Les fabuleux appliqués de Ayako Miyazaki

Deux poissons géants cousus dans de jolis tissus trônent en vitrine de la Galerie Mazarine à Saint Germain des Prés. Il suffit de pousser la porte pour découvrir tout un univers aquatique et végétal cousu à petits points irréguliers, où les poireaux côtoient les oignons en coupe, les thons flamboyants rivalisent de beauté avec les soles et les bancs d'ablettes multicolores sont appliqués sur des pièces de tissus japonais anciens.

Résolument indigo pour cette espèce traditionnellement japonaise, oeuvre d'Ayako Miyawaki.
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Les oeuvres textiles de l’artiste Ayako Miyawaki (1905 à 1995) sont exposées pour la première fois à Paris, l’histoire de ses créations est incroyable. Originaire de Tokyo, elle décide peu après la seconde guerre mondiale en 1945, de créer des tableaux en tissus réalisés à partir de chutes de tissus à base de recyclage ; ils aboutissent à des œuvres très personnelles, empruntes d’une grande beauté, qui ne sont pas sans lien avec les matériaux traditionnels de textiles japonais qu’elle utilise, comme des chutes de tissus teints à l’indigo (aizome), du coton, des shima (fils d’indigo tissés de rayures) ou du chirimen (tissus en soie ou en laine tissés à plat).

Hinona radis longs version rouge, oeuvre d'Ayako Miyawaki.
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Hinona radis longs version rouge, oeuvre d'Ayako Miyawaki.
©DR

Sa capacité à dessiner a été confortée par son mari peintre, avec lequel elle avait l’habitude de dessiner en prenant comme modèle les légumes qu’ils recevaient ou des poissons rares, développant ainsi un style artistique libre.

Banc multicolore de petits poissons, oeuvre d'Ayako Miyawaki.
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Banc multicolore de petits poissons, oeuvre d'Ayako Miyawaki.
©DR

A cette période, les appliqués de tissus étaient très populaires au Japon, mais ils étaient habituellement réalisés à partir de gabarits traditionnels qui ne lui plaisaient pas. Elle décida ainsi de créer ses propres motifs à partir de l’observation de la nature, s’obligeant à inventer ses compositions propres, ainsi que sa technique de petits points cousus irrégulièrement et de superpositions de tissus différents si spontanés.

Une botte de poireaux, oui mais avec du blanc en rubans de dentelle et un lien en raphia, oeuvre d'Ayako Miyawaki.
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Une botte de poireaux, oui mais avec du blanc en rubans de dentelle et un lien en raphia, oeuvre d'Ayako Miyawaki.
©DR

Ainsi, les poireaux côtoient les oignons en coupe, les thons flamboyants rivalisent avec les soles et les bancs d' ablettes multicolores. C’est un véritable enchantement que de décrypter chaque tableau, que l’on soit amateur d’art textile ou non, la visite est un ravissement.

Banc de soles multicolores, oeuvre d'Ayako Miyawaki.
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Banc de soles multicolores, oeuvre d'Ayako Miyawaki.
©DR

L’exposition présentée à la Galerie Frédéric Moisan se poursuit jusqu’au 30 mars 2019.

Petit banc de céteaux retour de pêche ! Oeuvre d'Ayako Miyawaki.
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Petit banc de céteaux retour de pêche ! Oeuvre d'Ayako Miyawaki.
©DR

La galerie est ouverte du mardi au samedi de 11h00 à 19h00
72 rue Mazarine
75006 PARIS
contact@
galerie-fmoisan.fr
Tél. 01 49 26 95 44

http://www.galerie-fmoisan.fr

Article publié le 14 février 2019

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