Le bon taux !!
Torchis, pisé, enduits terre et chaux.... Les anciens se servaient de la terre, matériau à moindre coût qui les environnaient, pour construire, bâtir et isoler. Ses qualités d'inertie thermique sont indéniables surtout associées à des fibres. De nos jours, en restauration du bâti ancien, son retour se justifie tant pour ses qualités et son adéquation aux matéraiux d'origine que pour l'économie en matériaux qu'elle permet.
L'idéal pour se servir de la terre comme liant, c'est qu'elle soit argileuse à 30%. Elle sert alors telle quelle dans tous les mortiers (voir la fiche rejointoyer à pierres vues, enduit traditionnel à la chaux, torchis , terre copeau ) . Il faut aller la chercher au fond du jardin, comme le faisaient les anciens, à environ 50 cm de profondeur. A défaut, profitez donc de travaux de fondations ou de terrassement autour de chez vous, chez vos voisins, pour en récupérer au prix, le plus souvent, de quelques explications lors d'une rencontre conviviale...
Pour être au clair avec le taux d'argile dans la la terre dont on dispose, rien de tel qu'un test simple.
Le test
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Pour commencer, prenez avec vous des pots en verre munis de leurs couvercles... |
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Le sable se dépose tout doucement au fond du pot assez rapidement. L'argile est en surface. L'eau surplombe le tout et devient limpide.
Observez : une délimitation assez nette s'est créé entre le sable et l'argile.Tout ce qui se trouve au dessus de cette délimitation apparaît plus dense et plus fin : c'est l'argile. La proportion ici correspond à environ le cinquième du volume total de terre soit un taux d'argile situé autour des 20 %. |
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Utilisation
A environ 30%, elle est pratiquement "prête à l'emploi" à titre de liant. On peut l'employer seule pour des enduits de finition, après filtrage, en y ajoutant du sable, l'associer à des fibres (paille, paillettes de lin, copeaux de bois...) pour des corps d'enduit dont l'épaisseur peut être très importante ou/et à de la chaux (voir la fiche enduit terre et chaux et paillettes de lin ). Il suffit alors de remplaçer dans la formulation de l'enduit les valeurs de chaux à hauteur d'1 volume pour 1. La condition toutefois est que ce soit de la chaux aérienne (CL 90). En effet, la terre "hydraulicise" la chaux : elle devient plus dure et prend plus vite. La chaux hydraulique est suffisament hydraulique à elle seule (voir la fiche : aérienne ou hydraulique ). Le mortier obtenu est dès lors très différent de celui obtenu sans terre : sa couleur varie en fonction de la teinte de la terre et il est plus onctueux.
Lorsque le taux d'argile est trop faible (inférieur à 10%), la terre n'a plus de fonction de liant. Elle peut s'associer aux agrégats (sable, gravier) mais ne fait alors que colorer le mortier.
Jusqu'à 30%, elle devra être complétée soit par de l'argile soit par de la chaux. Au delà de 30%, elle devient trop grasse et peut produire un mortier qui faïence au mieux, qui fissure au pire. Il s'agit donc de rajouter autant de sable que nécessaire pour obtenir le fameux taux de 30%.
Un mélange de deux terres à proportions différentes (l'une à faible taux d'argile, l'autre à fort taux) peut parfaitement se réaliser afin justement d'obtenir le taux idéal. Des essais s'imposent...
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