construisant des puits artésiens solaires qui fournissent de l'eau potable et des pépinières dans les villages indigènes isolés. Ainsi, elle restaure les zones de forêt dégradées avec l'implantation d'arbres nourriciers.
©Alexis Tricoire

L’organisation du festival international des jardins de Chaumont-sur-Loire, lui a confié la zone appelée « Le vallon des brumes » au plus profond de la petite vallée qui traverse le parc. Il développe un processus créatif original d’upcycling en transformant des rebuts industriels en œuvres d’art biomimétiques. A travers son travail, Alexis Tricoire a disposé un décor tropical avec des oiseaux, des végétaux et des guerriers sortis de l’Amazonie, confectionnés à base de plusieurs types de brosses.

Les brosserettes. En fait ça s’appelle « Les brodeuses ». Cousine aciérée de la fougère, la Brosseuse ondulante est un symbole de résilience : la nature reprend de la vigueur dès qu’on lui rend sa place. La fougère est capable de reprendre vie alors qu’elle est complètement desséchée et qu’elle semble morte depuis de nombreuses années.
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Les brosserettes. En fait ça s’appelle « Les brodeuses ». Cousine aciérée de la fougère, la Brosseuse ondulante est un symbole de résilience : la nature reprend de la vigueur dès qu’on lui rend sa place. La fougère est capable de reprendre vie alors qu’elle est complètement desséchée et qu’elle semble morte depuis de nombreuses années.
©Yann Monel

Face à ces œuvres, vous ne jetterez plus jamais votre vieille brosse à dents ! Le tout est aspergé par plusieurs brumisateurs. Le Designer végétal nous transporte dans un monde imaginaire, composé d’êtres, tous originaux.  Chaque objet mérite une halte pour découvrir de quoi il est constitué.

Les Goupignons : ces fibres recyclées, qu’elles soient naturelles, métalliques ou synthétiques, se prêtent immédiatement au biomimétisme et permettent de suggérer une multitude d’organismes vivants.
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Les Goupignons : ces fibres recyclées, qu’elles soient naturelles, métalliques ou synthétiques, se prêtent immédiatement au biomimétisme et permettent de suggérer une multitude d’organismes vivants.
©Yann Monel

Le tout est inséré avec doigté et malice dans un paysage naturel pour en faire une installation de Land Art. Une fois placés en immersion dans un milieu naturel, ces éléments concourent à créer les conditions d’un dialogue entre le réel et l’illusion. Une union contre nature pour la joie du grand public qui se plait à les dénicher tous, des plus visibles aux plus cachés, tout en réfléchissant aux problématiques écologiques. Dans un monde de surproduction, voici une solution pour diminuer la pollution due aux encombrants et constituée de nombreux objets qui pourraient devenir des œuvres d’art.

Ce concept, appliqué depuis des siècles dans l’art océanien que vous pouvez découvrir à Paris au Musée Branly, était très apprécié par des grands artistes comme Pablo Picasso ou Braque. Chacun aura son interprétation de ce qu’il repère, un toucan ou un perroquet, un léopard ou un marsupilami, des fougères géantes qui s’ouvrent à la vie, des fleurs de rumba ? Le tout confectionné de main de maître avec des brosses de toutes sortes, de la brosse de rue, en passant par la brosse à dent ou le manche à balais. Je vous laisse à vos interprétations de chaque objet. Mais cette installation, n’est pas uniquement un plaisir pour les yeux. Les assemblages de brosses vont devenir des tuteurs pour certaines plantes et participer à leur croissance.

Portrait du designer végétal Alexis Tricoire.
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Portrait du designer végétal Alexis Tricoire.
©Yann Monel

Le design végétal est une nouvelle discipline qui renouvelle la présence du végétal grâce aux outils du designer. Alexis Tricoire concentre tous ses efforts sur la mise en scène du végétal et accorde une grande importance à l’interaction entre ses créations et les usagers. Ses objets sont fonctionnels, ergonomiques et multisensoriels : il y intègre aussi bien des assises que du son et de l’éclairage, outre les systèmes d’irrigation permettant au végétal de se développer dans la durée.  

Si vous désirez découvrir son installation au domaine du château de Chaumont, voici quelques indications :

  • Le domaine se divise en plusieurs zones dont celle du château avec des expositions d’artistes contemporains ainsi que dans les écuries.
  • Pour votre restauration, vous disposez de deux restaurants, d’un café avec du snacking et d’un restaurant gastronomique, le Grand Vélum (sur réservation) ; le chef vous y recevra sur réservation avec une carte adaptée au thème de l’année.  

Prévoyez du temps pour la visite du domaine qui comprend :

  • 32 hectares de parcs
  • 55 installations et expositions d’art contemporain
  • 30 nouveaux jardins dans le cadre du Festival International des Jardins
  • Le Château complètement remeublé, les Écuries et le Parc Historique

Brossanawa dans la brume. Brossanawa ferme le parcours au bas du vallon et se pose en protecteur symbolique de la partie visitée. La coiffe est faite de pinceaux Raphaël.
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Brossanawa dans la brume. Brossanawa ferme le parcours au bas du vallon et se pose en protecteur symbolique de la partie visitée. La coiffe est faite de pinceaux Raphaël.
©Yann Monel

Nous vous conseillons d’arriver dès l’ouverture pour profiter au mieux du site. Il est possible d’effectuer la visite d’une partie du Domaine en moins de temps ; comptez toutefois 3 heures pour la visite du Festival International des Jardins.

Pour profiter pleinement du Domaine durant la haute saison, optez pour le Pass 2 jours consécutifs.

Horaires :
Juillet et août de 19h00 à 20h00 Nocturne de 22h00 à minuit
Septembre de 10h00 à 19h30
Octobre de 10h00 à 19h00
Novembre de 10h00 à 18h00

Tarif 19 € la journée ou 33 € les deux jours.
Merci visiter leur site pour les réductions et les autres formules www.domaine-chaumont.fr
Découvrez le monde végétal d’Alexis Tricoire et son actualité : www.alexistricoire.fr 

La Brosserette : ces grandes brosses métalliques sont colonisées par des feuilles et des insectes pour fusionner dans le paysage.
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La Brosserette : ces grandes brosses métalliques sont colonisées par des feuilles et des insectes pour fusionner dans le paysage.
©Yann Monel

Article publié le 23 juillet 2021

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